Enseignement agricole
L’agroécologie renforce une dynamique existante
Réunis au ministère de l’Agriculture les 14 et 15 octobre, les
directeurs d’établissements d’enseignement agricole public ont témoigné
de ce que signifiaient pour eux « enseigner à produire autrement ».
L’agroécologie, pierre angulaire de la loi d’avenir, est un virage
plutôt bien perçu qui renforce le travail déjà accompli par
l’enseignement agricole tout en le légitimant.
directeurs d’établissements d’enseignement agricole public ont témoigné
de ce que signifiaient pour eux « enseigner à produire autrement ».
L’agroécologie, pierre angulaire de la loi d’avenir, est un virage
plutôt bien perçu qui renforce le travail déjà accompli par
l’enseignement agricole tout en le légitimant.
Alors que le 14 octobre, la Loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt a été publiée au Journal officiel, les directeurs d’établissements d’enseignement agricole public se sont réunis le même jour au ministère de l’Agriculture. L’occasion pour eux d’échanger sur les enjeux de la formation des agriculteurs de demain aux nouvelles pratiques, en particulier agroécologiques. Dans cette optique, la rénovation des référentiels pédagogiques a été amorcée dès la rentrée 2014 pour les BTS Production agricole, qui bénéficient de programmes rénovés intégrant l’agroécologie en tant que matière spécifique. Le CAPA, Certificat d’aptitude professionnelle agricole, sera quant à lui remanié pour la rentrée scolaire 2015. Tout l’enjeu est de « traduire des thèmes généraux en compétences à acquérir et en démarches », explique Philippe Schnabele, chef du service de l’enseignement technique à la DGER (Direction générale de l’enseignement et de la recherche). Ces nouvelles compétences attirent d’ailleurs les jeunes, comme en témoigne Isabelle Plassais, directrice d’un établissement d’enseignement agricole près de Chambéry. Son établissement, qui a mis en place une unité de méthanisation il y a quatre ans, accueille des jeunes venus de toute la France, intéressés par cette thématique.
Une dynamique locale déjà présente
Pour les chefs d’établissements, la transition agroécologique n’est pas uniquement impulsée au niveau national. Elle vient plutôt conforter une dynamique d’innovation déjà engagée : Godfrey Browne, directeur d’établissement dans la Somme, considère que la loi d’avenir permet « une résonance territoriale » qui renforce la complémentarité entre l’échelle locale et l’échelle nationale. « Créer du lien entre la société et l’agriculture passe aussi par la formation des jeunes apportée sur nos territoires », explique-t-il. Une cohérence territoriale facilitée par l’autonomie dont ont toujours bénéficié les établissements d’enseignement agricole. Ainsi, dans l’établissement dirigé par Isabelle Plassais, les élèves ont accès à une bi-qualification agricole / moniteur de ski, qui correspond parfaitement aux besoins saisonniers de l’économie des zones de montagne.
Former aux métiers d’avenir
Historiquement, l’enseignement agricole a d’ailleurs toujours su innover pour s’adapter aux enjeux sociétaux. C’est l’avantage de sa dimension relativement restreinte (170.000 élèves), qui permet plus de flexibilité, et de son lien fort avec les professionnels agricoles qui siègent aux conseils d’administrations des établissements et sont attentifs à la nécessité d’évoluer pour rester en phase avec la demande. « Les professionnels agricoles aiment qu’on les bouscule un peu, c’est aussi ce qu’ils attendent de l’enseignement agricole », précise en souriant Philippe Schnabele. Le secteur agricole reste très pourvoyeur d’emploi, en particulier dans certains domaines comme l’agroéquipement où le défi n’est pas d’attirer les jeunes en formation, mais de les y garder car « ils se font happer par les professionnels avant l’obtention du diplôme », témoigne Isabelle Plassais. L’un des chantiers de l’enseignement agricole, où les jeunes sont nombreux à préférer l’apprentissage - plus concret - aux bancs de l’école, est de proposer une méthodologie différente qui apprend aux élèves à se poser des questions en fonction des situations, sans recette-type à appliquer. Dans cet objectif, la loi d’avenir a d’ailleurs entériné la création d’un comité national d’expertise sur l’innovation pédagogique, qui regroupe des professionnels de l’éducation issus de tous horizons. De nouveaux chantiers sont en réflexion, comme le renforcement de la coopération internationale ou la prévention des violences et discriminations dans les établissements.
Une dynamique locale déjà présente
Pour les chefs d’établissements, la transition agroécologique n’est pas uniquement impulsée au niveau national. Elle vient plutôt conforter une dynamique d’innovation déjà engagée : Godfrey Browne, directeur d’établissement dans la Somme, considère que la loi d’avenir permet « une résonance territoriale » qui renforce la complémentarité entre l’échelle locale et l’échelle nationale. « Créer du lien entre la société et l’agriculture passe aussi par la formation des jeunes apportée sur nos territoires », explique-t-il. Une cohérence territoriale facilitée par l’autonomie dont ont toujours bénéficié les établissements d’enseignement agricole. Ainsi, dans l’établissement dirigé par Isabelle Plassais, les élèves ont accès à une bi-qualification agricole / moniteur de ski, qui correspond parfaitement aux besoins saisonniers de l’économie des zones de montagne.
Former aux métiers d’avenir
Historiquement, l’enseignement agricole a d’ailleurs toujours su innover pour s’adapter aux enjeux sociétaux. C’est l’avantage de sa dimension relativement restreinte (170.000 élèves), qui permet plus de flexibilité, et de son lien fort avec les professionnels agricoles qui siègent aux conseils d’administrations des établissements et sont attentifs à la nécessité d’évoluer pour rester en phase avec la demande. « Les professionnels agricoles aiment qu’on les bouscule un peu, c’est aussi ce qu’ils attendent de l’enseignement agricole », précise en souriant Philippe Schnabele. Le secteur agricole reste très pourvoyeur d’emploi, en particulier dans certains domaines comme l’agroéquipement où le défi n’est pas d’attirer les jeunes en formation, mais de les y garder car « ils se font happer par les professionnels avant l’obtention du diplôme », témoigne Isabelle Plassais. L’un des chantiers de l’enseignement agricole, où les jeunes sont nombreux à préférer l’apprentissage - plus concret - aux bancs de l’école, est de proposer une méthodologie différente qui apprend aux élèves à se poser des questions en fonction des situations, sans recette-type à appliquer. Dans cet objectif, la loi d’avenir a d’ailleurs entériné la création d’un comité national d’expertise sur l’innovation pédagogique, qui regroupe des professionnels de l’éducation issus de tous horizons. De nouveaux chantiers sont en réflexion, comme le renforcement de la coopération internationale ou la prévention des violences et discriminations dans les établissements.