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Parasitisme ovin

Les strongles digestifs

La maîtrise des infestations parasitaires est incontournable en élevage ovin tant l’impact zootechnique et économique peut être important. Le GDS 71 propose une série d’articles sur les principaux parasites en élevage ovin ; en premier lieu les strongles digestifs.
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Les strongles digestifs sont des parasites du tube digestif. Selon l’espèce, on les retrouve dans la caillette, dans l’intestin grêle et le colon (cf tableau ci-dessous).

Principaux strongles des moutons



Le développement se passe en partie sur le pâturage et en partie dans l’animal. L’œuf est éliminé au stade embryon dans l’environnement avec les fèces. Il éclot et donne une larve L1 qui mue, et donne une larve L2 puis L3. La larve L3 est ensuite ingérée par les ovins au sein desquels elle va continuer son développement. Les sucs digestifs permettent d’activer la L3, qui se développe en L4, puis L5 avant de devenir adulte. Les adultes se reproduisent et les vers femelles pondent des œufs dans le chyme digestif.
Trois pathologies importantes en élevage ovin sont liées à des strongles digestifs :
▶ l’hæmonchose due à Hæmonchus contortus ;
▶ la nématodirose due à Nématodirus ;
▶ la strongyloïdose due aux Strongyloïdes, strongles de l’intestin grêle.

Hæmonchus contortus : il consomme 0,05 ml de sang par jour. L’Hæmonchose est une maladie à évolution rapide et parfois mortelle chez l’agneau liée aux étés chauds et humides. Elle se manifeste durant la période de juin à septembre. Une autre phase peut apparaître en automne lors d’infestation massive, puisqu’il peut y avoir inhibition des larves au stade L4 dans la muqueuse de la caillette. Les larves sortent de leur inhibition lors d’un stress, comme l’agnelage. La sortie provoque une pathologie de fin d’hiver, début de printemps sur des brebis affaiblies.
Les symptômes se caractérisent par la perte d’appétit, la prostration des animaux et parfois la manifestation d’un œdème sous-glossien appelé “bouteille”.
Les manifestations cliniques augmentent avec la sous-alimentation globale, mais plus particulièrement lors de carences protéiques, et en vitamine A. Le sevrage agit également, puisqu’il y a une augmentation d’ingestion de larve (herbe), une irritation du tube digestif avec une alimentation plus solide et une augmentation du pH intestinal qui passe d’acide à neutre.
Pour un bon développement des larves il faut un temps chaud et humide >18 °C. Les larves sont quasi incapables d’hiverner, l’infestation est pérennisée par l’intermédiaire des brebis chez qui les haemonchus possèdent une longévité suffisante d’une saison d’herbe à l’autre. Un portage existe chez des cervidés sauvages et chez les chevreuils.
Nematodirus : les larves se développent dans l’œuf jusqu’au stade L3, ce qui leur permet de survivre au froid sur les prairies. Les œufs sont très résistants au froid et peuvent survivre sur les prairies pendant deux ans. L’éclosion se passe au printemps. La nématodirose se développe chez les jeunes animaux au pâturage, elle se manifeste de mai à juin. Le développement de la maladie est rapide. Les agneaux présentent une diarrhée abondante avec du mucus salissant l’arrière-train. Ils ont des signes de douleurs abdominales et présentent une soif intense. Les réactions immunitaires se développent dès une primo-infestation vers l’âge de 10 à 12 semaines et à l’âge de 6 mois, les agneaux ne sont plus sensibles aux larves infestantes ingérées. L’âge critique pour les agneaux d’herbe se situe entre 4 et 10 semaines.
Strongyloïdes : le cycle est particulier : sous certaines conditions défavorables la L3 peut traverser la peau pour gagner, par voie veineuse le poumon, la trachée et l’intestin grêle. Cependant, la principale source d’infestation chez les jeunes est la mobilisation des larves présentes dans la musculature de la mère et qui vont gagner le jeune via le lait. L’infestation du mouton peut également avoir lieu par léchage. La maladie se rencontre principalement chez les agneaux de bergerie, mais aussi chez les agneaux d’herbe au moment du sevrage. L’infestation des moutons est favorisée par la concentration des animaux dans les bâtiments. Les agneaux ayant une peau plus fine sont plus sensibles que les brebis. Une réaction immunitaire se développe à l’âge de 9 mois.
La prévention repose sur l’élimination des éléments infestants dans les bâtiments par une désinfection à l’eau bouillante à haute pression.

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