Accès au contenu
Apiculture

Le pollen est un constituant naturel du miel

Le 16 avril, le Parlement européen a adopté la modification de la
directive miel, affirmant donc que le pollen est un constituant naturel
du miel. Le pollen est donc défini comme un constituant naturel du miel et pas un ingrédient.
Par Publié par Cédric Michelin
128446--EU_abeilles_miel.jpg
Julien Delaunay, apiculteur en Vendée et président de la Commission apiculture de la FNSEA explique : « constituant ou ingrédient, c’est un point qui pourrait sembler un détail, mais les conséquences sont très importantes. En reconnaissant que la présence du pollen dans le miel est naturelle, on évite des réglementations lourdes et inapplicables ». Enfin des bases saines pour un étiquetage clair de la présence d’OGM dans le miel, estime la section apicole. De la même façon que pour n’importe quel autre produit, l’étiquetage est requis lorsque la quantité de pollen OGM dépasse 0,9% de la masse totale du miel. Le double objectif d’information du consommateur et de bon fonctionnement de la filière miel est rempli.


Une information fiable



Autre point positif du texte pour les apiculteurs : le texte confirme l’interdiction de filtration du miel et donc d’extraction du pollen. Ainsi, est garantie l’intégrité de ce produit naturel qu’est le miel, ce qui permet de lutter contre les fraudes : c’est grâce à la présence de pollen qu’on peut vérifier l’origine géographique et florale du miel. Pour une traçabilité encore meilleure pour les consommateurs, les apiculteurs de la FNSEA demandent maintenant que la France impose l’étiquetage de chaque pays d’origine dans le cas d’un miel de mélange. L’objectif est de proposer aux consommateurs une information fiable et compréhensible sur l’origine du miel qu’ils achètent. D’après Julien Delaunay, « les mentions opaques de type mélange de miels originaires et non originaires de l’Union Européenne ne suffisent pas à informer les acheteurs. Si on veut défendre la production de miel française et européenne, il faut plus de transparence sur les étiquettes. »


Non lieu sur le Gaucho



Après 13 ans d’instruction, le tribunal de grande instance de Paris a rendu, le 1er avril, une ordonnance de non lieu dans l’affaire du Gaucho. Le tribunal avait été saisi en 2001 par Bayer, l’entreprise qui fabrique et commercialise le produit, pour dénoncer la décision des pouvoirs publics de suspendre l’autorisation de mise sur le marché. Pour justifier sa décision, le tribunal insiste sur « l’incertitude scientifique sur l’imputabilité au Gaucho » de l’augmentation de la mortalité des abeilles et sur « les incertitudes scientifiques sur l’ampleur du phénomène de mortalité des abeilles ». L’autorisation de mise sur le marché du Gaucho a, en effet, été suspendue, en janvier 1999, par le ministre de l’Agriculture de l’époque, Jean Glavany. Il a maintenu sa décision près de deux ans plus tard en décembre 2000. Cette suspension a de nouveau été confirmée en juillet 2004 pour ne plus être rétablie depuis. A Bruxelles, la Commission européenne s’est prononcée en avril 2012 sur l’interdiction de la substance active du Gaucho, l’imidaclopride, sur l’ensemble des plantes visitées par les abeilles. L’Autorité européenne de sécurité des aliments avait pointé la toxicité de cette substance sur le système nerveux des abeilles. Mécontente, l’Union nationale de l’apiculture française a interjeté appel de cette ordonnance.