Adopté par l’Assemblée nationale
lecture par l’Assemblée nationale les 9 et 10 juillet. Il doit encore
être examiné par le Sénat, le 17 juillet avant son adoption définitive
en septembre.
Reconnaissance des actifs agricoles
Adopté en première lecture par le Sénat, le texte prévoit de mettre en place un registre pour recenser les agriculteurs considérés comme actifs au sens de la loi. De la même façon qu’il existe un répertoire des métiers géré par les chambres de métier, ce registre sera géré par les chambres d’Agriculture. La MSA, qui dispose des données sur ses assujettis agricoles, sera associée à sa mise en œuvre. Néanmoins, la définition de l’actif agricole votée par le Sénat était assez lâche et permettait de reconnaître comme actif agricole les entrepreneurs de travaux agricoles disposant d’une surface infime et certains dirigeants salariés en réalité subordonnés. Après passage à l’Assemblée nationale, les entrepreneurs de travaux n’ayant pas beaucoup de terre, comme les gérants de société et associés minoritaires au capital, seront exclus de la définition de l’actif agricole. La détention majoritaire du capital sera nécessaire pour qu’un dirigeant salarié soit considéré comme actif. Pour ce qui est des Gaec, y compris les Gaec entre époux, ils pourront bénéficier de la transparence pour les aides Pac et notamment pour les paiements redistributifs. Stéphane Le Foll l’a assuré à l’Assemblée nationale, lors de l’examen du projet de loi, que les EARL entre époux, par exemple, pourront se transformer en Gaec pour bénéficier de la transparence.
Protection de l’espace agricole
Comme il existe une compensation environnementale pour les projets d’infrastructure, il existera, désormais, une compensation agricole. Ainsi, les grands projets et ouvrages consommateurs d’espace agricole devront compenser les pertes du potentiel agricole par le financement de projets, permettant de consolider l’économie agricole du territoire. En outre, les Safer verront leurs pouvoirs renforcés et leur gouvernance rénovée. Par exemple lors de la vente d’un bien de grande valeur (château…) implanté sur une terre agricole, les Safer pourront préempter partiellement le lot pour ne revendre que les biens à caractère agricole.
Le fonctionnement des interprofessions amélioré
S’agissant des interprofessions pour lesquelles les règles de représentativité et de fonctionnement n’étaient pas satisfaisantes pour la profession, un amendement gouvernemental a été adopté par les députés pour éviter le blocage des accords interprofessionnels. Le nouveau texte prévoit que les conditions d’appréciation des volumes sont présumées respectées lorsque l’organisation interprofessionnelle démontre que l’accord, dont l’extension est demandée, n’a pas fait l’objet, dans les mois suivant sa publication de l’opposition d’organisations professionnelles représentant plus du tiers des volumes du secteur d’activité concerné. En outre, la loi donnera aux éleveurs la possibilité de mieux se défendre contre les attaques de loup. Ils seront autorisés à abattre des loups dans certaines zones du territoire et sous certaines conditions. L’Assemblée nationale est également revenue sur la possibilité, qui avait été offerte par le Sénat, de ne pas passer par un organisme stockeur pour les échanges de céréales au sein d’un groupement d’intérêt économique et environnemental. « Le contrôle et la connaissance du marché nous apparaissent comme primordiaux », s’est justifié Germinal Peiro, le rapporteur du texte. Les députés ont aussi allongé la liste des boissons alcoolisées appartenant au « patrimoine de la France ». Ils y ont ajouté les cidres et les poirés aux vins, bières et spiritueux déjà introduits dans la discussion parlementaire. Enfin, les députés ont adopté un amendement du Gouvernement sur le fonctionnement des tribunaux paritaires de baux ruraux. Actuellement, les assesseurs sont élus par leurs pairs (propriétaires et exploitants). Il est désormais prévu qu’ils soient désignés par le juge d’instance à partir d’une liste fournie par le préfet sur proposition des organisations professionnelles, ce que déplore la FNSEA.