Essais fourragers : faire du stock ou de la protéine ?
A Baudrières, la Chambre d’agriculture conduit depuis cinq ans des essais fourragers. Objectif : sécuriser le système et améliorer l’autonomie protéique. Cultivés en dérobées, ray-grass italien/trèfles et méteils sont deux solutions pour améliorer l’autonomie des élevages. Enseignements.

Le 25 avril dernier, une visite d’essais fourragers était organisée à Baudrières par la Chambre d’agriculture de Saône-et-Loire. Menés dans le cadre d’un programme régional FEADER promouvant une meilleure autonomie alimentaire, ces essais pluriannuels sont conduits depuis cinq ans en partenariat avec la coopérative Bourgogne du Sud sur l’exploitation bressanne du Gaec de la Verne. « Sécuriser le système fourrager et améliorer l’autonomie protéique sont les deux objectifs de ces essais », introduisaient Amélie Poulleau et Denis Chapuis de la Chambre d’agriculture. Chaque année, les associés du Gaec de la Verne implantent en dérobée une gamme de mélanges de ray-grass italien et de trèfles ainsi que des méteils. Ces cultures fourragères hâtives sont introduites dans la rotation à la fin de l’été, après une céréale à paille, pour être récoltées précocement au printemps juste avant le semis d’un maïs.
Pour la campagne 2018-2019, onze modalités de ray-grass italien/trèfle et sept modalités de méteils de céréales/protéagineux ont été comparées. Les critères recherchés sont le rendement et une qualité alimentaire élevée. L’essai comporte différentes associations de ray-grass italien avec vesces et trèfles ainsi qu’une culture de ray-grass pur « pour tester l’effet du trèfle sur la qualité alimentaire », expliquent les conseillers. Les associations ray-grass/trèfles sont également comparées aux méteils précoces.
Des méteils plus riches en protéines
Dans une optique de recherche de protéines, la plupart des méteils proposés sur le marché ne sont pas à la hauteur des attentes dans les conditions de ces essais, expliquaient Amélie Poulleau et Denis Chapuis lors de la visite. Trop riches en céréales au détriment des légumineuses, ils déçoivent en protéines. Dans l’essai, des mélanges plus favorables à la production de protéines sont testés. L’une des modalités va même jusqu’à une culture de protéagineux sans céréales. En 2019, ce mélange de féverole, pois et vesce s’est avéré très prometteur, laissant espérer une récolte à plus de 18% de matière azotée totale, révélait Amélie Poulleau. Restait à maîtriser le bon stade de récolte et il faut une variété de féverolle qui soit résistante au gel, préconisaient les techniciens.
Plus chers aussi…
Mais l’inconvénient d’un méteil plus riche en légumineuse réside dans son coût. La présence plus importante de graines de pois, féverolle, vesce au détriment des céréales dans le mélange de semences, enchérit le coût d’implantation de la culture. D’où l’impératif de soigner la préparation du sol ainsi que le choix des variétés, pour rassembler tous les critères de réussite d’une telle culture, mettait en garde Denis Chapuis. Cette année, les méteils mis en place au Gaec de la Verne étaient globalement tous très beaux. Les conditions séchantes de l’automne 2018 et l’aspect inquiétant de la culture dans l’hiver n’ont pas empêché une remarquable reprise au printemps, faisait valoir Amélie Poulleau.
Le ray-grass italien/trèfle : une valeur sûre
Du côté des ray-grass italiens, la recherche de la protéine passe par deux leviers : le stade de récolte précoce et l’incorporation de légumineuses dans la culture fourragère. La présence de trèfle aux côtés du ray-grass permet de maintenir le taux de protéine le plus longtemps possible, expliquent les deux conseillers. Car le ray-grass italien a la particularité d’avoir un stade optimum qui passe très vite et sa valeur protéique chute rapidement au-delà de ce cap. Comme les essais de Baudrières le démontrent, « le ray-grass italien demeure une valeur sûre pour produire de la quantité et de la qualité à des coûts modérés », fait valoir Denis Chapuis. Comparé au méteil où la protéine n’est pas forcément à la hauteur des promesses et le prix de la semence élevé, le ray-grass italien est capable d’atteindre jusqu’à 18% de matière azotée totale quand les méteils riches en céréales n’en sont qu’à 12%. « Certains mélanges auraient gagné en protéines s’ils avaient été récoltés plus tôt mais les conditions d’essai en ferme ne l’ont pas permis », précisait Denis Chapuis.
Le bon stade
« Ces essais démontrent qu’il faut surtout savoir ce que l’on recherche. Soit on veut du stock ; soit on veut de la valeur alimentaire », conclut Denis Chapuis. En effet, il faut parfois savoir accepter de sacrifier du rendement pour récolter à un stade précoce favorable à la protéine. Ce qui signifie de se tenir prêt à faucher plus tôt et donc être capable d’intervenir au bon stade avec la matériel et l’organisation adéquate. Dans l’autonomie alimentaire par les cultures fourragères, « l’effet stade de récolte joue beaucoup », concluent Amélie Poulleau et Denis Chapuis.
