Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté

Vers une marque régionale « Juste et local »

Après avoir saluée ses anciens et nouveaux collègues élu(e)s, Marie-Guite Dufay a regretté, comme tous, la forte abstention au premier et second tour de ces élections régionales, évoquant plusieurs raisons selon elle : « défiance vis-à-vis du politique, contexte post-crise sanitaire, concomitance des deux scrutins, difficultés organisationnelles, échelons de collectivités peu lisibles... sans doute un peu tout cela ». Et de redire que son premier rôle sera de « mieux faire connaître l’importance des politiques régionales dans la définition de stratégies d’avenir (…) qui impactent réellement le quotidien ». Son premier engagement sera d’ailleurs « celui de la différenciation de nos politiques publiques (…) en donnant plus aux territoires qui en ont le plus besoin », en s’appuyant pour cela sur les élus locaux, notamment pour « une ruralité vivante » et le soutien aux « villages du futur ». La Région travaillera également avec les Conseils départementaux sur le sujet de l’eau ou encore de l’efficacité énergétique, annonçait-elle. Mais sa priorité sera l’emploi : « former aux métiers de demain », clame-t-elle, et de citer les filières agricoles. À la ré-industrialisation, les reconversions, la relocalisation, etc., elle ajoute la transition industrielle avec le développement de « nouvelles filières créatrices d’emplois, comme les biotechnologies, les énergies vertes, l’hydrogène... ». En clair, « des modes de production plus vertueux sur le plan environnemental », y compris dans l’agroalimentaire.

Pas de jeunes agriculteurs sans revenu

Marie-Guite Dufay consacrait une place dans son discours au « revenu des agriculteurs. Nous devons contribuer à ce que nos agriculteurs soient en mesure de se construire des revenus dignes du travail qu’ils accomplissent. Nous créerons dans cet objectif une marque "Juste et local" et nous accompagnerons les exploitations dans des projets de diversification de leurs revenus ». C’est d’autant plus important qu’elle est consciente que « les premières conséquences du changement climatique impactent de plein fouet le monde agricole », se tenant prête à soutenir « l’adaptation des exploitations vers des pratiques agricoles toujours plus vertueuses en massifiant un outil qui a fait ses preuves : l’audit pour les exploitations, désormais audit bas carbone. Nous serons également attentifs aux modes de production raisonnés et au développement de l’agriculture biologique ».

Grande conférence sur l'eau

La transition écologique est justement l’objet du deuxième pilier de son programme à la Région « car l’urgence écologique se fait chaque jour plus pressante ». Parlant de sobriété énergétique, elle évoquait également « la régulation de l’artificialisation des terres » et la restauration « des continuités écologiques, avec un renforcement du soutien à la plantation d’arbres, de haies, de bocages, une amplification de notre soutien à la préservation de la biodiversité et des expérimentations en matière d’efficacité vertueuse des forêts ». Revenant sur le sujet de l’eau, elle annonçait la tenue d’une « grande Conférence de l’eau en Bourgogne Franche-Comté ».
Elle concluait sur une valeur cardinale qui lui est « très cher », le pilier (troisième) de la fraternité en citant Albert Camus : « (…) l’équilibre est un effort et un courage de tout instant. La société qui aura ce courage est la vraie société de l’avenir. Notre monde n’a pas besoin d’âmes tièdes. Il a besoin de cœurs brûlants qui sachent faire à la modération sa juste place ». Espérons en effet que les nouveaux attelages régionaux ne tomberont dans aucun extrême opposant stérilement agriculture et environnement par exemple.