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Cipan

Comment les valoriser

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En 2011, pour les exploitations situées en zone vulnérable, la réglementation impose l’implantation de Cultures intermédiaires pièges à nitrates (Cipan) sur 50 % des surfaces en cultures de printemps. Il y a un an, des éleveurs ovins de Côte-d’Or se sont réunis autour d’un objectif commun : tirer profit de cette réglementation en considérant les Cipan comme une ressource fourragère. Le bilan de cette première année d’essai est prometteur : les Cipan peuvent se pâturer ou se récolter en vert ou en enrubanné, les valeurs alimentaires sont très proches d’un concentré et peuvent donc couvrir les besoins alimentaires de brebis à forts besoins (fin de gestation ou lactation).

Quand réaliser le semis ?



La date de semis et les conditions climatiques seront déterminantes pour la bonne réussite de ces cultures. Pour maximiser les chances de réussite, il conviendra de semer le plus tôt possible après la moisson en privilégiant un travail du sol très superficiel, voire du semi-direct, pour ne pas assécher le lit de semence.

Quelles espèces choisir ?



Suite aux essais réalisés par les éleveurs de Côte-d’Or, mais aussi dans les départements de l’Aube, de la Haute-Marne et des Vosges, il convient de privilégier l’utilisation de mélanges, notamment à base d’avoine, de protéagineux (pois ou pois fourrager) de crucifères (radis fourrager ou chinois, navet…) qui sont plus résistants aux aléas climatiques et plus équilibrés du point de vue des valeurs alimentaires.

Quels rendements et quelles valeurs alimentaires ?



Les conditions climatiques de 2010 en Côte-d’Or ont permis d’obtenir des rendements proches d’une tonne de MS/ha début octobre pour les semis de fin juillet et début août. Le pois présent dans les mélanges a fourni une biomasse importante. Certains essais dans d’autres départements ont fourni jusqu’à 4 T MS/ha avec du colza fourrager. Les valeurs alimentaires des mélanges en vert et enrubannés ont été analysées. Ce sont des fourrages riches : 1 kg de MS pâturé ou enrubanné correspond à 0,8 UFL, entre 90 et 140 PDIN et 80 à 100 PDIE. De telles valeurs alimentaires permettent de maintenir, sinon d’améliorer, la croissance des agneaux au pâturage et l’état corporel de brebis gestantes ou en lactation.

Quel bilan économique ?



Les coûts d’implantation et de récolte peuvent être très différents, selon le prix des semences et la mécanisation utilisée. En 2010, dans les essais conduits en Côte-d’Or, ils se sont étalés de 50 €/ha pour le moins cher (semi-direct), et jusqu’à 150 €/ha (déchaumage et traitement avant semis). Les coûts de récolte pour l’enrubannage sont estimés à une centaine d’ par hectare.