Être acteur de nos vies
Un humanisme à reconstruire
Secrétaire général de la FDSEA, Luc Jeannin a manifestement été marqué
par la soirée des 70 ans de L’Exploitant Agricole de Saône-et-Loire, le
24 avril au Creusot. Il livre ici ses réflexions, en mettant en exergue
les points suivants : près de mille personnes au Creusot, aucune
hostilité, du dialogue et des constats partagés... Bref, un humanisme à
reconstruire.
par la soirée des 70 ans de L’Exploitant Agricole de Saône-et-Loire, le
24 avril au Creusot. Il livre ici ses réflexions, en mettant en exergue
les points suivants : près de mille personnes au Creusot, aucune
hostilité, du dialogue et des constats partagés... Bref, un humanisme à
reconstruire.
Il y a quelques jours, à l'occasion des 70 ans de L'Exploitant Agricole de Saône-et-Loire, près de mille personnes se réunissaient autour d'un thème : "S'engager pour tous".
La soirée s'est déroulée en plusieurs temps. D'abord, le film-témoignage poignant "C’est beau la politique, vous savez", autour de l’œuvre de la vie et la modernisation agricole initiée par Edgard Pisani, alors ministre de l'agriculture. Ensuite, le moment était venu pour Pierre Rabhi, Bruno Guichard et Bernard Lacour de débattre des différentes visions que l'on peut avoir de la Politique avec un grand P, de l'Agriculture, des idéologies, des grands équilibres internationaux, mais aussi de la cohérence plus locale au sein de nos territoires... Puis la salle s'est laissée aller à quelques interventions, mettant en avant quelques questionnements, mais au final sans jamais d'affrontement entre qui que se soit.
Quelques valeurs fortes ou remarques m'ont marquées. En voici quelques unes :
- Edgard Pisani arrive en politique avec le rêve d'être un jour en charge de l'Education nationale ; il démissionnera de sa position d'élu à l'aube d'occuper ce poste, promis sous la condition qu'il ne fasse pas de vague dans la période perturbée de 1968... Entre temps, il sera reconnu comme le ministre du plus grand progrès agricole, mais il a eu aussi cette phrase : « C'est précisément parce que j'ai réussi cette politique de modernisation agricole qu'il faut maintenant en changer » (et ne pas tomber dans l'excès inverse) ;
- Pierre Rabhi : « je redoute la période de Noël ou les enfants sont couvert de cadeaux, alors qu'un seul, bien choisi procure plus de satisfaction... » ; « pourquoi y a-t-il beaucoup plus de personnes dépressives dans les pays dit "riches" que dans les pays en voie de développement... ? » ;
- Bernard Lacour : « le jour ou les citadins baisserons les vitres tintées de leur voiture et que les paysans descendrons de leur tracteur pour discuter, tout ira mieux... ».
Que retenir de cette soirée, sinon qu'à travers le dialogue, l'écoute de l'autre et l'explication de notre quotidien, des relations plus saines sont possibles et rassurantes pour chacun d’entre nous... Nous, paysans, pouvons-nous comprendre l'inquiétude des habitants des villes, mais aussi ceux de nos campagnes, qui n'ont que les seuls médias pour leur expliquer nos pratiques... ? Et si chacun s'engageait, chaque jour de sa vie, à donner priorité aux actes positifs et constructifs du moment tout en condamnant les polémiques qui entretiennent l'anxiété et rejettent la cause de tous nos malheurs sur les seuls autres ?
Bref, et « si nous étions acteur de notre vie... ? »
La soirée s'est déroulée en plusieurs temps. D'abord, le film-témoignage poignant "C’est beau la politique, vous savez", autour de l’œuvre de la vie et la modernisation agricole initiée par Edgard Pisani, alors ministre de l'agriculture. Ensuite, le moment était venu pour Pierre Rabhi, Bruno Guichard et Bernard Lacour de débattre des différentes visions que l'on peut avoir de la Politique avec un grand P, de l'Agriculture, des idéologies, des grands équilibres internationaux, mais aussi de la cohérence plus locale au sein de nos territoires... Puis la salle s'est laissée aller à quelques interventions, mettant en avant quelques questionnements, mais au final sans jamais d'affrontement entre qui que se soit.
Quelques valeurs fortes ou remarques m'ont marquées. En voici quelques unes :
- Edgard Pisani arrive en politique avec le rêve d'être un jour en charge de l'Education nationale ; il démissionnera de sa position d'élu à l'aube d'occuper ce poste, promis sous la condition qu'il ne fasse pas de vague dans la période perturbée de 1968... Entre temps, il sera reconnu comme le ministre du plus grand progrès agricole, mais il a eu aussi cette phrase : « C'est précisément parce que j'ai réussi cette politique de modernisation agricole qu'il faut maintenant en changer » (et ne pas tomber dans l'excès inverse) ;
- Pierre Rabhi : « je redoute la période de Noël ou les enfants sont couvert de cadeaux, alors qu'un seul, bien choisi procure plus de satisfaction... » ; « pourquoi y a-t-il beaucoup plus de personnes dépressives dans les pays dit "riches" que dans les pays en voie de développement... ? » ;
- Bernard Lacour : « le jour ou les citadins baisserons les vitres tintées de leur voiture et que les paysans descendrons de leur tracteur pour discuter, tout ira mieux... ».
Que retenir de cette soirée, sinon qu'à travers le dialogue, l'écoute de l'autre et l'explication de notre quotidien, des relations plus saines sont possibles et rassurantes pour chacun d’entre nous... Nous, paysans, pouvons-nous comprendre l'inquiétude des habitants des villes, mais aussi ceux de nos campagnes, qui n'ont que les seuls médias pour leur expliquer nos pratiques... ? Et si chacun s'engageait, chaque jour de sa vie, à donner priorité aux actes positifs et constructifs du moment tout en condamnant les polémiques qui entretiennent l'anxiété et rejettent la cause de tous nos malheurs sur les seuls autres ?
Bref, et « si nous étions acteur de notre vie... ? »