Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA
« Les parlementaires doivent être saisis des problèmes concrets des agriculteurs »
Elections aux chambres d’agriculture, retraites, foncier… Dominique
Barrau, secrétaire général de la FNSEA, revient sur les positions
adoptées par le syndicat avant les élections législatives.
Barrau, secrétaire général de la FNSEA, revient sur les positions
adoptées par le syndicat avant les élections législatives.
Avez-vous un mot d’ordre à faire passer aux fédérations avant les élections législatives ?
Dominique Barrau : C’est pour les agriculteurs, l’occasion d’interpeller les députés. C’est encore plus important aujourd’hui qu’il y a trente ans car on parle peu d’agriculture dans les campagnes politiques. Le député peut être un vecteur pour faire entendre les revendications. Ils contribuent à faire remonter le problème au niveau national. Il faut que dans chaque département les agriculteurs évoquent leurs difficultés spécifiques relatives au climat, aux maladies, à l’environnement, aux différentes productions … Les parlementaires doivent être saisis des problèmes concrets qui se posent tous les jours sur les fermes.
Au niveau des demandes faites au Gouvernement pendant la campagne, il y a eu celle des retraites ? Pensez-vous avoir été entendus ?
DB : On a laissé les retraités de l’agriculture dans une situation où l’on considérait qu’ils vivaient comme il y a cinquante ans. Aujourd’hui, la façon des vivre des retraités de l’agriculture est assez semblable que celle des autres retraités. C’est insupportable qu’on puisse laisser la majorité des retraités en dessous du seuil de pauvreté. La revendication est qu’ils obtiennent 85 % du Smic. Il faut qu’à un moment donné, le gouvernement fasse le pas. Mais pour l’instant, il n’y a rien de concret.
La ruralité va au ministère de l’Egalité des territoires avec Cécile Duflot à sa tête. Etes-vous confiant pour l’avenir de la ruralité ?
DB : Avoir le souci des territoires est plutôt positif. Mais il faut l’aborder en termes d’économie et de façon cohérente. Il faudra que la ministre pense à l’égalité des chances d’une entreprise qui s’installe en pleine campagne. Les conditions d’activités ne sont pas les mêmes que l’on soit installé autour d’une grande agglomération ou à deux heures de nulle part. Si les entreprises se développaient avec les mêmes conditions que dans les agglomérations, le milieu rural deviendrait productif, accueillant, plus agréable à vivre. Donc la problématique du rural ne se poserait plus. L’autre préoccupation, ce sont les services. Avec les nouveaux moyens de communication, on doit avoir accès aux services rapidement et notamment aux soins médicaux.
Parité
Concernant les élections aux chambres d’Agriculture qui auront lieu en janvier prochain, quelle est votre position par rapport à la réforme de la représentativité demandée par la Confédération paysanne ?
DB : Avant de parler de la représentativité des minoritaires, il faut d’abord parler de la représentativité des femmes dans la composition des chambres d’Agriculture. J’aimerais que tous les réseaux (fédérations et Jeunes Agriculteurs) sollicitent les femmes agricultrices dans leur département. Il ne doit pas y avoir de débat sur la parité : il faut que la chambre d’Agriculture soit la photographie de l’agriculture, c’est à dire avec 30 % de femmes. Concernant la problématique de la représentativité à l’échelle syndicale, cela ne me choque pas qu’au niveau de la région, il y ait une place pour les minoritaires. Mais le schéma qui sera adopté par le ministère de l’Agriculture doit laisser aux majoritaires les moyens de décider, comme dans les collectivités territoriales.
Ces dernières années, les agriculteurs ont été confrontés à la sécheresse, au gel, à la grêle… Selon vous, doit-on mieux gérer les risques en agriculture ?
DB : Etre agriculteur est un métier qui est soumis à des risques climatiques, sanitaires et économiques. Aujourd’hui, avec une politique européenne qui a réduit tous les systèmes d’intervention publics, on se retrouve avec des agriculteurs confrontés à plusieurs séries d’aléas dans la même année. Pour mieux gérer les risques, il faut d’abord inciter les agriculteurs à utiliser les systèmes assurantiels existants. Ensuite, nous devrions avoir des solutions fiscales pour prévenir les aléas. Enfin, la réflexion pour un système d’assurance à partir des fonds publics -comme la Pac - doit être posée. Mais pour gérer les risques, la première condition serait que nos exploitations dégagent un peu de marge pour mieux se couvrir avec les systèmes d’assurance. En matière sanitaire et environnementale, il y a un fonds de mutualisation qui va être mis en place. C’est un nouvel outil de gestion. Ce sont des idées comme ça qu’il faut qu’on arrive à mettre en œuvre progressivement.
Le gaspillage des terres agricoles est au cœur de l’actualité. Quelle est votre position sur ce problème ?
