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Sécurité

Ramoner avant l’hiver

L’automne arrive et on pense déjà à l’allumage de la chaudière et aux
conviviales flambées de cheminée. Par sécurité et pour être en
conformité à la réglementation, il va falloir ramoner la cheminée et le
conduit de la chaudière. Voici quelques conseils pour vous guider.
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Les feux de cheminée sont l’une des principales causes des incendies des habitations. En effet, la fumée de cheminée dépose sur le conduit du goudron, lequel est très inflammable. Lors d’une flambée, le feu vient lécher les parois et le goudron qui les recouvre, ce qui peut provoquer un incendie.
Pour prévenir ces accidents, la seule solution est de ramoner son conduit de cheminée régulièrement. Si la combustion du gaz produit moins de résidus que celle du bois, le conduit de la chaudière doit toutefois lui aussi être ramoné. Un conduit de chaudière mal entretenu présente, comme pour la cheminée, des risques d’incendie. Par ailleurs, en diminuant les émanations toxiques liées aux dépôts sur les parois, garder un conduit de cheminée propre permet de limiter les risques d’intoxication au monoxyde de carbone. Ce faisant, on lutte également contre la pollution de l’air. Ce qui est vrai pour le conduit de cheminée l’est aussi pour celui de la chaudière.
Enfin, un conduit couvert de suie et autres débris diminue le tirage de la cheminée, qui devient ainsi plus gourmande en bois. En ramonant votre cheminée chaque année, on évite donc de gaspiller du combustible.

Réglementation et assurance


L’entretien des conduits de fumée (cheminée et chaudière) est régi par l’article 31 du Règlement sanitaire départemental type qui s’applique à tous les départements de France : « les conduits de fumée intérieurs ou extérieurs, fixes ou amovibles, utilisés pour l’évacuation des gaz de la combustion doivent être maintenus constamment en bon état d’entretien et de fonctionnement et ramonés périodiquement en vue d’assurer le bon fonctionnement des appareils et d’éviter les risques d’incendie et d’émanations de gaz nocifs dans l’immeuble, ainsi que les rejets de particules dans l’atmosphère extérieure ».
Ce texte prévoit également que le ramonage soit effectué par « une entreprise qualifiée », qui remettra à son client un certificat de ramonage « attestant notamment de la vacuité du conduit sur toute sa longueur ».
Ce document sera conservé par le client qui devra le présenter en cas de besoin. Le remboursement des dommages causés par un incendie lié à la cheminée dépend des assurances : certains assureurs refusent la prise en charge si le sinistre est lié à un défaut d’entretien. La plupart des compagnies d’assurance exigent d’ailleurs souvent la remise d’un certificat de ramonage récent. La prudence veut donc que l’on fasse appel à un professionnel agréé pour cet entretien et que l’on présente à son assurance le certificat correspondant : la prise en charge par l’assurance est alors incontestable.
Le non-entretien des conduits de fumée était auparavant sanctionné d’une amende. Ce règlement n’ayant pas été appliqué, la loi fut abrogée. Mais la responsabilité civile en cas de dommages liés à un incendie est tout de même engagée, voire la responsabilité pénale en cas de dommages corporels.

