Produire de l'énergie rentable avec son élevage
Construire un projet sur de bonnes bases
Au nombre de trois, elles sont indispensables à la production de biogaz. Il faut tout d'abord disposer d'une ration "méthanogène". Les fumiers et lisiers sont en effet indispensables, mais insuffisants. Complétés par des déchets ou des produits verts et surtout par des déchets organiques riches en graisses, ils constituent alors une ration efficace dans la production de méthane.
Deuxième volet du trytique : la valorisation de l'énergie. Classiquement le biogaz alimente un cogénérateur qui produit électricité et chaleur. Pour l'électricité, l'obligation d'achat garantit un contrat de prix indexé pendant 15 ans. La chaleur doit être valorisée à proximité, soit sur la ferme dans les habitations, dans les bâtiments d'élevages des volailles ou des porcs, pour du séchage de fourrage en grange, pour du séchage de plaquettes de bois, ou encore celui du digestat. L'idéal - assez rare sur le terrain - est la proximité d'un gros consommateur sur toute l'année : un artisan ou un industriel. L'injection du biogaz dans le réseau GDF n'a pas reçu son arrêté d'autorisation. Pour ceux qui sont proches du réseau du gaz de ville, il faudra encore un peu de patience.
Troisième base à maîtriser : l'utilisation du digestat. Ce résidu pratiquement inodore est un fertilisant efficace qui contient tous les éléments N,P, K apportés par les substrats entrants dans l'unité de méthanisation. Le recours à des déchets ou des produits externes augmente le nombre d'unités d'azote et de phosphore disponibles pour l'exploitation. Source très intéressante à condition qu'elle n'excède pas les limites du plan d'épandage obligatoire.
Les sept commandements
Les sept commandements de la méthanisation peuvent se résumer comme suit :
⁃ En premier lieu, il est important de disposer des substrats et co-substrats nécessaires sur du moyen à long terme. Un projet de méthanisation se prévoit pour au moins 15 ans.
⁃ Deuxième règle : s'assurer de la possibilité d'épandage du digestat. Ce dernier n'a pas de statut spécial quant aux distances d'épandage. On peut utilement séparer la phase solide et réduire des 2/3 la phase liquide avec du séchage. Le compostage avec des déchets verts ligneux est également une voie possible. Mais dans tous les cas, une surface suffisante d'épandage sur terres et prairies est nécessaire.
⁃ La valorisation de l'énergie est une donnée qui va peser sur les recettes. Pour l'électricité pas de souci, mais plus on valorise de chaleur, plus cher le kWh électrique est acheté.
⁃ Réfléchir à un projet de méthanisation, c'est accepter de prendre plusieurs mois pour le mettre au point : choisir le système, voie humide ou voie sèche, trouver les techniques éprouvées adaptées à l'exploitation, dérouler les démarches administratives, passer les marchés... Tout cela consomme du temps qu'il faut considérer comme un investissement initial à faire avec soin.
⁃ Une fois le projet sur les rails, pour nourrir quotidiennement le méthaniseur, assurer son suivi, sa maintenance, une personne doit se rendre disponible à hauteur d'un 1/5 à ¼ de temps pour une unité d'environ 100 kWe. Créer une unité de méthanisation, c'est créer une activité spécialisée complémentaire de celle d'éleveur..
⁃ Le financement reste bien sûr un point clef, le photovoltaïque nous l'a appris. Pour le biogaz, à puissance égale, le kW installé est de l'ordre deux fois plus cher qu'en photovoltaïque, mais avec en retour une production constante, jour et nuit et 365 jours par an. L'étude prévisionnelle doit être particulièrement soignée pour convaincre les banquiers.
⁃ Quand on parle de gaz qu'il soit biogaz ou non, des réticences sont vite perceptibles. Un travail soutenu de communication est à engager auprès du voisinage de l'unité pour lever toutes les craintes, souvent infondées, et bien mettre en avant les avantages sans passer sous silence les quelques inconvénients.
Le programme de la rencontre du 20 juin
L'objectif est d'acquérir ou de mieux maîtriser les notions de base de la méthanisation, et de pouvoir appréhender ce qui fait ça rentabilité. La rencontre se déroulera en cinq parties :
⁃ rapide tour de la filière biogaz en Bourgogne et des partenaires engagés dans l'action ;
⁃ la méthanisation : l'intérêt des divers sustrats, la valorisation de la chaleur et le valorisation agronomique du digestat ;
⁃ bien dimensionner son installation (aux plans administratif, juridique, financier) ;
⁃ appui au démarrage d'un projet ;
⁃ suites à donner à la rencontre.
Pour s'inscrire à cette rencontre, veuillez adresser, avant le 15 juin, à Patricia Reynaud par tél. : 03.85.29.56.12 ; par fax : 03.85.29.56.77 ; par courriel : preynaud@sl.chambagri.fr, les renseignements suivants :
⁃ Nom et prénom :
⁃ Société :
⁃ Tél ou portable :
⁃ Situation par rapport à la méthanisation : recherche d'information // en début de réflexion sur un projet // projet déjà en route.