Le département a « déjà tout bon » mais…
Le 6 février à Dompierre-les-Ormes, le Département de Saône-et-Loire organisait la suite de son Schéma départemental de développement touristique 2023-2028 présenté à Autun fin 2024, par une journée de travail sur le Tourisme durable et responsable. Et selon les dires des experts présents, la Saône-et-Loire a déjà « tout bon ». Reste maintenant à le transformer en attractivité et opportunités pour les acteurs économiques et les territoires. Le rôle de la Mission Tourisme.

« On est là aujourd’hui pour apporter du concret, des idées réalistes, apporter des solutions, des pistes à envisager… », débutait la vice-présidente du Département, Elisabeth Roblot qui introduisait cette journée de travail dédiée à l’éco-tourisme « éco-responsable ». Mais pas question de faire comme tout le monde, « en parler sans forcément beaucoup d’actions ». L’élue ne ciblait pas là les acteurs du tourisme mais le marketing territorial d’autres régions ou pays.
Reste que la Saône-et-Loire, si le département « a déjà tout bon » en matière d’éco-tourisme avec ses voies vertes, bleues, son oenotourisme, ses bocages et autres paysages, comme elle concluait la journée, mais regrettant que les acteurs touristiques de Saône-et-Loire sont le « nez dans le guidon et même si vous avez l’envie d’y aller, c’est compliqué ». C’est pourquoi, « toujours avec le pragmatisme propre à André Accary », le Département va financer des audits pour labelliser une dizaine d’établissements avec le plus réputé à l’international des labels sur le sujet : Clé verte ou Green key (lire notre dossier dans une prochaine édition).
Panorama de bonnes pratiques
Et pour tous les autres qui veulent partir « en chemin vers le tourisme responsable », le Département avait invité Caroline Mignon, présidente de l’association regroupant des acteurs du tourisme durable (ADT). « J’espère vous inspirer, car il n’est jamais trop tard », débutait-elle sa présentation sur les défis du changement climatique. Elle basculait vite sur un « panorama des bonnes pratiques », elle qui est aussi une professionnelle du tourisme (démarche RSE) près d’Angers. Sa définition du tourisme durable est un « tourisme qui préserve les ressources naturelles et limite son empreinte carbone ». Dès lors, faute de révolution énergétique pour l’heure, « le voyage lointain en mobilité carbonée est exceptionnel », plaide-t-elle. Son association cherche donc à faire de la pédagogie et la promotion de ce tourisme « responsable » avec notamment l’édition de guides des démarches, des labels, des démarches « adaptées à votre état d’avancement », savait-elle les actions chronophages et couteuses parfois. Elle conseillait le site officiel francetourismedurable.gouv.fr, portail (avec Atout France) regroupant toutes les formations, aides financières, études...
L’ambition est partout la même, « agir, agir, agir », redisait Elisabeth Roblot pour « accompagner les pros dans la décarbonation et rapprocher le tourisme des clients ». Si ce dernier n’est pas forcément des acteurs touristiques (alors que les clients le leur demandent et font porter la responsabilité), « l’efficacité énergétique de vos bâtiments, la mise à disposition de moyens de transport doux, l’approvisionnement local… sont des actions perceptibles par vos clients », enjoignait Caroline Mignon, qui plaide donc pour communiquer sur ces faits. C’est pourquoi le Département avait choisi de présenter pour la première fois aux acteurs du tourisme, la plateforme de la chambre d’Agriculture jveuxdulocal qui recense les producteurs locaux ou encore la plateforme agrilocal, qui leur est désormais ouvert pour faire des devis et commande auprès de ces derniers.
Réenchanter l’agri-tourisme
« L’approvisionnement local décarbonise et met en valeur les savoir-faire locaux, ce qui dynamise vos territoires ». Preuve que les agriculteurs et viticulteurs sont encore au centre de ce tourisme vertueux, les « espaces naturels sont les matières premières de votre activité touristique donc ne les regardez pas disparaitre et préserver les ». D’ailleurs, elle appelait à « développer l’agri-tourisme pour valoriser tout l’écosystème », même si son argumentaire faisait un peu « folklore » : « c’est du dépaysement pour les urbains et du revenu pour les paysans ». Un tourisme qui « prend son temps », « dans des lieux moins fréquentés », « à proximité », « sans multiplier les sensations », « pour se déconnecter », « axé sur l’authenticité ».
Elisabeth Roblot concluait la demi-journée par un satisfait : « on n'est pas si mal en Saône-et-Loire sur le travail avec nos producteurs locaux, nos mobilités douces (voies vertes et bleues), faire en sorte que nos habitants soient nos ambassadeurs, qu’un lieu comme le Grand site de Solutré travaille pour être connu, reconnu, mais pas envahi non plus ».
Et pour remercier les acteurs du tourisme et voulant surtout « lever les contraintes des coûts et du temps » de labélisation à Clé verte, le Département va signer un partenariat pour accompagner une dizaine de volontaires dans cette démarche. Le Département continuant en parallèle son travail de promotion et d’attractivité avec Route71 ou encore sa présence au Salon de l’Agriculture.