Accès au contenu
Optimiser ses prairies

Avec le pâturage tournant...

A la Ferme expérimentale de Jalogny, le choix du “pâturage tournant” s'est imposé, délaissant peu à peu le libre accès des parcelles pour les bovins une bonne partie de l'année. Les ilots constitués permettent aux animaux
de valoriser de l'herbe durant la période de pâturage et les refus sont limités puisque le troupeau optimise la pousse d'une herbe jeune.
125062--PHOTO_art2_DSC03215.jpg
Le pâturage tournant permet à la prairie d’exprimer tout son potentiel de production et de l’exploiter de façon optimale. Le principe est simple : faire circuler les animaux dans des parcs aux dimensions réduites. Ce type d’organisation permet aux bovins de valoriser toute la surface de la parcelle, évitant le surpâturage, le sous-pâturage et par conséquent l'infestation parasitaire. Les bovins qui changent de parcelles à une fréquence assez rapide demeurent souvent plus dociles ; à vrai dire, on s'y attendait un peu !
Quelques conditions s'imposent pour que le pâturage tournant soit une réussite : d'abord le chargement de la parcelle ne doit pas être trop intensif (2,5 UGB/ha au printemps sur des terrains à bon potentiel soit 40 ares/UGB). Les bovins ne doivent pas revenir sur une même parcelle avant au moins trois semaines. Ce laps de temps permet à la plante de reconstituer ses réserves racinaires et de repousser dans de bonnes conditions. Dans le cas inverse, l'herbe faisant défaut, les bêtes se lassent trop rapidement et cela contraint l'éleveur à changer les lots au bout de quelques jours. Deuxième limite ; le pâturage tournant n'est pas adapté aux saisons trop sèches ni trop humides. Dans le premier cas, les animaux profiteront davantage de larges espaces où l'herbe sera moins rase. En année humide, les parcs trop restreints engendreront un piétinement excessif et l'herbe sera assez vite gaspillée par le passage fréquent des animaux à la même place. (surtout sur des parcelles déjà sensibles à l'humidité).
De manière générale, avec l’agrandissement des troupeaux et la recherche de simplification des conduites, le pâturage libre s’imposait fréquemment. Et pourtant ! L'idée qui consiste à croire que de ne pas changer ses animaux de parcelles durant toute la saison de pâturage simplifie le travail de l'éleveur n'est pas vraie. Le pâturage libre, s'il n'est pas subi, n'est bon ni pour les repousses de la parcelles, ni pour la valorisation des stocks, ni pour le parasitisme des ruminants. D'ailleurs, ce n'est pas tant la mise en place de clotûres qui freine le choix d'un pâturage tournant mais l'agencement global des parcelles, subdivisant un même ilôt en plusieurs parcelles de surface semblable. L'abreuvement des animaux peut aussi poser problème, surtout lorsqu'un seul point d'eau est présent sur un ilot et qu'il doit permettre d'abreuver tous les bovins. Une fois ces contraintes levées, le pâturage tournant n'engendre qu'une succession d'opportunités pour l'éleveur.
Julien Chardeau

Documents