Pour obtenir un bon revenu
L'infertilité est un problème complexe ; ses causes sont multiples et variées. Aussi, est-il nécessaire d'adopter une approche globale de la reproduction : alimentation, pathologies autour du vêlage, conduite d'élevage, logement, stress…
Cette semaine, les facteurs liés à l’état sanitaire du troupeau, à la conduite d’élevage et au logement pouvant influencer la reproduction seront abordés. La semaine prochaine, les facteurs liés à l’alimentation seront étudiés.
Facteurs liés à l’état sanitaire du troupeau
▶ Infections utérines
Les endométrites sont une cause fréquente d'infertilité en empêchant la nidation de l'œuf et le développement de l'embryon. Le plus souvent elles sont dues à des agents infectieux non spécifiques.
Les facteurs favorisant les métrites sont :
→ un défaut d'hygiène au moment du vêlage ou des interventions manuelles fréquentes et non justifiées : fouilles sans précaution d’hygiène (absence de gants, pas de lavage des mains, vulve de la vache souillée, etc.), matériel de vêlage contaminé ;
→ des causes nutritionnelles : déficit minéral sévère (calcium, phosphore et magnésium essentiellement), carence en iode et sélénium, déficit énergétique, mauvaises transitions alimentaires, excès d’azote soluble ;
→ des difficultés au vêlage (dystocies), des non-délivrances ou des retards d'involution utérine ;
→ les suites de maladies abortives : chlamydiose, fièvre Q, maladie des muqueuses...
Avant la mise à la reproduction, un examen de l'appareil génital par le vétérinaire peut permettre à l'éleveur d'anticiper les traitements curatifs et d'éclairer ses choix de réforme.
▶ Autres maladies
L'infection par le virus de la maladie des muqueuses (BVD) est responsable d'infertilité, de mortalité enbryonnaire (placentite de 0 à 40 jours de gestation) et d'avortements (de 40 à 150 j de gestation). Une infection par le virus BVD peut provoquer une inflammation au niveau des ovaires et altérer l'ovocyte. Elle perturbe aussi l'équilibre hormonal (œstrogènes).
Une forte infestation par la grande douve perturbe également la reproduction.
Facteurs liés à la conduite d'élevage
▶ Monte naturelle
La surveillance assidue du troupeau en période de reproduction est le seul moyen efficace d'anticiper les problèmes de fécondité. Le moment le plus propice à l'observation des chaleurs se situe en début et fin de journée.
Les jeunes taureaux (12 à 18 mois) doivent avoir un nombre de femelles à saillir limité à 10-15 (20 à 30 maximum pour un taureau adulte).
La présence d'un mâle à proximité des femelles en période de stabulation, avant la mise à la reproduction, réduit la durée de l'anœstrus qui suit le vêlage.
En cas de nombreux retours en chaleurs dans un lot, il est impératif de tester le taureau pour s’assurer de sa fertilité.
▶ Insémination artificielle
La mauvaise détection des chaleurs représente une des causes majeures de l'allongement de l'intervalle vêlages-première insémination.
Il est recommandé d'observer les vaches matin et soir pendant 10-20 minutes. Il est impératif d'effectuer les observations quand les vaches sont au calme, en dehors des périodes de stress ou de distribution de l'alimentation. Dans ces conditions, 90 % des chaleurs peuvent être repérées.
Les moyens complémentaires de détection (taureau vasectomisé, marqueurs sur la croupe) sont une aide à la détection mais ne se substituent pas à l'observation.
Une bonne estimation du début des chaleurs est indispensable pour que l'insémination soit réalisée au meilleur moment.
Facteurs liés au logement
Deux paramètres peuvent entraîner de l'infécondité : une luminosité insuffisante et un sol glissant (chaleurs mal exprimées dans ce cas).
Au moment de la mise à la reproduction en stabulation, il convient d'éviter toute source de stress : surface insuffisante favorisant une exacerbation des rapports dominants/dominés, courants d'air (stress thermique)...
Evaluer les résultats de reproduction
Compte-tenu des enjeux économiques, il est difficile aujourd’hui de se passer de diagnostic ou de constat de gestation dans le cadre d’une bonne maîtrise de la conduite de son élevage.
Ils permettent de :
- améliorer la gestion des élevages par une prévision des naissances ;
- augmenter la rentabilité de l’élevage par un tri plus rapide des animaux : remise rapide des vaches vides à la reproduction ou engraissement ;
- contrôler la fécondité : l’estimation du nombre de femelles gestantes est un bon reflet de la conduite d’élevage (alimentation, hygiène, surveillance des chaleurs…) ;
- éviter toute intervention thérapeutique pouvant nuire à la gestation.
Cécile Chuzeville
Bien détecter les chaleurs
La durée des chaleurs est en moyenne de six à dix-huit heures. Certaines femelles sont plus discrètes que d’autres. Le cycle sexuel des femelles dure environ 21 jours. L’ovulation a lieu 10 à 12 heures après la fin des chaleurs.
Différentes manifestations permettent de détecter les chaleurs : les chevauchements, les beuglements, l’augmentation de l’activité, le léchage et le reniflement, la vulve enflée et rouge, l’écoulement de glaires. L’acceptation du chevauchement reste le meilleur indicateur des chaleurs.
Les points clés de la détection : repérage des animaux (numéro d’identification, marquage…), observation facile et discrète de l’ensemble du troupeau, bonne connaissance des signes de chaleurs (manifestation spécifique, répétition des signes).