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Parasitisme herbager des bovins

Traiter mieux !

La gestion du parasitisme reste un problème récurrent à chaque saison de pâture. Quand traiter, avec quel type de produits, sur quelle catégorie d’animaux ?
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La maîtrise du parasitisme nécessite d’être raisonnée, tant sur le plan technique qu’économique. Il est important d’avoir en tête que le parasitisme est une notion d’équilibre. On ne recherche pas l’éradication du parasite mais seulement d’éviter les problèmes cliniques liés à une infestation parasitaire excessive mais surtout en optimisant la croissance des animaux tout en développant une immunité vis-à-vis de certains parasites. Comment s’y retrouver ?
Tout d’abord, il faut bien distinguer les principaux types de parasites internes et les facteurs influençant leur développement (voir tableau ci-dessous).

Quelle stratégie de traitement ?



Pour les strongles gastro-intestinaux = strongles digestifs
L'objectif de la prévention vis-à-vis des strongles digestifs pour les bovins destinés à faire une carrière d’élevage est de développer au cours des deux premières années de pâturage une immunité forte tout en préservant la croissance des animaux et une valorisation maximale de l'herbe. Pour les animaux plus âgés, cette immunité doit permettre de simplifier au maximum la prévention du parasitisme en limitant les traitements à des interventions ponctuelles et ciblées.
Or, l’infestation des parcelles en strongles digestifs, et donc des animaux, dépend de différents facteurs :
→ la température et l’humidité sur lesquels il n’est pas possible d’agir ;
→ le chargement ;
→ la rotation des parcelles : à chargement égal, une rotation sur trois parcelles toutes les trois semaines par exemple entrainera une plus faible charge parasitaire sur la parcelle par rapport à une pâture en “full grass” (un lot sur une parcelle unique) ;
→ l’âge des veaux à la mise à l’herbe : par exemple un veau né et lâché en avril consommera peu d’herbe avant l’été et aura donc peu de risque de s’infester massivement et de recycler le parasite ;
→ la complémentation au pré : le bovin ingère moins d’herbe lorsqu’il est complémenté au pré, il s’infeste et recycle moins.
Difficile de synthétiser tous ces éléments à l’échelle d’un élevage pour déterminer une stratégie de traitement…
Pour aider les éleveurs à raisonner leurs traitements vis-à-vis des strongles digestifs pour les bovins pâturant pour la 1ère et 2e année, GDS Bourgogne a mis en ligne un outil nommé Parasit’Alerte qui simule –pour différents cas types d’élevages (allaitants ou laitiers) et différentes conduites de pâturage– les périodes à risque vis-à-vis des strongles digestifs en intégrant les données météos locales de l’année.
Retrouvez cet outil sur www.gdsbourgogne.fr , onglet Parasit’Alerte.

Pour la grande douve et/ou le paramphistome
La prévention agronomique des infestations par la grande douve et les paramphistomes consiste à supprimer les sources d’infestation dans les prairies en condamnant l’accès des bovins aux zones humides et en aménageant les points d’abreuvement.
L’évaluation de l’infestation par les paramphistomes peut se faire via des coproscopies à la rentrée hivernale. En ce qui concerne la grande douve, un sondage sérologique sur cinq bovins d’un lot par exemple représente un outil de choix pour le dépistage de la grande douve. La coproscopie est trop peu sensible et les résultats doivent être interprétés avec prudence. En effet l’excrétion des œufs de grande douve dans les bouses reste faible, aléatoire et tardive : un résultat négatif ne prouve donc pas l’absence d’infestation.
En fonction des résultats obtenus, les traitements peuvent donc être ciblés en fonction des lots d’animaux. Les produits fasciolicides (qui tuent la grande douve) utilisés peuvent être classés en deux grandes familles : “les adulticides” et “les larvicides et adulticides” (tous les douvicides sont efficaces sur la grande douve adulte et certains agissent aussi sur les stades larvaires). Le choix du produit est donc à raisonner en fonction de la période de traitement par rapport à la date de rentrée et aussi par rapport à la période de vêlage (il est important d’avoir traité les vaches atteintes par la grande douve avant vêlage pour ne pas que cela nuise à la qualité du colostrum).



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