DB : La FNSEA a fait beaucoup de travail sur ce sujet. On a été partiellement entendu et il a été mis en place des Commissions départementales de consommation des espaces agricoles (CDCEA) qui formulent des avis. La prise de conscience est aujourd’hui faite. Maintenant, on demande aux députés, qu’ils fassent en sorte que les recommandations des CDCEA soient appliquées. Je crois que quand la loi n’est pas parfaite, les pratiques des uns et des autres doivent être aussi vertueuses.
Dominique Barrau : C’est pour les agriculteurs, l’occasion d’interpeller les députés. C’est encore plus important aujourd’hui qu’il y a trente ans car on parle peu d’agriculture dans les campagnes politiques. Le député peut être un vecteur pour faire entendre les revendications. Ils contribuent à faire remonter le problème au niveau national. Il faut que dans chaque département les agriculteurs évoquent leurs difficultés spécifiques relatives au climat, aux maladies, à l’environnement, aux différentes productions … Les parlementaires doivent être saisis des problèmes concrets qui se posent tous les jours sur les fermes.
Au niveau des demandes faites au Gouvernement pendant la campagne, il y a eu celle des retraites ? Pensez-vous avoir été entendus ?
DB : On a laissé les retraités de l’agriculture dans une situation où l’on considérait qu’ils vivaient comme il y a cinquante ans. Aujourd’hui, la façon des vivre des retraités de l’agriculture est assez semblable que celle des autres retraités. C’est insupportable qu’on puisse laisser la majorité des retraités en dessous du seuil de pauvreté. La revendication est qu’ils obtiennent 85 % du Smic. Il faut qu’à un moment donné, le gouvernement fasse le pas. Mais pour l’instant, il n’y a rien de concret.
La ruralité va au ministère de l’Egalité des territoires avec Cécile Duflot à sa tête. Etes-vous confiant pour l’avenir de la ruralité ?
DB : Avoir le souci des territoires est plutôt positif. Mais il faut l’aborder en termes d’économie et de façon cohérente. Il faudra que la ministre pense à l’égalité des chances d’une entreprise qui s’installe en pleine campagne. Les conditions d’activités ne sont pas les mêmes que l’on soit installé autour d’une grande agglomération ou à deux heures de nulle part. Si les entreprises se développaient avec les mêmes conditions que dans les agglomérations, le milieu rural deviendrait productif, accueillant, plus agréable à vivre. Donc la problématique du rural ne se poserait plus. L’autre préoccupation, ce sont les services. Avec les nouveaux moyens de communication, on doit avoir accès aux services rapidement et notamment aux soins médicaux.
Parité
Concernant les élections aux chambres d’Agriculture qui auront lieu en janvier prochain, quelle est votre position par rapport à la réforme de la représentativité demandée par la Confédération paysanne ?
DB : Avant de parler de la représentativité des minoritaires, il faut d’abord parler de la représentativité des femmes dans la composition des chambres d’Agriculture. J’aimerais que tous les réseaux (fédérations et Jeunes Agriculteurs) sollicitent les femmes agricultrices dans leur département. Il ne doit pas y avoir de débat sur la parité : il faut que la chambre d’Agriculture soit la photographie de l’agriculture, c’est à dire avec 30 % de femmes. Concernant la problématique de la représentativité à l’échelle syndicale, cela ne me choque pas qu’au niveau de la région, il y ait une place pour les minoritaires. Mais le schéma qui sera adopté par le ministère de l’Agriculture doit laisser aux majoritaires les moyens de décider, comme dans les collectivités territoriales.
Ces dernières années, les agriculteurs ont été confrontés à la sécheresse, au gel, à la grêle… Selon vous, doit-on mieux gérer les risques en agriculture ?
DB : Etre agriculteur est un métier qui est soumis à des risques climatiques, sanitaires et économiques. Aujourd’hui, avec une politique européenne qui a réduit tous les systèmes d’intervention publics, on se retrouve avec des agriculteurs confrontés à plusieurs séries d’aléas dans la même année. Pour mieux gérer les risques, il faut d’abord inciter les agriculteurs à utiliser les systèmes assurantiels existants. Ensuite, nous devrions avoir des solutions fiscales pour prévenir les aléas. Enfin, la réflexion pour un système d’assurance à partir des fonds publics -comme la Pac - doit être posée. Mais pour gérer les risques, la première condition serait que nos exploitations dégagent un peu de marge pour mieux se couvrir avec les systèmes d’assurance. En matière sanitaire et environnementale, il y a un fonds de mutualisation qui va être mis en place. C’est un nouvel outil de gestion. Ce sont des idées comme ça qu’il faut qu’on arrive à mettre en œuvre progressivement.
Le gaspillage des terres agricoles est au cœur de l’actualité. Quelle est votre position sur ce problème ?
DB : La FNSEA a fait beaucoup de travail sur ce sujet. On a été partiellement entendu et il a été mis en place des Commissions départementales de consommation des espaces agricoles (CDCEA) qui formulent des avis. La prise de conscience est aujourd’hui faite. Maintenant, on demande aux députés, qu’ils fassent en sorte que les recommandations des CDCEA soient appliquées. Je crois que quand la loi n’est pas parfaite, les pratiques des uns et des autres doivent être aussi vertueuses.