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Tendance commerciale semaine 31

 

Bovins de boucherie – L’ambiance commerciale est tendue au cœur de l’été avec une consommation estivale qui est loin des attentes des éleveurs et des abatteurs. Les principales raisons de cette chute des achats sont les épisodes caniculaires qui entrainent un effondrement des ventes. Cette période de l’année est toujours très sensible avec les nombreux départs en vacances, mais voir des entreprises d’abattage congeler des entrecôtes à la saison est une première! Les abattoirs tournent au ralenti et ne travaillent que ce qu’ils peuvent vendre. Les conséquences de cette vague de chaleur sont multiples notamment sur les personnes les plus fragiles. Le monde animal est également impacté avec des productions qui perdent en performances. Les végétaux souffrent du déficit hydrique avec une sécheresse qui remet en question les cultures de maïs non irrigués.  Par endroits, ils ressemblent à des champs de cactus avec des ensilages qui sont annoncés pour la mi-août, et une récolte inquiétante se profile.  

La production laitière risque d’être impactée avec en perspective un recul des disponibilités pour le secteur viande dans les mois à venir, car les vaches seront gardées plus longtemps pour assurer les volumes de lait. En revanche, le secteur allaitant risque une nouvelle décapitalisation, car les prairies sont grillées dans de nombreuses régions. La complémentation dans les herbages coûte cher aux stocks fourragers normalement prévus pour l’hiver. Après la sécheresse de l’an passé, les éleveurs n’ont ni les stocks ni la capacité financière pour assurer cette nouvelle catastrophe.

L’ambiance commerciale est morose et ce qui est inquiétant ce sont les retards de ramassage accumulés dans les campagnes après deux canicules. Les tarifs ont très peu évolué dans les animaux haut de gamme ou de qualité bouchère, mais la demande se tasse avec le chassé-croisé entre juilletistes et aoûtiens. Dans les réformes allaitantes, l’offre tend à progresser avec les premières ventes de sécheresse. La tendance est lourde avec une dégradation des prix qui se poursuit. Les animaux légers ou en manque de finition sont plus nombreux et viennent encombrer les abattoirs d’une gamme de marchandises dont ils n’ont pas besoin en cette saison.  En réformes laitières, les tarifs se tassent dans les bonnes vaches Frisonnes, et Montbéliardes, mais les vaches maigres ou sans viande (P-) sont très pénalisées. En jeunes bovins, la demande export est modeste et les tarifs sont reconduits.

Bovins d’embouche et d’élevage – Les sorties restent étoffées pour la saison avec des éleveurs qui cherchent à décharger les prairies qui jaunissent sous le feu du soleil.  L’écoulement reste encore assez régulier dans les bonnes femelles lourdes, mais les tarifs plafonnent. Le bétail entre deux viandes a plus de mal à trouver preneur avec un tassement des prix. Les difficultés d’écoulement sont marquées dans les animaux maigres et longs à finir.

Broutards – L’activité commerciale demeure assez régulière face aux faibles disponibilités sur la seconde moitié de juillet et avant la traditionnelle trêve des 15 premiers jours d’août où grand nombre d’exportateurs et engraisseurs seront en congés. Même si les besoins ne sont pas très importants, les acheteurs sont présents sur les marchés avec un peu plus d’offres que la semaine passée. Les tarifs se tiennent dans les bons taurillons ou pour les broutards lourds (350/450kg) et préparés pour l’export. Les transactions restent compliquées dans les animaux de second choix, peu sollicités sur l’Espagne. En laitonnes, la demande reste présente permettant un bon écoulement dans les bonnes Charolaises vaccinées pour l’export. Le placement reste très calme pour celles de choix ordinaire, destinées à l’export sur l’Espagne.

Veaux d’élevage et d’engraissement – Les apports sont plus étoffés avec une forte proportion de veaux laitiers sur les marchés, et avec une qualité en fort repli après la canicule de la semaine passée. L’activité commerciale reste tendue dans les veaux Holsteins même si les prix tendent à se stabiliser. Le tri est très sévère à l’encontre des veaux de moindre conformation. Les veaux de moins 45 kg sont invendables. La tendance reste baissière pour les Montbéliards et Abondances. La dépression commerciale est marquée dans les croisés laitiers avec des écarts de valorisation très importants entre la grande masse des veaux R et O et ceux de bonne conformation (U) peu nombreux.  Dans les veaux allaitants, la modestie de l’offre permet de tenir les prix pour les veaux de conformation supérieure.

 

Ovins – Alors que la demande est une nouvelle fois impactée par des températures qui font chuter la consommation, les disponibilités sont à la baisse sur l’ensemble des marchés. Les  éleveurs évitent de bouger les animaux par ces conditions climatiques extrêmes. De plus, les restrictions de transports imposent des départs précoces sur les marchés. L’activité est un peu moins difficile que ces dernières semaines avec une stabilisation des prix dans les agneaux de qualité. La demande reste prudente dans les mâles lourds pour l’Aïd-El-Kébir (11 août). En brebis la demande pour approvisionner le Sud de la France et l’Italie reste présente, mais l’offre se montre suffisante ce qui entraîne un plafonnement des prix.

 

Porc – La canicule de la semaine passée a pesé sur les ventes, avec des consommateurs qui se désintéressent des produits carnés au profit des légumes et fruits frais.  Le prix du MPB n’a pas évolué sur la semaine, avec un cours qui reste à 1,575€.