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Semaine 19 – Les marchés à la loupe

Bovins de boucherie

L’équilibre économique de l’élevage dans notre pays reste très fragile et soumis aux aléas climatiques, aux évolutions sociétales ou géopolitiques. Depuis un an, les volumes abattus en France ont été revus à la baisse. Les laitières ont perdu 3% de leurs effectifs et les allaitantes 5,5%.  Ce recul des disponibilités ne s’est pas accompagné de revalorisation des prix, car dans le même temps, les industriels de la viande ont réduit leurs activités pour se conformer à cette offre et surtout à la demande des consommateurs. Le début d’année a été très compliqué pour les abattoirs qui ont été confrontés à une mévente des pièces nobles, qu’ils ont dû réintégrer dans le minerai à steak haché, avec de lourdes pertes de valeur à la clé. Ces difficultés ont été accentuées par l’impossibilité de faire passer des hausses significatives dans le secteur aval face à des distributeurs tout puissants.

Sur les marchés et dans les campagnes, cette nouvelle semaine écourtée s’accompagne de disponibilité limitée face aux travaux de saison. L’activité commerciale est assez soutenue dans les viandes haut de gamme pour servir les bonnes boucheries qui profitent des jours fériés, mais également de la campagne sur les « viandes racées ».  Les tarifs se maintiennent sans trop de difficulté dans les Limousines, Charolaises de qualité bouchère. Le recul de l’offre facilite les échanges dans les animaux de classe R, mais avec des acheteurs qui font de la résistance à la hausse et utilisent les jours fériés pour réguler leurs approvisionnements.

Dans les réformes laitières, les abattoirs ont réduit leur activité pour cette semaine écourtée avec deux jours fériés où l’offre tend également à se restreindre avec la montée en puissance des travaux de printemps. Les industriels accordent des plus-values au compte-gouttes dans les vaches Frisonnes ou Montbéliardes. En jeunes bovins, l’ambiance reste lourde, même si le niveau de l’offre tend à régresser.  Les tarifs sont stationnaires, mais insuffisamment élevés pour les engraisseurs.

Bovins d’embouche et d’élevage

La pluie tombée fait du bien même si les températures restent basses a l’approche des « Saintes Glaces » (Saints Mamert 11 mai, Pancrace 12 mai et Servais 13 mai). Le bétail de gabarit à finition rapide demeure recherché avec des tarifs stables et contenus par le prix de la viande. Le commerce est normal sans plus dans le bétail entre-deux. Les animaux médiocres ou trop âgés sont peu demandés.

Broutards

L’activité export est perturbée avec des transports qui ne peuvent se faire normalement. L’animation commerciale reste assez ferme avec un équilibre offre/demande très favorable pour les bons mâles d’automne, ainsi que pour les animaux herbés pour l’Italie. Sur l’Espagne, la priorité a été donnée aux animaux vaccinés, car les délais pour les PCR ont compliqué les mouvements dans les non-vaccinés. En femelles, la vente est régulière dans les bonnes herbées à destination du marché italien. La vente reste compliquée sur l’Espagne.

Veaux d’élevage et d’engraissement

Le commerce reste fluide dans les Montbéliards avec une offre insuffisante pour la demande et une bonne tenue des cours. Les tarifs restent stables dans les Holsteins et les croisés ordinaires. Les bons mâles croisés/viande, Montbéliards ou Blanc bleus U de conformation restent demandés et sont correctement valorisés. La tendance est lourde dans les veaux de prés (durcis et non buveur).

Ovins

Les abattoirs sont suffisamment approvisionnés pour cette semaine écourtée, mais les tarifs se sont stabilisés dans les agneaux avec de nombreux marchés perturbés par le 8 mai. En brebis, le marché est équilibré avec des tarifs qui se stabilisent.

Porc

Le commerce reste assez régulier pour cette nouvelle écourtée avec des poids qui se stabilisent et un prix qui se maintient sans trop de difficulté à 1,417€. Les autres places européennes retrouvent une activité plus constante sur 5 jours avec une demande sur la chine qui ne faiblit pas.