Elections chambre d’Agriculture
Les différents syndicats invités à débattre
Trois semaines avant les élections aux chambres d’Agriculture,
l’Association française des journalistes agricoles a réuni, le 9
janvier, les organisations syndicales (FNSEA, JA, Confédération
paysanne, Coordination rurale, Modef, pour débattre des positions des
unes et des autres avant cette échéance importante. Si la FNSEA et les
JA s’inscrivent dans une approche pragmatique, proche des préoccupations
des agriculteurs, les minoritaires ont une vision plus idéologique de
la politique agricole à mettre en œuvre.
l’Association française des journalistes agricoles a réuni, le 9
janvier, les organisations syndicales (FNSEA, JA, Confédération
paysanne, Coordination rurale, Modef, pour débattre des positions des
unes et des autres avant cette échéance importante. Si la FNSEA et les
JA s’inscrivent dans une approche pragmatique, proche des préoccupations
des agriculteurs, les minoritaires ont une vision plus idéologique de
la politique agricole à mettre en œuvre.
Des chambres au service des agriculteurs : Pas de divergences fondamentales entre les organisations syndicales sur le rôle des chambres d’Agriculture. Pour la FNSEA et les JA, la mission des chambres est avant tout d’être auprès des agriculteurs dans leurs problématiques de marché et de production. « Les marchés sont pluriels, le rôle des chambres est d’accompagner les agriculteurs dans les différents types d’agriculture » dans lesquels ils sont insérés, estime Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA. « Les chambres sont un outil moderne pour avoir les bonnes réponses pour les agriculteurs, notamment en matière d’innovation » plaide pour sa part Gaël Gautier, secrétaire général des JA. Pour François Lucas de la Coordination rurale (CR), les chambres sont « au service des agriculteurs », en insistant sur le rôle « d’interface entre les décisions administratives » de l’Etat et de la Pac et les agriculteurs. Idem pour Philippe Collin, porte-parole de la Confédération paysanne (CP), les chambres doivent être « au service de tous » en considérant toutefois que « leur mission et leur organisation générale doit être redéfinie dans le cadre de la future loi d’avenir de l’Agriculture ».
Ouverture des interprofessions : les minoritaires pas pressés
« Au chantier, il y a moins de monde » observe Dominique Barrau. Alors que la FNSEA a proposé d’élargir la représentation des organisations agricoles aux syndicats minoritaires dans les interprofessions, ni la Confédération paysanne, ni la Coordination rurale ne se bousculent pour y entrer. Malgré l’invitation qui leur a été adressée par le président de la FNSEA pour en discuter, la CR et la CP ont boudé le rendez-vous, observe Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA. Réponse des minoritaires. « Nous sommes d’accord (ndlr pour y entrer) à condition que les décisions soient prises à l’unanimité » estime François Lucas. Philippe Collin, porte parole de la CP considère quant à lui que la FNSEA cherche à imposer ses conditions à leur arrivée, au lieu d’en débattre au préalable.
Désaccord sur la compétitivité
Alors que la nécessaire compétitivité de l’économie française est devenue le leitmotiv des pouvoirs publics et des décideurs, le terme même ne recueille pas de consensus dans les organisations agricoles. Si Dominique Barrau évoque la nécessaire harmonisation sociale au niveau européen, l’allègement des règles environnementales pour améliorer la compétitivité de la « ferme » France, Philippe Collin ne s’inscrit pas dans ce schéma. « Si c’est pour produire le moins cher possible, on n’en veut pas ». Au point de considérer que la recherche de la compétitivité conduit « à une impasse », pour bon nombre de productions. Jean Mouzat, du Modef, n’est pas loin de penser la même chose : il craint que l’objectif de compétitivité conduise à « vider » les territoires. François Lucas, lui récuse le terme de compétitivité, considérant que l’agriculture européenne n’a pas les moyens de jouer à armes égales avec les agricultures d’Amérique du Sud, de l’Argentine par exemple, depuis que les frontières sont ouvertes et que l’agriculture est intégrée à l’OMC.
L’environnement : une chance ou un boulet ?
Le sujet divise profondément les organisations agricoles. Philippe Collin y verrait bien un moyen d’en faire un atout pour l’agriculture française « plutôt que de parler de compétitivité ». A l’inverse François Lucas estime que les mesures de verdissement constituent « une insulte à l’humanité » et contribuent à désarmer l’agriculture européenne face aux concurrences externes. Plus pragmatique Dominique Barrau considère que le verdissement, l’agro-écologie sont « un combat de tous les jours », pour faire changer les règles et les adapter à la réalité agronomique. Et de souligner que les solutions à l’environnement « sont dans les fermes et non pas dans les bureaux du ministère de l’Agriculture ». D’ailleurs la FNSEA a demandé « la mise en place d’un moratoire » sur les règles environnementales, rappelle-t-il.
Des prix plutôt que des aides
A la question posée de savoir si un rééquilibrage des aides pourrait réduire la fracture entre les grandes cultures et l’élevage, la réponse est nuancée. D’autant plus que la proposition de la FNSEA/JA et de la CP d’adapter le montant des aides à la conjoncture agricole a été refusée par la Commission européenne. Quant à l’idée avancée par le ministre de l’Agriculture de « surprimer » les 50 premiers hectares, elle doit être expertisée sans renoncer à d’autres pistes, estime Dominique Barrau. Au bout du compte, toutes les organisations agricoles préféreraient que les agriculteurs tirent leurs revenus des prix, les aides devant avoir un rôle d’orientation des productions ou de compensation des handicaps dans les zones difficiles pour la FNSEA. La Coordination rurale juge pour sa part qu’il faudrait revenir à la Pac d’autrefois, avec une protection aux frontières, seul moyen d’assurer des prix rémunérateurs aux agriculteurs.
