Conjoncture – Depuis le mois de juin, de nombreux éleveurs font remonter, par le biais des services vétérinaires, une recrudescence de cas de FCO, notamment sur la Bretagne et les Pyrénées Atlantiques. Cette nouvelle épidémie prend de l’ampleur avec une extension rapide sur le territoire. Au 31 juillet, 1.117 cas de FCO-3 et 1.060 cas de FCO-8 étaient recensés. Chacun connaît la gravité d’une attaque de l’une de ces maladies virales sur les troupeaux ovins et bovins. Si les animaux vaccinés l’an dernier présentent une immunité naturelle, ceux qui n’ont pas été vaccinés présentent un risque pour le développement de ces maladies. Les vaccins sont disponibles. Le ministère de l’Agriculture explique que l’achat de doses « peut se faire sur le marché privé auprès du vétérinaire sanitaire ». Cette vaccination peut se faire également pour les exploitations déjà touchées par le virus. « Le vaccin peut permettre de protéger la partie du troupeau qui n'est pas encore infectée », et permet de réduire l’excrétion virale et les symptômes des animaux en incubation.
Les conséquences de l’épizootie FCO de l’an dernier se font toujours ressentir sur les volumes d’animaux mis en marché, en commençant par les veaux, pour se répandre sur les broutards puis les taurillons (qui seront moins nombreux à l’automne). Les pertes en productions laitières sont également très préoccupantes pour les industriels, qui cherchent à compenser ce repli par une incitation financière à produire. Le résultat est une moindre disponibilité en réformes laitières pour l’industrie de la viande, à une période où la demande va se renforcer en prévision de la rentrée scolaire.
Bovins de boucherie - Les courants d’affaires ne sont pas très dynamiques cette semaine et le seront encore moins à l’approche du 15 août. Une bonne partie des professionnels du négoce prennent leurs congés les 15 premiers jours d’août, ce qui libère également les chauffeurs et tout le personnel. Du côté des industriels, la gestion de cette période est compliquée avec de nombreux intérimaires sur les chaînes de production, avec des cadences ralenties.
Le marché est à l’équilibre dans les bonnes femelles de qualité bouchère avec des tarifs stables. Les échanges sont en revanche très fluides avec des tarifs qui se raffermissent dans les génisses et les vaches charolaises lourdes. Dans le secteur des réformes allaitantes de choix secondaire, les besoins commerciaux sont plus réguliers sur les zones de villégiatures, alors que l’offre de son côté tend à faire défaut. Les tarifs sont un peu plus fermes dans ces catégories.
Réformes laitières – Face au recul des disponibilités, avec de nombreuses entreprises de négoce en vacances, les abattoirs peinent à trouver les volumes nécessaires pour assurer leurs commandes. La concurrence est plus forte entre les entreprises et cela commence toujours dans les campagnes, où les éleveurs sont sollicités, malgré les congés d’été. Le commerce est fluide et les tarifs se raffermissent. Les industriels ont déjà le regard tourné vers la rentrée, et anticipent les commandes nécessaires auprès de leurs plus gros fournisseurs.
Jeunes bovins – La demande italienne est plus ferme pour la préparation de la célébration des “Ferragosto” qui se déroule le jour de l’Assomption de Marie le 15 août. Les achats sont principalement italiens, mais les commandes auprès des abatteurs français sont plus fermes avec des tarifs très compétitifs.Le commerce de la semaine est plus régulier avec des tarifs mieux défendus.
Broutards – Avec la période de congés d’été concentrés autour des 15 premiers jours d’août, de nombreuses structures commerciales sont à l’arrêt. Les quelques opérations commerciales se font avec des acheteurs qui anticipent la fermeture des marchés sur la semaine du 15 août et surtout le redémarrage des exportations vers la Lombardie. Les tarifs se raffermissent sur l’ensemble des gammes de poids dans les broutards, charolais, limousins, blonds d’Aquitaine ou croisés. En femelles, les tarifs se tiennent dans les bonnes charolaises ou limousines avec des volumes d’affaires restreints.
Veaux d’engraissement et d’élevage – Les intégrateurs ont réactivé un peu précocement la pression sur des tarifs qu’ils jugent largement trop élevés. Même si l’offre progresse, le marché n’est pas surchargé. L’ensemble des opérateurs semble s’être accordé pour faire pression sur les prix. L’export vers l’Espagne est également touché par la baisse dans les veaux laitiers ou dans l’ensemble des croisés. Seuls les montbéliards font de la résistance, face à une offre toujours amputée des veaux du Rhône-Alpes (DNCB). Les intégrateurs qui ont activé la pression sur les prix la semaine passée maintiennent leur position avec de nouvelles baisses dans les veaux holsteins ou normands, avec un tri plus sévère dans les lots de veaux en écartant les veaux plus légers ou sans potentiel. Les tarifs se tassent pour les croisés laitiers ou mixtes R et O de conformation. La tendance baissière est moins marquée dans les veaux jaunes ou Blanc Bleus viandés et bien conformés. Le commerce reste actif dans les bons veaux limousins ou blonds d’Aquitaine.
Agneaux – Le commerce reste compliqué dans les agneaux avec des tarifs malmenés. En brebis, les transactions sont régulières dans les plus de 60 kg avec une demande à l’export sur l’Italie ou pour le sud du pays. Les tarifs sont plus discutés dans les ordinaires.
Porc – Face à une moindre demande hors UE, le commerce se tend sur les différents marchés européens. La France est dans le même mouvement avec une confirmation de la baisse à 1,860 € sur le Marché du porc français.