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Mobilisation nationale du 22 octobre

Appel au soutien de l’État

Avec plus  de 140 tracteurs et 400 agricultrices et agriculteurs mobilisé pour la journée d’action de ce mardi 22 octobre, la mobilisation s’est révélée au delà des espérances des responsables agricoles départementaux… mais une telle mobilisation souligne également la profonde inquiétude, pour ne pas dire désespérance, qui atteint la profession.

Appel au soutien de l’État

Partis des quatre coins de la Saône-et-Loire, les viticulteurs, éleveurs et céréaliers ont tenu à faire part de leur ras le bol.
Et ce aussi bien envers la population qu’envers les pouvoirs publics.
S’il s’agit de rétablir des vérités auprès des consommateurs sur « la qualité des produits et le sérieux des pratiques », le message était aussi clairement à destination du président de la République. La bannière « Macron réponds nous », affichée sur de nombreux tracteurs, a d’ailleurs aussi été fixée sur les grilles de la préfecture.
Le préfet, lui-même, a accepté de venir à la rencontre des agriculteurs mobilisés. Un geste « apprécié » par les manifestants, car c’était l’occasion de lui faire part des nombreuses doléances qui vont tout azimut à l’image des contraintes et attaques qui arrivent de toute part. Ainsi, tous ceux qui avaient un message à faire passer ont pu l’adresser au représentant de l’État.

Le consommer local

Jérôme Gutton en a profité pour renouveler sa proposition d’organiser des rencontres entre les agriculteurs, les instances départementales et la grande distribution. Il s’est ainsi engagé à soutenir « toutes les démarches favorisant le consommer local » et proposant « prix raisonnable qui respecte coût de production ».
Christian Bajard l’avait pourtant bien rappelé quelques instants plus tôt : « les ÉGAlim n’ont pas apporté de solutions, la loi ne rapporte pas encore un seul centime ! ». L’occasion pour le président de la FDSEA de souligner une nouvelle fois « l’incohérence de l’exigence d’une agriculture de très haut niveau, répondant à tout un ensemble de règles et de normes et la ratification prochaine du Ceta et surtout du Mercosur, autorisant sur le marché français des produits ne répondant pas du tout aux mêmes exigences ».

Zéro mètre

La forte mobilisation de viticulteurs saône-et-loiriens témoignait quant à elle de leur refus de voir appliquer des zones de non traitement. « ZNT zéro mètre » était d’ailleurs un message largement repris sur les tracteurs. « Nous avons fait beaucoup d’efforts sur nos équipements, nos traitements et nos pratiques, a rappelé Marc Sangoy. Tout ne peut pas être balayé ainsi sans prendre en compte tout ce qui a déjà été mis en place ».
Le préfet a d’ailleurs rebondi sur la charte départementale : « vous avez une méthode exemplaire. Elle fonctionne, il faut continuer à travailler dans cet esprit, quitte à l’appliquer aux céréaliers ».

L’agriculture de demain

« Nous attendons donc d’Emmanuel Macron qu’il dise "je crois en l’agriculture et j’ai besoin des agriculteurs" », a conclu Christian Bajard.
L’inquiétude des représentants de ce secteur qui représente encore 3,4 millions d’emplois était d’ailleurs palpable et a été exprimée à plusieurs reprises : « quelle agriculture laissons-nous aux jeunes qui souhaitent s’installer ? ».
Des jeunes pour autant motivés et qui étaient d’ailleurs venus en nombre ce mardi.

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