Génisses laitières
Risque de strongle digestive
Les génisses laitières sont souvent mises à l’herbe l’été sur des parcelles de fauche. Vis-à-vis des strongles digestifs, quel est le risque cette année ?
Rappel sur le cycle de développement des strongles digestifs
Au printemps, les prairies sont contaminées par des larves infestantes (L3) qui ont survécu durant l'hiver. Les jeunes bovins s'infestent dès la mise à l'herbe en ingérant les larves avec l’herbe. Elles évoluent en trois à quatre semaines en strongles adultes dans la caillette. Les strongles pondent alors des œufs, lesquels sont entraînés par le transit intestinal et rejetés avec les bouses dans le milieu extérieur. Ce sont les jeunes animaux, qui ne sont pas immunisés, qui permettent de recycler le parasite. Pour passer du stade œuf au stade L3, il y a deux stades larvaires intermédiaires. La possibilité et la rapidité du développement larvaire dépendent de trois facteurs : l’humidité, la température et l’oxygène. C’est pourquoi il est important de prendre en compte les données météorologiques dans le plan de lutte contre les strongles digestifs.
L’évolution des œufs en stade L1 dépend principalement de l’humidité, la pluviométrie idéale correspond à 50 mm par mois au minimum.
La température régule la vitesse de développement et agit sur le taux de succès de ce développement. La température optimale est d’environ 22-25 °C, et permet un développement de l’œuf en larve infestante en 5 à 7 jours, et 15 jours avec des températures de 17-18 °C. Les durées d’évolution sont très longues en dessous de 10 °C. Lorsque les températures baissent, les larves s’enkystent dans la caillette des bovins dès l’automne, on parle d’hypobiose.
Il n’y a pas de risque sur la parcelle à la mise à l’herbe puisque celle-ci a été fauchée, la contamination résiduelle est très faible en larves infestantes de strongles digestifs. Le traitement de mise à l’herbe n’a donc pas d’intérêt face aux strongles digestifs. Ce traitement empêche la mise en place d’une bonne immunité.
Selon la météo de cet été, un traitement sera peut-être à prévoir à l’automne. Vous pouvez suivre les prévisions en direct sur le site internet de la FRGDS de Bourgogne dans l’onglet Parasit’Alerte. http://www.gdsbourgogne.fr
Ludivine Perrachon