Chimique ou manuel


La loi prévoit que celui qui utilise la cheminée prenne à sa charge son ramonage. Ainsi, dans le cas d’un logement locatif, c’est le locataire qui doit prévoir et payer le ramonage.
Dans le cas de logements collectifs dans lesquels l’usage des cheminées est autorisé, les habitants de chaque appartement doivent prendre à leur charge le ramonage de leur conduit individuel. Le ramonage des conduits collectifs est en revanche en général négocié par le syndic de copropriété.
Pour une cheminée, le ramonage du conduit de cheminée doit être effectué au minimum une fois par an. L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) préconise même de le faire deux fois par an. Mais la fréquence de ramonages nécessaires varie en réalité selon la quantité de bois brûlé : plus on utilise la cheminée de façon intensive, plus son conduit devra être ramoné régulièrement.
On distingue deux types de ramonage : le ramonage manuel et le ramonage chimique. C’est surtout le premier qu’il faut retenir.
Le ramonage manuel peut se faire par l’ouverture de l’âtre ou par le toit. Cette dernière solution est aujourd’hui très rare, car une réglementation stricte encadre le travail sur le toit des habitations, ce qui complique la tâche des ramoneurs. Ils travaillent donc essentiellement à l’intérieur de la maison. Précaution évidente, mais essentielle, le feu doit être totalement éteint avant d’entamer le ramonage.
Cette opération d’entretien est par ailleurs très salissante. Il convient donc de protéger des poussières la zone située près de la cheminée avec une bâche et/ou de vieux journaux. On effectue le ramonage à l’aide d’un hérisson : une sorte de brosse que l’on prolonge de plusieurs perches flexibles, pour atteindre chaque recoin du conduit et ce jusqu’en haut. On choisit de préférence une brosse en nylon, pour ne pas rayer l’intérieur du conduit. On pousse la brosse dans le conduit en effectuant des va-et-vient de bas en haut, ce qui décollera les impuretés de la paroi.
Le ramonage comprend également le grattage des parois de la cheminée avec une brosse métallique. On insiste particulièrement sur l’avaloir (partie en forme d’entonnoir située entre l’âtre de la cheminée et le conduit). Pour terminer, le ramoneur récupère ces saletés avec un gros aspirateur qui permet de laisser l’endroit aussi propre qu’il l’a trouvé en arrivant.
Pour ceux qui ramonent eux-mêmes leur cheminée, en complément du ramonage annuel par un professionnel par exemple, il faut également utiliser un hérisson. Pour récupérer la suie décollée des parois, on place un grand bac dans l’âtre de la cheminée. On obstrue également l’ouverture de la cheminée avec un drap, pour éviter que la saleté de la cheminée ne se propage à toute la pièce.
Le ramonage chimique s’effectue avec des produits que l’on jette dans le feu et qui sont censés décomposer les suies. Ces produits prennent souvent la forme de bûches. Si le ramonage chimique permet effectivement de fragiliser les dépôts sur les parois, il ne peut en aucun cas se substituer au ramonage manuel. Tout au plus peut-il le précéder pour augmenter son efficacité.
En plus du nettoyage des parois, l’intervention d’un professionnel sur le conduit de votre chaudière est également l’occasion de vérifier son état : voir s’il est obstrué, s’assurer de son étanchéité... Le ramonage du conduit est parfois compris dans le contrat d’entretien de la chaudière. Se renseigner auprès de son chauffagiste. Faire appel à un professionnel
Le ramonage de cheminée, comme nous l’avons vu précédemment, peut être fait soi-même. Cela dit, pour des raisons de réglementation et d’assurance, il est préférable de faire appel à un professionnel reconnu, qui délivrera le précieux certificat de ramonage couvrant pour les dommages liés à un éventuel incendie.
Les entreprises spécialisées dans le ramonage sont devenues très rares. Il s’agit plus fréquemment d’une activité complémentaire des chauffagistes et plombiers. Faire appel aux ramoneurs itinérants démarchant les clients en porte-à-porte est déconseillé : il est préférable d’engager une entreprise ayant pignon sur rue. Seule une entreprise agréée peut vous délivrer un certificat de ramonage valable.
Pour plus de tranquillité, il est déconseillé de faire intervenir le ramoneur à l’automne, car la profession est débordée à cette période de l’année. En prenant rendez-vous l’été, on limite le temps d’attente.
Le ramonage d’un conduit de cheminée se facture entre 30 et 100 € environ. Au-delà, il peut s’agir d’une arnaque. Toutefois, les prix varient d’un professionnel à l’autre, en fonction des régions et selon l’état du conduit de la cheminée...

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