Crispation sur la contractualisation :
« Ca va dans le bon sens » estime Dominique Barrau et Gaël Gautier qui considèrent que l’organisation des producteurs permet d’obtenir de meilleurs prix des entreprises qui ont tendance à s’aligner sur prix le plus bas. Un avis qui n’est pas partagé par les minoritaires « un contrat léonin » pour François Lucas ou « une cautère sur une jambe de bois » pour Philippe Collin qui pointent les insuffisances de la contractualisation plutôt que ce qu’elle peut apporter aux agriculteurs. Tous les syndicats considérant que la contractualisation sera d’autant plus pertinente que les marchés seront mieux organisés.
Ouverture des interprofessions : les minoritaires pas pressés
« Au chantier, il y a moins de monde » observe Dominique Barrau. Alors que la FNSEA a proposé d’élargir la représentation des organisations agricoles aux syndicats minoritaires dans les interprofessions, ni la Confédération paysanne, ni la Coordination rurale ne se bousculent pour y entrer. Malgré l’invitation qui leur a été adressée par le président de la FNSEA pour en discuter, la CR et la CP ont boudé le rendez-vous, observe Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA. Réponse des minoritaires. « Nous sommes d’accord (ndlr pour y entrer) à condition que les décisions soient prises à l’unanimité » estime François Lucas. Philippe Collin, porte parole de la CP considère quant à lui que la FNSEA cherche à imposer ses conditions à leur arrivée, au lieu d’en débattre au préalable.
Désaccord sur la compétitivité
Alors que la nécessaire compétitivité de l’économie française est devenue le leitmotiv des pouvoirs publics et des décideurs, le terme même ne recueille pas de consensus dans les organisations agricoles. Si Dominique Barrau évoque la nécessaire harmonisation sociale au niveau européen, l’allègement des règles environnementales pour améliorer la compétitivité de la « ferme » France, Philippe Collin ne s’inscrit pas dans ce schéma. « Si c’est pour produire le moins cher possible, on n’en veut pas ». Au point de considérer que la recherche de la compétitivité conduit « à une impasse », pour bon nombre de productions. Jean Mouzat, du Modef, n’est pas loin de penser la même chose : il craint que l’objectif de compétitivité conduise à « vider » les territoires. François Lucas, lui récuse le terme de compétitivité, considérant que l’agriculture européenne n’a pas les moyens de jouer à armes égales avec les agricultures d’Amérique du Sud, de l’Argentine par exemple, depuis que les frontières sont ouvertes et que l’agriculture est intégrée à l’OMC.
L’environnement : une chance ou un boulet ?
Le sujet divise profondément les organisations agricoles. Philippe Collin y verrait bien un moyen d’en faire un atout pour l’agriculture française « plutôt que de parler de compétitivité ». A l’inverse François Lucas estime que les mesures de verdissement constituent « une insulte à l’humanité » et contribuent à désarmer l’agriculture européenne face aux concurrences externes. Plus pragmatique Dominique Barrau considère que le verdissement, l’agro-écologie sont « un combat de tous les jours », pour faire changer les règles et les adapter à la réalité agronomique. Et de souligner que les solutions à l’environnement « sont dans les fermes et non pas dans les bureaux du ministère de l’Agriculture ». D’ailleurs la FNSEA a demandé « la mise en place d’un moratoire » sur les règles environnementales, rappelle-t-il.
Des prix plutôt que des aides
A la question posée de savoir si un rééquilibrage des aides pourrait réduire la fracture entre les grandes cultures et l’élevage, la réponse est nuancée. D’autant plus que la proposition de la FNSEA/JA et de la CP d’adapter le montant des aides à la conjoncture agricole a été refusée par la Commission européenne. Quant à l’idée avancée par le ministre de l’Agriculture de « surprimer » les 50 premiers hectares, elle doit être expertisée sans renoncer à d’autres pistes, estime Dominique Barrau. Au bout du compte, toutes les organisations agricoles préféreraient que les agriculteurs tirent leurs revenus des prix, les aides devant avoir un rôle d’orientation des productions ou de compensation des handicaps dans les zones difficiles pour la FNSEA. La Coordination rurale juge pour sa part qu’il faudrait revenir à la Pac d’autrefois, avec une protection aux frontières, seul moyen d’assurer des prix rémunérateurs aux agriculteurs.
Crispation sur la contractualisation :
« Ca va dans le bon sens » estime Dominique Barrau et Gaël Gautier qui considèrent que l’organisation des producteurs permet d’obtenir de meilleurs prix des entreprises qui ont tendance à s’aligner sur prix le plus bas. Un avis qui n’est pas partagé par les minoritaires « un contrat léonin » pour François Lucas ou « une cautère sur une jambe de bois » pour Philippe Collin qui pointent les insuffisances de la contractualisation plutôt que ce qu’elle peut apporter aux agriculteurs. Tous les syndicats considérant que la contractualisation sera d’autant plus pertinente que les marchés seront mieux organisés.