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Agathe

La vigilance reste de mise

Né il y a un peu plus d’un an pour lutter contre le projet de Parc national zones humides en basse vallée du Doubs et en Bresse, le collectif Agathe demeure vigilant dans l’attente du verdict définitif qui doit être prononcé à l’automne prochain.
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Il est peu dire que le projet de Parc national zones humides en basse vallée du Doubs et en Bresse a suscité la controverse depuis que cette intention a été dévoilée et portée sur la place publique il y de longs mois déjà. Avec, à la clé, une véritable levée de bouclier et la création d’un collectif baptisé Agathe pour Association garante de l’avenir du territoire, des hommes et de l’environnement. Une structure qui rassemble non seulement les agriculteurs mais aussi les forestiers, les artisans, les entrepreneurs et autres acteur du monde rural. « Notre crédibilité réside notamment dans le fait que nous avons au sein d’Agathe des non-agriculteurs qui participent à notre démarche. Cela montre que nous pouvons nous fédérer autour d’un thème. L’une des nos forces vient aussi du fait que nous avons réussi à rassembler deux départements », soulignait Frédéric Perrot, président de la FDSEA du Jura et d'Agathe. Portée par le ministère de l’Écologie dans le cadre du Grenelle Environnement, cette démarche étatique a pour ambition de doter la France d’un parc de zones humides protégées. La basse vallée du Doubs fait partie des territoires pressentis au niveau national avec 70.000 hectares et 135 communes concernées.

Une incroyable mobilisation


Le 26 juin dernier, Agathe tenait sa toute première assemblée générale à Pierre-de-Bresse au cours de laquelle étaient invités les deux premiers collèges. Lors de cette soirée, Frédéric Perrot faisait le point non seulement sur l’évolution du dossier mais aussi sur les actions menées lors de l’année et demie écoulée. « Que de travail réalisé en l’espace de dix-huit mois. La mobilisation massive et la dynamique que nous avons su mettre en place en fédérant l’ensemble des acteurs du territoire au sein de l’association Agathe ont permis de stopper un projet pourtant bien avancé ». Ainsi, les mobilisations se sont succédées avec, par exemple 1.300 personnes les 13 et 14 décembre 2010 à Pierre-de-Bresse et Champdivers, plus d’une centaine d’élus locaux le 19 janvier 2011 toujours à Champdivers ainsi que 800 participants lors de l’assemblée générale constitutive à Chaussin le 15 février 2011. Sans oublier la pétition qui a réuni à ce jour près de 6.000 signatures.
Décidés à se battre face à un projet certes officieux mais bel et bien concret, les adhérents d'Agathe ont aussi souhaité profiter de la dynamique nationale du collectif Des racine et des hommes. « Je tiens à souligner l’importance du travail réalisé par ce collectif qui a su fédérer de nombreux territoires qui, comme nous, considèrent que le parc national n’est pas un outil de développement durable mais, au contraire, un outil pour créer des sanctuaires. La première rencontre avec le collectif date du 13 juillet 2011 et, depuis, nous nous sommes revus à quatre reprises… La venue de Jean Lassalle et de Robert Casadebaig le 14 décembre 2011 a été un grand moment de la vie de notre association et, sans les moyens humains et financiers que nous avons su mobiliser, nous n’aurions certainement pas eu les retombées médiatiques et, surtout, politiques que nous avons eues ».

Les incertitudes demeurent


Malgré cela, les incertitudes demeurent. « La stratégie de création des aires protégées (SCAP) est toujours d’actualité. Il n’existe toujours pas de parc national, de zones humides et celle qui était encore avec le remaniement ministériel d'après législatives ministre de l’Écologie, Nicole Briq, a annoncé l’organisation d’une conférence environnementale pour relancer la dynamique du Grenelle. Dans ce contexte, notre association a encore certainement toute sa raison d’être ».
Si un certain nombre de personnes et d’élus interpellés sur ce projet laissent à penser que cette démarche visant à créer un Parc national zones humides en basse vallée du Doubs et en Bresse semble faire partie du passé, plusieurs incertitudes résistent à l’analyse. On remarquera notamment la création dans le Jura d’un collectif réuni sous le nom de "Pourquoi pas le parc ?". Par ailleurs, si l’ensemble des élus amenés à se présenter aux dernières législatives étaient interrogés quant à leur positionnement sur le sujet, nombre d’entre eux –et pas des moindres !– n’ont pas souhaité apporter de réponse ou ont botté en touche, laissant ainsi le doute planer...
Alors que l’appel à projets arrive à échéance au mois de novembre 2012, les adhérents d’Agathe soulignent qu’ils restent extrêmement vigilants et mobilisés. « Il nous faut continuer à maintenir la pression ». Ne s’interdisant rien en terme d’action si, le cas échéant, les évènements venaient à se précipiter dans un sens peu propice à leurs souhaits, les membres d’Agathe souhaitent également faire savoir au plus grand nombre qu’ils demeurent particulièrement attentifs à tout ce qui peut se passer d’ici à l’automne prochain. Pour qu’enfin cette désagréable parenthèse écologique se referme définitivement.

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