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« Rétention » des animaux en ferme

La section bovine de la FDSEA soutient l’appel de la FNB pour la rétention des animaux en ferme

La section Bovine de la FDSEA s’était associé au mot d’ordre de la Fédération Nationale Bovine, qui appelait les éleveurs à retenir en ferme, au maximum, leurs animaux. Cela concernait principalement les génisses et les vaches. Premier bilan après avoir convaincu le Ministre de l'Agriculture d'intervenir.

Par Cédric MICHELIN
La section bovine de la FDSEA soutient l’appel de la FNB pour la rétention des animaux en ferme

Suite à cette "rétention" des animaux en ferme, graçe à la volonté farouche des éleveurs, un focus médiatique s’est créé autour de la filière bovine et de ses problématiques, notamment par le biais de chaines de télévision régionales (France 3) et nationales. Les élus syndicaux ont ainsi souligné l’importance d’un prix rémunérateur pour les éleveurs dans un contexte inacceptable. Cette situation où l’aval de la filière ne joue pas le jeu depuis des années, alors qu’eux même empochent une marge conséquente, n’est plus possible. Par exemple, le chiffre d’affaire de la viande hachée fraiche continue de progresser depuis plusieurs semaines (+ 24% en semaine 19 par rapport à 2019), tandis que le prix producteur stagnait, voir diminuait.
Cet effort national des éleveurs et de leur profession, bien relayé médiatiquement, a permis d’obtenir une rencontre entre le Ministre de l’Agriculture et l’ensemble de la filière, ayant pour conséquence une augmentation des cotations. En effet, en semaine 19, les cours regagnaient quelques centimes pour les vaches, avec une progression plus rapide pour les moins bonnes conformations (source Idele). Cette progression continue en semaine 20 ; la vache charolaise R= progresse de 5 centimes d'euro par rapport à la semaine précédente, à 3,72 €/kg. La vache O reprend 3 centimes, à 3,03 €/kg, mais reste 7% inférieur au niveau de l’an dernier !
C’est pourquoi, la section bovine de la FDSEA demande aux éleveurs de continuer ce blocage encore quelques temps afin que la cotation poursuive sa hausse. " Même si cela est compliqué pour chacun, nous comptons sur vous pour retenir aux maximum les animaux, pour enfin faire remonter le prix dans nos exploitations ", insistent Michel Joly et Christian Bajard, respectivement président de la FRB et président de la FDSEA.

Export de broutards en hausse

Concernant le broutard vers l’Italie, le prix reste stable, et n’a aucune raison de diminuer. En effet, les envois de broutards vers l’Italie semblent peu perturbés par la crise sanitaire. Sur les 13 premières semaines de l’année, ils ont même légèrement progressé à 230.000 têtes, soit +0,8% par rapport à la même période en 2019. Mars a même été très dynamique : selon la base de données Bovex les envois de broutards vers l’Italie ont progressé de +3,5% sur la période allant des semaines 10 à 13, passant ainsi à 73.500 têtes au total.

NON au traité de libre-échange UE-Mexique

En pleine crise sanitaire liée au Covid-19, le 28 avril, le Commissaire européen au Commerce, Phil Hogan, s’est réjoui, dans un communiqué de presse, de la finalisation d’un accord de libre-échange modernisé entre l’Union Européenne et le Mexique. Cet accord prévoit notamment l’ouverture du marché européen à 20.000 tonnes de viandes bovines mexicaines, à droits de douane réduits. Ces viandes mexicaines qui étaient, jusqu’ici, interdites en Europe pour raisons sanitaires (aucune traçabilité individuelle de l’animal mais seulement par lot, utilisation de farines animales et d’activateurs de croissance, lesquels sont interdits en France…).
Depuis le début de la période de la crise sanitaire lié au Covid-19, les institutions européennes clament pourtant l’importance de retrouver une souveraineté alimentaire. " Nous assistons ici à un double discours, avec d’un côté les institutions européennes qui prônent le « pacte vert » et une stratégie « de la ferme à la table », et de l’autre, la commission européenne qui valide un traité permettant l’importation de viandes bovines mexicaines ne présentant pas de garanties suffisantes sur le plan sanitaire ", critique vertement, Christian Bajard, président de la FDSEA de Saône-et-Loire et des éleveurs du Massif Central.
Une nouvelle fois donc, les éleveurs bovins français se sentent désavantagés face à l’importation de viandes ne respectant pas les normes sanitaires demandées aux agriculteurs français. Cette distorsion de concurrence s’ajoute à celle provoquée par l’accord du CETA et est en totale incohérence avec les propos du président de la République qui a rappelé que, « déléguer notre alimentation est une folie ». Ce discours est appuyé par les propos de son ministre de l’Agriculture qui souhaite « sortir les produits agricoles et alimentaires des accords commerciaux et internationaux ».
C’est pourquoi, la FDSEA et les Jeunes agriculteurs de Saône-et-Loire demandent une réaction de la part du gouvernement face à cette situation. " Il doit y avoir une mise en cohérence entre les paroles et les actes afin de sauver l’agriculture française déjà fragilisée par la crise actuelle et notre filière viande bovine qui souffre depuis plusieurs années de l’absence de prix rémunérateurs ", concluent-ils fermement.