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Elections chambres d’agriculture 2013

« Faites campagne, faites voter »

Dernière ligne droite pour la campagne aux élections chambres. Dominique
Barrau (FNSEA) et Gaël Gautier (JA) se sont rendus le 22 janvier dans
la Nièvre et en Saône-et-Loire, des régions d’élevages.
Par Publié par Cédric Michelin
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« Pour ces élections, faites en sorte que le bon sens prenne le dessus ». C’est avec ces mots que Jean-Pierre Condamine, président de la FDSEA et tête de liste pour l’élection à la Chambre d’agriculture de la Nièvre, accueillait les participants au dernier rassemblement de campagne. Au cœur de la stabulation où se déroule la rencontre, un mot résonnait : mobilisation.
Pour Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA, présent pour l’occasion, l’important c’est maintenant de voter. Depuis le 21 janvier, chacun a reçu son matériel de vote, il ne reste plus qu’à l’envoyer. « Faites campagne, faites voter », clamait-il aux agriculteurs. Pas de répit pour le représentant national qui bat la campagne depuis des mois.
Dans cette région de polyculture élevage, la directive Nitrate était sur toutes les lèvres et les remarques fusaient. « L’administration est une aberration », s’insurgeait Jean-Pierre Condamine. En tant qu’éleveur, Dominique Barrau approuvait : « marre de l’environnement par les normes ». Pour lui, nul besoin d’un « fonctionnement provenant des bureaux parisiens du ministère » mais plutôt d’une expertise des chambres d’agriculture et des instituts techniques. Le secrétaire général réaffirmait les positions de la FNSEA, notamment sur la réouverture des négociations avec les pouvoirs publics concernant le 5e programme de la directive Nitrate. Il veut des pratiques plus adéquates aux réalités du terrain. « Que vont devenir mes effluents d’élevage que je ne peux pas épandre ? », interrogeait-il. Concernant les bassins d’alimentation et de captage, la protection de la biodiversité, le stockage de l’eau, le discours est le même. « Il nous faut de l’eau pour sécuriser nos productions ! », tonnait le syndicaliste. Applaudissements. Les discussions se poursuivaient autour d’un sandwich.

Passion de l’élevage


Prix, charges, Pac. Trois mots qui font mouche dans les campagnes. Après la Nièvre, la délégation nationale s’est rendue en Saône et Loire. « On a besoin de revenir sur la politique des prix dans ce pays. Augmenter les prix à la production reste le premier levier pour s’installer », insistait Dominique Barrau. Et d’ajouter : « il faut du revenu, la passion de l’élevage ne tiendra plus longtemps dans nos campagnes ! ».
En effet, la production de viande bovine a reculé de 5 % en 2012 et le revenu des éleveurs se situe autour de 15.000 €. Un montant qui ne peut faire rêver la jeune génération.
Face à la perte de 25 % des actifs partout en France, la question de l’installation se pose ostensiblement. « Avant on pouvait augmenter son cheptel facilement, maintenant c’est impossible, nous avons trop de charges », explique un éleveur plutôt pessimiste quant à la reprise de sa ferme. Pour Gaël Gautier, secrétaire général des Jeunes agriculteurs, le renouvellement des générations est une priorité. Actuellement, se déroulent les Assises de l’installation. « Nous travaillons sur un dispositif plus en adéquation avec les projets diversifiés des futurs exploitants », explique-t-il.
Malgré l’augmentation des charges, certains éleveurs dans l’assemblée se disent plus sereins car le prix des gros bovins s’est nettement redressé en 2012, tiré par le tassement de l’offre et le dynamisme de la demande des pays tiers. Cependant l’accalmie peut être de courte durée en raison de la poursuite de la hausse des coûts de production (l’augmentation a été plus rapide que les coûts de production, ce qui a neutralisé la marge NDLR).
« La dernière année a été un peu plus favorable à l’élevage. Pour le moral, ça compte, les exploitants aspirent à retrouver une liberté d'initiative, une autonomie fourragère, etc. » plaidait Christian Decerle, actuel président de la Chambre d’agriculture de Saône-et-Loire, avant de nuancer : « mais nous devons pouvoir gérer nos exploitations en bon père de famille en les optimisant financièrement ». Hochement de tête. L’auditoire - composé de syndicalistes mais aussi d’ « asyndiqués » - approuve sans réserve ses propos.