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Ecornage des veaux

Comment procéder ?

L'écornage des veaux doit être réalisé dès que le cornillon est à peine palpable : avant quatre semaines et, pourquoi pas, lors de la pose des boucles d'identification dans les sept premiers jours de vie. Deux raisons essentielles : la contention sera d'autant plus facile que l'animal est jeune, et l'animal sera beaucoup moins stressé en oubliant plus rapidement le choc.
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Contrairement aux idées reçues, il n'est pas nécessaire d'attendre que le cornillon soit sorti. Si l'on prend soin de tondre le crâne du veau, on peut s'apercevoir que dès les premiers jours de vie, un “bourgeon” apparaît à l'emplacement des futures cornes.
L'alimentation de la corne se fait par des vaisseaux placés à la base de celle-ci. Il suffit de couper cette alimentation et la corne ne poussera plus. La brûlure doit donc intéresser la matrice périphérique du bourgeon situé à sa base.

1. Une technique appropriée : l'écornage thermique
Finis les rallonges électriques, le temps d'attente pour que le fer chauffe, les risques d'incendies dans la paille… désormais des matériels légers, transportables et montant rapidement en températures apparaissent sur le marché.
Tout d'abord, il y a les écorneurs qui fonctionnent avec une cartouche de gaz (type Portasol III) et montent rapidement (1 à 2 minutes) à une température de 600-650 °C. Ils ont néanmoins l'inconvénient de rester chauds après l'utilisation et ont du mal à s'enflammer par grand froid. Utilisables dès qu’on envisage d’écorner les veaux, plus besoin de penser à les charger à l’avance.
Ensuite, les écorneurs fonctionnant sur batterie rechargeable (type Horn'Up®), ce sont des écorneurs très performants qui permettent d'intervenir en toute autonomie et n'importe où (par exemple à la pâture pour les veaux de races allaitantes). Leur tête céramique permet une montée en températures instantanée (3 secondes) à plus de 700 °C et refroidit aussi vite, ce qui permet de le remettre tout de suite dans la poche. Dotés d'une minuterie, ils stoppent leur chauffe au bout de 7 secondes environ. Il suffit alors de s'assurer qu'un cercle blanc est visible autour du cornillon et le tour est joué. La batterie chargée permet l’écornage de 40 veaux (Horn'Up).
Avec ces appareils, il faut intervenir dès l'apparition du bourgeon et ne pas attendre la sortie du cornillon. Et si le bourgeon n'est pas visible, il suffit de tondre l'emplacement avec une petite tondeuse portative.

2. Une contention appropriée pour une pratique rapide et efficace tout en respectant le bien-être animal
L'écornage sera rapide et bien réalisé si la tête du veau est parfaitement immobilisée. Une contention adaptée demande une tête de contention autobloquante, une barre anti-recul et un anneau pour la tenue de la tête. Les cages de contention veau ainsi équipées permettent à une personne seule de manipuler rapidement le veau et effectuer un écornage précis, rapide et fiable.

3. Une tonte pour un écornage réussi et hygiénique

Une tonte préalable (avec petite tondeuse) permet de dégager la zone pour localiser précisément l'emplacement des bourgeons dont la localisation est plus ou moins aisée selon les races. La tonte de la zone va permettre de visualiser dans tous les cas, et dès le 1er jour de vie, la localisation du bourgeon cornual. De plus, la tonte va limiter la présence de poils pouvant être à l'origine de contamination de la plaie engendrée par l'écornage.

4. Une cautérisation uniquement
L'écornage des jeunes animaux consiste à couper l'alimentation des veines périphériques qui alimentent le cornillon et non pas à le calciner. Privé d'irrigation, ce dernier ne poussera plus. Les repousses partielles de cornes sont souvent la conséquence d'un travail imparfait, soit parce que réalisé trop tard soit parce que la cautérisation n'a pas concerné la totalité des veines.
Les actions de calcination du bourgeon, voire son énucléation, sont inutiles et très traumatisantes, elles sont donc à proscrire (attention : ne pas chercher à enlever le cornillon).
Intervenir alors que les veaux sont encore jeunes facilite grandement la contention. Cela permet aussi de ne pas mutiler la table osseuse profonde.
De plus, d’un point de vue réglementaire, au-delà de 4 semaines d’âge il faut utiliser un anesthésiant.

5. Une désinfection indispensable
La pulvérisation d'un spray désinfectant présente deux objectifs : éviter les infections par l'action désinfectante et limiter l'inflammation locale par l'action refroidissante du spray. Pour une cicatrisation dans les meilleures conditions, on rappellera l'importance du respect des mesures sanitaires de base, notamment en matière de propreté et de ventilation des bâtiments d'élevage.

Estelle Fournier-Haïchour