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Euphorbe ésule

L’euphorbe, une envahissante à réguler

Si l’euphorbe ésule est une plante indigène du Val-de-Saône, elle n’en demeure pas moins envahissante. S’épanouissant dans les prairies humides, elle les colonise progressivement depuis une vingtaine d’années. Et cette expansion pose problème.

L’euphorbe, une envahissante à réguler

« Nous n’avons pas de données chiffrées sur l’étendue des zones touchées, mais l’expansion de la plante se constate visuellement », indique Nicolas Terrel, chef du pôle milieux naturels et piscicoles de l’Établissement public territorial de bassin, l’EPTB Saône Doubs.
La plante se développe par taches circulaires et comme souvent, la fauche provoque un stress qui booste son expansion. « Lorsque les conditions sont propices, elle peut gagner jusqu’à 5 mètres de diamètre par an ».
Le problème avec l’euphorbe ésule est que le latex qu’elle contient est toxique, cette herbe n’est donc pas consommée par le bétail. Mais comme le souligne Nicolas Terrel, « ce n’est pas sa présence qui pose problème, mais bien la densité de cette présence ». Un foin avec plus de 10 % d’euphorbe est lui aussi impropre à la consommation…Or, les prairies du val de Saône où la plante s’épanouit sont justement destinées à la production de fourrage.

Une expansion progressive

« Une thèse réalisée il y a quelques années semble démontrer que l’évolution des pratiques agricoles pourrait expliquer ce développement exponentiel », explique Nicolas Terrel. En effet, l’agrandissement des surfaces par exploitation a signé la fin « de l’intervention manuelle dans les prairies ». Jusqu’à il y a quelques dizaines d’années, les agriculteurs avaient l’habitude de régulièrement arracher à la main les indésirables chardons, rumex, euphorbes ésules. La plante trouvait ainsi dans l’homme l’un de ses plus efficaces prédateurs.
« Historiquement, il y avait aussi des troupeaux mixtes, bovins caprins, et les chèvres en consommaient », note de son côté Bertrand Dury de la chambre d’agriculture.
Mais les prairies ont progressivement été exclusivement destinées au fourrage et de moins en moins au pâturage : « sur ce secteur, il reste très peu d’exploitations avec des animaux », constate ainsi Nicolas Terrel.
Il y a quelques années cependant, un programme testé dans le val de Saône a tenté d’enrayer la progression de l’euphorbe et de prouver une théorie : la double action de ne pas faucher les taches d’euphorbe conjugué au piétinement du bétail qui apprécie de s’y coucher semble être la meilleure façon de la contenir.

L'évolution due à la sécheresse

Ce protocole de ne pas faucher ni herser les taches d’euphorbe a été bien suivi et a porté en partie ses fruits : « nous ne constations plus d’évolution des taches », relate Nicolas Terrel. Mais désormais le climat s’en mêle : « l’euphorbe s’épanouit dans les sols frais mais pas engorgés, explique Bertrand Dury. Auparavant, elle préférait les prairies moyennes ou hautes, les prairies basses étant trop soumises aux inondations ». Avec le réchauffement climatique, les zones jadis occupées deviennent souvent trop sèches : l’euphorbe semble moins s’y développer ; les zones basses, elles, subissent de moins en moins de crues offrant ainsi désormais la fraîcheur recherchée par l’euphorbe ésule… qui s’y développe.
« Par ailleurs, complète Nicolas Terrel, cette plante est particulièrement précoce : elle est la première à sortir de terre dès que le sol se réchauffe en fin d’hiver, elle profite donc de l’absence de concurrence pour coloniser l’espace ! ».
Si ces derniers temps, la chambre d’agriculture n’a pas spécialement constaté de remontée de terrain par rapport à l’envahissement de cette plante, la vigilance reste de mise et les règles à appliquer demeurent les mêmes pour préserver au maximum un fourrage de qualité : non fauche et encore moins hersage, pâturage partout où c’est possible, préservation des ravageurs.

L’euphorbe, une envahissante à réguler

L’euphorbe, une envahissante à réguler

« Nous n’avons pas de données chiffrées sur l’étendue des zones touchées, mais l’expansion de la plante se constate visuellement », indique Nicolas Terrel, chef du pôle milieux naturels et piscicoles de l’Établissement public territorial de bassin, l’EPTB Saône Doubs.
La plante se développe par taches circulaires et comme souvent, la fauche provoque un stress qui booste son expansion. « Lorsque les conditions sont propices, elle peut gagner jusqu’à 5 mètres de diamètre par an ».
Le problème avec l’euphorbe ésule est que le latex qu’elle contient est toxique, cette herbe n’est donc pas consommée par le bétail. Mais comme le souligne Nicolas Terrel, « ce n’est pas sa présence qui pose problème, mais bien la densité de cette présence ». Un foin avec plus de 10 % d’euphorbe est lui aussi impropre à la consommation…Or, les prairies du val de Saône où la plante s’épanouit sont justement destinées à la production de fourrage.

Une expansion progressive

« Une thèse réalisée il y a quelques années semble démontrer que l’évolution des pratiques agricoles pourrait expliquer ce développement exponentiel », explique Nicolas Terrel. En effet, l’agrandissement des surfaces par exploitation a signé la fin « de l’intervention manuelle dans les prairies ». Jusqu’à il y a quelques dizaines d’années, les agriculteurs avaient l’habitude de régulièrement arracher à la main les indésirables chardons, rumex, euphorbes ésules. La plante trouvait ainsi dans l’homme l’un de ses plus efficaces prédateurs.
« Historiquement, il y avait aussi des troupeaux mixtes, bovins caprins, et les chèvres en consommaient », note de son côté Bertrand Dury de la chambre d’agriculture.
Mais les prairies ont progressivement été exclusivement destinées au fourrage et de moins en moins au pâturage : « sur ce secteur, il reste très peu d’exploitations avec des animaux », constate ainsi Nicolas Terrel.
Il y a quelques années cependant, un programme testé dans le val de Saône a tenté d’enrayer la progression de l’euphorbe et de prouver une théorie : la double action de ne pas faucher les taches d’euphorbe conjugué au piétinement du bétail qui apprécie de s’y coucher semble être la meilleure façon de la contenir.

L'évolution due à la sécheresse

Ce protocole de ne pas faucher ni herser les taches d’euphorbe a été bien suivi et a porté en partie ses fruits : « nous ne constations plus d’évolution des taches », relate Nicolas Terrel. Mais désormais le climat s’en mêle : « l’euphorbe s’épanouit dans les sols frais mais pas engorgés, explique Bertrand Dury. Auparavant, elle préférait les prairies moyennes ou hautes, les prairies basses étant trop soumises aux inondations ». Avec le réchauffement climatique, les zones jadis occupées deviennent souvent trop sèches : l’euphorbe semble moins s’y développer ; les zones basses, elles, subissent de moins en moins de crues offrant ainsi désormais la fraîcheur recherchée par l’euphorbe ésule… qui s’y développe.
« Par ailleurs, complète Nicolas Terrel, cette plante est particulièrement précoce : elle est la première à sortir de terre dès que le sol se réchauffe en fin d’hiver, elle profite donc de l’absence de concurrence pour coloniser l’espace ! ».
Si ces derniers temps, la chambre d’agriculture n’a pas spécialement constaté de remontée de terrain par rapport à l’envahissement de cette plante, la vigilance reste de mise et les règles à appliquer demeurent les mêmes pour préserver au maximum un fourrage de qualité : non fauche et encore moins hersage, pâturage partout où c’est possible, préservation des ravageurs.

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