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Institut de l'Elevage

La FCO impacte les revenus de certaines catégories d’éleveurs

Dans les élevages français, les pertes générées par la fièvre catarrhale ovine (FCO) ont souvent annulé l’augmentation des prix des animaux, du lait et la baisse des charges opérationnelles.

La FCO impacte les revenus de certaines catégories d’éleveurs

Comme chaque année, l’Idele s’est appuyé sur son réseau d’élevages Inosys pour estimer les revenus des producteurs ovins viande. Les éleveurs ont profité d’un prix moyen de l’agneau de 9,43 €/kg de carcasse (+ 1,17 €/kg en moyenne annuelle) avec en fin d’année une envolée des cours à plus de 10,5 €/kg. Les prix des brebis de réforme ont aussi progressé. Entre-temps, les charges opérationnelles ont diminué (-31 % pour les engrais ; jusqu’à -10 % pour les carburants). Mais la FCO a affecté, à des degrés divers, l’ensemble des producteurs d’ovins. La surmortalité des brebis et des agneaux causée par la FCO a souvent annulé l’augmentation du prix des animaux l’an passé.

Parmi les cinq systèmes d’élevage ovins viande identifiés par Inosys, les spécialisés « Ovins viande – Bovins viande » ont dégagé l’an passé les revenus agricoles (ou résultat courant par unité de main-d’œuvre — RC/UMO) les plus élevés (32.100 €/UMO). Ces systèmes ont à la fois bénéficié des conjonctures favorables des marchés ovins et des broutards, mais la FCO a amputé une partie de leurs revenus. Parmi ces systèmes, un quart d’entre eux, les plus orientés vers la production bovine, et à la tête d’un troupeau ovin très prolifique (1,25 par brebis), affichent un RC/UMO supérieur à 40.000 €. A contrario, 25 % des systèmes « Ovins viande-grandes cultures » et « Ovins viande herbagers des zones à potentiel limité » ont un revenu nul ou déficitaire. Les premiers ont pâti, en 2024, de la faiblesse des prix des céréales et de leurs rendements. Leur RC/UMO (17.600 €), en chute de 27.000 € sur trois ans, est à peine plus élevé que ceux des « Ovins viande herbagers zone de potentiel limité » (16.100 €/UMO).

Bon potentiel

Les seconds, les systèmes « Ovins viande herbagers des zones à potentiel limité » du sud-est de la France, demeurent les plus faibles de France. Mais le RC/UMO s’est stabilisé. L’augmentation du produit viande et la diminution des charges opérationnelles (marge par brebis de 100 €) a été compensée par des charges de structure inhérentes à ces systèmes. L’an passé, les systèmes qui s’en étaient le mieux sortis (30.200 €/UMO) étaient les « Spécialisés ovins viande pastoraux ». Cette année, leur RC/UMO de 24.400 €/UMO les relèguent à la seconde place après avoir perdu près de 6.000 €/UMO. Dans ces fermes, la FCO a fortement impacté les performances des troupeaux. Mais les systèmes « spécialisés ovins viande des zones à bon potentiel » voient leur revenu croître de plus de 4.000 €/UMO et atteindre le seuil de 20.000 €/UMO en moyenne. L’embellie des cours de l’agneau et la baisse des charges ont surtout profité aux 25 % les plus performants (30.000 €/UMO). Le taux de prolificité de leur troupeau est d’1,52 et le taux de chargement est de 1,2 UGB/SFP*. Toutefois, la conjoncture ne profite pas à tous. La FCO sévit. Un quart de ces systèmes ont un RC inférieur à 4.000 €/UMO.

(*) Surface fourragère principale