Essais fourragers : faire du stock ou de la protéine ?

Le 25 avril dernier, une visite d’essais fourragers était organisée à Baudrières par la Chambre d’agriculture de Saône-et-Loire. Menés dans le cadre d’un programme régional FEADER promouvant une meilleure autonomie alimentaire, ces essais pluriannuels sont conduits depuis cinq ans en partenariat avec la coopérative Bourgogne du Sud sur l’exploitation bressanne du Gaec de la Verne. « Sécuriser le système fourrager et améliorer l’autonomie protéique sont les deux objectifs de ces essais », introduisaient Amélie Poulleau et Denis Chapuis de la Chambre d’agriculture. Chaque année, les associés du Gaec de la Verne implantent en dérobée une gamme de mélanges de ray-grass italien et de trèfles ainsi que des méteils. Ces cultures fourragères hâtives sont introduites dans la rotation à la fin de l’été, après une céréale à paille, pour être récoltées précocement au printemps juste avant le semis d’un maïs.
Pour la campagne 2018-2019, onze modalités de ray-grass italien/trèfle et sept modalités de méteils de céréales/protéagineux ont été comparées. Les critères recherchés sont le rendement et une qualité alimentaire élevée. L’essai comporte différentes associations de ray-grass italien avec vesces et trèfles ainsi qu’une culture de ray-grass pur « pour tester l’effet du trèfle sur la qualité alimentaire », expliquent les conseillers. Les associations ray-grass/trèfles sont également comparées aux méteils précoces.
Des méteils plus riches en protéines
Dans une optique de recherche de protéines, la plupart des méteils proposés sur le marché ne sont pas à la hauteur des attentes dans les conditions de ces essais, expliquaient Amélie Poulleau et Denis Chapuis lors de la visite. Trop riches en céréales au détriment des légumineuses, ils déçoivent en protéines. Dans l’essai, des mélanges plus favorables à la production de protéines sont testés. L’une des modalités va même jusqu’à une culture de protéagineux sans céréales. En 2019, ce mélange de féverole, pois et vesce s’est avéré très prometteur, laissant espérer une récolte à plus de 18% de matière azotée totale, révélait Amélie Poulleau. Restait à maîtriser le bon stade de récolte et il faut une variété de féverolle qui soit résistante au gel, préconisaient les techniciens.
Plus chers aussi…
Mais l’inconvénient d’un méteil plus riche en légumineuse réside dans son coût. La présence plus importante de graines de pois, féverolle, vesce au détriment des céréales dans le mélange de semences, enchérit le coût d’implantation de la culture. D’où l’impératif de soigner la préparation du sol ainsi que le choix des variétés, pour rassembler tous les critères de réussite d’une telle culture, mettait en garde Denis Chapuis. Cette année, les méteils mis en place au Gaec de la Verne étaient globalement tous très beaux. Les conditions séchantes de l’automne 2018 et l’aspect inquiétant de la culture dans l’hiver n’ont pas empêché une remarquable reprise au printemps, faisait valoir Amélie Poulleau.
Le ray-grass italien/trèfle : une valeur sûre
Du côté des ray-grass italiens, la recherche de la protéine passe par deux leviers : le stade de récolte précoce et l’incorporation de légumineuses dans la culture fourragère. La présence de trèfle aux côtés du ray-grass permet de maintenir le taux de protéine le plus longtemps possible, expliquent les deux conseillers. Car le ray-grass italien a la particularité d’avoir un stade optimum qui passe très vite et sa valeur protéique chute rapidement au-delà de ce cap. Comme les essais de Baudrières le démontrent, « le ray-grass italien demeure une valeur sûre pour produire de la quantité et de la qualité à des coûts modérés », fait valoir Denis Chapuis. Comparé au méteil où la protéine n’est pas forcément à la hauteur des promesses et le prix de la semence élevé, le ray-grass italien est capable d’atteindre jusqu’à 18% de matière azotée totale quand les méteils riches en céréales n’en sont qu’à 12%. « Certains mélanges auraient gagné en protéines s’ils avaient été récoltés plus tôt mais les conditions d’essai en ferme ne l’ont pas permis », précisait Denis Chapuis.
Le bon stade
« Ces essais démontrent qu’il faut surtout savoir ce que l’on recherche. Soit on veut du stock ; soit on veut de la valeur alimentaire », conclut Denis Chapuis. En effet, il faut parfois savoir accepter de sacrifier du rendement pour récolter à un stade précoce favorable à la protéine. Ce qui signifie de se tenir prêt à faucher plus tôt et donc être capable d’intervenir au bon stade avec la matériel et l’organisation adéquate. Dans l’autonomie alimentaire par les cultures fourragères, « l’effet stade de récolte joue beaucoup », concluent Amélie Poulleau et Denis Chapuis.
