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Congrès de l’AGPB

Les céréaliers veulent cultiver le lien avec les consommateurs

Pollueurs, soumis aux lobbys et à l’industrie, seigneurs de la terre… Les clichés sur les céréaliers ne manquent pas, ravivés par l’agribashing ambiant qui touche tous les secteurs de l’agriculture dite conventionnelle. A l’occasion du congrès de l’AGPB, les 13 et 14 février, les céréaliers ont donc souligné l’importance de valoriser les évolutions déjà à l’œuvre dans la filière et de communiquer davantage avec la société, d’autant plus qu’ils conservent une bonne image auprès du grand public.

Par Publié par Cédric Michelin
Les céréaliers veulent cultiver le lien avec les consommateurs

Alors que ces derniers mois, les pratiques agricoles ont été décriées à de nombreuses reprises dans les médias, les céréaliers de l’AGPB ont souhaité en savoir davantage sur l’opinion du grand public. A l’occasion de leur congrès, qui a eu lieu les 13 et 14 février à Compiègne (Oise), les résultats d’une enquête réalisée par l’institut ViaVoice ont ainsi été dévoilés : sur un échantillon de 1.000 personnes représentatives, 74 % déclarent avoir une bonne image des céréaliers. Néanmoins, des clivages existent entre les générations et entre les catégories sociales. Ainsi, les jeunes ont davantage confiance que leurs aînés, et seuls 53 % des cadres ont une image positive des céréaliers. « Heureusement que ce sont les jeunes qui ont une bonne image, comme ça on peut espérer la garder », salue Eric Thirouin, secrétaire général de l’AGPB.

Leviers d’amélioration

Mais pour garder et améliorer cette bonne image, il faut en premier lieu communiquer sur les bonnes pratiques. « On sait s’adapter, dans les années 1990, les premières attentes du consommateur étaient traçabilité, qualité, manger sainement, et au fur et à mesure, on a vu une évolution vers plus de sécurité alimentaire, mais on n’a pas été assez « pushy » pour raconter à la société que l’on avait changé », constate Christophe Grison, agriculteur dans l’Oise et président de la coopérative ValFrance.

Pour le sociologue Eric Birlouez, la méfiance du consommateur est à prendre comme un challenge. « La communication est un enjeu essentiel à condition de ne pas la confondre avec promotion ou publicité », indique-t-il. D’autant plus que, selon lui, de la place existe pour valoriser des pratiques agricoles plus vertueuses parallèlement au bio, un « saint Graal » qui risque d’être mis à mal avec son industrialisation. Néanmoins, les attentes sociétales sont fortes : pour 42 % des sondés, il est important d’améliorer la qualité des produits, et pour 38 %, de s’engager dans un mode de production plus soucieux des enjeux environnementaux. L’alimentation est désormais au cœur des enjeux écologiques, quand avant ceux-ci se focalisaient sur le tri et sur l’énergie, indique Pascale Hébel, directrice du pôle Communication et Entreprise au Crédoc (étudie la consommation). Et ces considérations s’expriment pour l’ensemble de la filière agroalimentaire. « Les consommateurs sont partis d’une qualité qui se prouve à une qualité qui s’éprouve », témoigne de son côté Rémi Rocca, directeur des achats de McDo France. « Il faut que l’on ait confiance en nous, qu’on soit transparent et montrer traçabilité de ce que l’on fait. On peut être sereins par rapport à la manière dont on est perçus », conclut Eric Thirouin. C’est tout l’objet du nouveau plan stratégique de l’AGPB, présenté le 14 février.

Les céréaliers veulent cultiver le lien avec les consommateurs

Les céréaliers veulent cultiver le lien avec les consommateurs

Alors que ces derniers mois, les pratiques agricoles ont été décriées à de nombreuses reprises dans les médias, les céréaliers de l’AGPB ont souhaité en savoir davantage sur l’opinion du grand public. A l’occasion de leur congrès, qui a eu lieu les 13 et 14 février à Compiègne (Oise), les résultats d’une enquête réalisée par l’institut ViaVoice ont ainsi été dévoilés : sur un échantillon de 1.000 personnes représentatives, 74 % déclarent avoir une bonne image des céréaliers. Néanmoins, des clivages existent entre les générations et entre les catégories sociales. Ainsi, les jeunes ont davantage confiance que leurs aînés, et seuls 53 % des cadres ont une image positive des céréaliers. « Heureusement que ce sont les jeunes qui ont une bonne image, comme ça on peut espérer la garder », salue Eric Thirouin, secrétaire général de l’AGPB.

Leviers d’amélioration

Mais pour garder et améliorer cette bonne image, il faut en premier lieu communiquer sur les bonnes pratiques. « On sait s’adapter, dans les années 1990, les premières attentes du consommateur étaient traçabilité, qualité, manger sainement, et au fur et à mesure, on a vu une évolution vers plus de sécurité alimentaire, mais on n’a pas été assez « pushy » pour raconter à la société que l’on avait changé », constate Christophe Grison, agriculteur dans l’Oise et président de la coopérative ValFrance.

Pour le sociologue Eric Birlouez, la méfiance du consommateur est à prendre comme un challenge. « La communication est un enjeu essentiel à condition de ne pas la confondre avec promotion ou publicité », indique-t-il. D’autant plus que, selon lui, de la place existe pour valoriser des pratiques agricoles plus vertueuses parallèlement au bio, un « saint Graal » qui risque d’être mis à mal avec son industrialisation. Néanmoins, les attentes sociétales sont fortes : pour 42 % des sondés, il est important d’améliorer la qualité des produits, et pour 38 %, de s’engager dans un mode de production plus soucieux des enjeux environnementaux. L’alimentation est désormais au cœur des enjeux écologiques, quand avant ceux-ci se focalisaient sur le tri et sur l’énergie, indique Pascale Hébel, directrice du pôle Communication et Entreprise au Crédoc (étudie la consommation). Et ces considérations s’expriment pour l’ensemble de la filière agroalimentaire. « Les consommateurs sont partis d’une qualité qui se prouve à une qualité qui s’éprouve », témoigne de son côté Rémi Rocca, directeur des achats de McDo France. « Il faut que l’on ait confiance en nous, qu’on soit transparent et montrer traçabilité de ce que l’on fait. On peut être sereins par rapport à la manière dont on est perçus », conclut Eric Thirouin. C’est tout l’objet du nouveau plan stratégique de l’AGPB, présenté le 14 février.