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Congrès JA - Didier Guillaume

« La fiscalité n’est pas un gros mot »

Lors des élections présidentielles, la FNSEA avait invité avec 22
organisations agricoles tous les candidats à la présidentielle. Les
Jeunes Agriculteurs ont renouvelé l’exercice mais cette fois pour les
législatives. Ils ont organisé une table ronde avec quatre représentants
des partis.
Par Publié par Cédric Michelin
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Pendant l’intervention, vous avez discuté assez fortement avec Alain Joyandet sur la question du coût du travail. Pouvez-vous rappeler la position du gouvernement ?

Didier Guillaume :
Dans un premier temps, le Premier ministre va faire sa déclaration de politique générale le 1er juillet. Puis, il y aura la conférence sociale pour discuter du coût du travail. Les charges sociales sont très différentes entre la France et l’Allemagne et ça pose des difficultés pour les relations commerciales. Mais en même temps, nous ne devons pas dire « on ne va pas réduire systématiquement toutes les charges ». On est en période de crise et nous devons être rationnels.

Justement, il a été annoncé que la FNSEA participerait à la conférence sociale alors qu’elle n’était pas invitée au départ. Pourquoi cette décision ?

DG :
En France, il y a la représentativité syndicale. Il y a la Medef, les organisations patronales et les organisations salariés qui sont invitées à la conférence sociale. Dans ces organisations salariées, toutes n’y sont pas et c’était aussi le cas de la FNSEA. Plus par oubli. Par rapport à l’intérêt que représente l’emploi en agriculture, il est important que la FNSEA y soit.

Est-ce que le changement dans le domaine de la fiscalité pourrait venir au moment de cette conférence ?

DG :
Oui. La fiscalité n’est pas un gros mot. La fiscalité est un outil. Je pense qu’il y a trop d’incitations à vouloir s’agrandir, à vouloir investir, à changer son tracteur, son matériel parce qu’on avoir des réductions fiscales… Je pense que ce n’est pas une bonne chose. Par contre, quand il y a des aléas climatiques, il n’y a pas assez d’argent. Je propose qu’il y ait un petit moins sur l’aspect investissement, un peu plus sur l’aspect aléas. Parallèlement les entreprises agricoles devront aussi être abondées par la banque publique d’investissement.

Quelles sont les mesures envisagées pour le foncier agricole ?

DG :
Une fois de plus cela sera décidé après la concertation. Premièrement, il faudra plus d’installation. Deux : le problème du foncier qui coûte trop cher. Il faut régler le foncier sans ça on ne s’installera plus. Et troisièmement, un jeune qui s’installe doit pouvoir vivre. Travaille 7 jours sur 7 sans avoir un SMIC à se mettre sous la dent, ça ne lui donnera pas envie de s’installer. Nous devons repenser complètement la façon de voir l’agriculture, les relations commerciales et notamment les revenus des agriculteurs.