Essais fourragers : faire du stock ou de la protéine ?

Le 25 avril dernier, une visite d’essais fourragers était organisée à Baudrières par la Chambre d’agriculture de Saône-et-Loire. Menés dans le cadre d’un programme régional FEADER promouvant une meilleure autonomie alimentaire, ces essais pluriannuels sont conduits depuis cinq ans en partenariat avec la coopérative Bourgogne du Sud sur l’exploitation bressanne du Gaec de la Verne. « Sécuriser le système fourrager et améliorer l’autonomie protéique sont les deux objectifs de ces essais », introduisaient Amélie Poulleau et Denis Chapuis de la Chambre d’agriculture. Chaque année, les associés du Gaec de la Verne implantent en dérobée une gamme de mélanges de ray-grass italien et de trèfles ainsi que des méteils. Ces cultures fourragères hâtives sont introduites dans la rotation à la fin de l’été, après une céréale à paille, pour être récoltées précocement au printemps juste avant le semis d’un maïs.
Pour la campagne 2018-2019, onze modalités de ray-grass italien/trèfle et sept modalités de méteils de céréales/protéagineux ont été comparées. Les critères recherchés sont le rendement et une qualité alimentaire élevée. L’essai comporte différentes associations de ray-grass italien avec vesces et trèfles ainsi qu’une culture de ray-grass pur « pour tester l’effet du trèfle sur la qualité alimentaire », expliquent les conseillers. Les associations ray-grass/trèfles sont également comparées aux méteils précoces.
Des méteils plus riches en protéines
Dans une optique de recherche de protéines, la plupart des méteils proposés sur le marché ne sont pas à la hauteur des attentes dans les conditions de ces essais, expliquaient Amélie Poulleau et Denis Chapuis lors de la visite. Trop riches en céréales au détriment des légumineuses, ils déçoivent en protéines. Dans l’essai, des mélanges plus favorables à la production de protéines sont testés. L’une des modalités va même jusqu’à une culture de protéagineux sans céréales. En 2019, ce mélange de féverole, pois et vesce s’est avéré très prometteur, laissant espérer une récolte à plus de 18% de matière azotée totale, révélait Amélie Poulleau. Restait à maîtriser le bon stade de récolte et il faut une variété de féverolle qui soit résistante au gel, préconisaient les techniciens.
Plus chers aussi…
Mais l’inconvénient d’un méteil plus riche en légumineuse réside dans son coût. La présence plus importante de graines de pois, féverolle, vesce au détriment des céréales dans le mélange de semences, enchérit le coût d’implantation de la culture. D’où l’impératif de soigner la préparation du sol ainsi que le choix des variétés, pour rassembler tous les critères de réussite d’une telle culture, mettait en garde Denis Chapuis. Cette année, les méteils mis en place au Gaec de la Verne étaient globalement tous très beaux. Les conditions séchantes de l’automne 2018 et l’aspect inquiétant de la culture dans l’hiver n’ont pas empêché une remarquable reprise au printemps, faisait valoir Amélie Poulleau.
Le ray-grass italien/trèfle : une valeur sûre
Du côté des ray-grass italiens, la recherche de la protéine passe par deux leviers : le stade de récolte précoce et l’incorporation de légumineuses dans la culture fourragère. La présence de trèfle aux côtés du ray-grass permet de maintenir le taux de protéine le plus longtemps possible, expliquent les deux conseillers. Car le ray-grass italien a la particularité d’avoir un stade optimum qui passe très vite et sa valeur protéique chute rapidement au-delà de ce cap. Comme les essais de Baudrières le démontrent, « le ray-grass italien demeure une valeur sûre pour produire de la quantité et de la qualité à des coûts modérés », fait valoir Denis Chapuis. Comparé au méteil où la protéine n’est pas forcément à la hauteur des promesses et le prix de la semence élevé, le ray-grass italien est capable d’atteindre jusqu’à 18% de matière azotée totale quand les méteils riches en céréales n’en sont qu’à 12%. « Certains mélanges auraient gagné en protéines s’ils avaient été récoltés plus tôt mais les conditions d’essai en ferme ne l’ont pas permis », précisait Denis Chapuis.
Le bon stade
« Ces essais démontrent qu’il faut surtout savoir ce que l’on recherche. Soit on veut du stock ; soit on veut de la valeur alimentaire », conclut Denis Chapuis. En effet, il faut parfois savoir accepter de sacrifier du rendement pour récolter à un stade précoce favorable à la protéine. Ce qui signifie de se tenir prêt à faucher plus tôt et donc être capable d’intervenir au bon stade avec la matériel et l’organisation adéquate. Dans l’autonomie alimentaire par les cultures fourragères, « l’effet stade de récolte joue beaucoup », concluent Amélie Poulleau et Denis Chapuis.