Lait bio
Augmentation des couts, stagnation des prix
Depuis quelques mois, la filière laitière biologique est plongée dans de graves difficultés. Après une décennie de croissance ininterrompue, la guerre en Ukraine, l’inflation semblent avoir eu raison de cette belle trajectoire.
Depuis mi-2021 (source Cniel), la machine s’est enrayée et tandis que de nouveaux producteurs continuaient d’arriver dans cette filière, les marchés commençaient à donner des signes de faiblesse. Ce n’est que fin 2022 que la collecte de lait Bio a commencé à diminuer. Résultat, sur 1.270 Ml collectés, plus de 35 % de ce volume aurait été déclassé en conventionnel en 2022 d’après le Cniel.
Dans un tel contexte, la répercussion sur le prix du lait payé aux producteurs bio ne s’est pas fait attendre et en avril 2022, dans un contexte de forte inflation sur les charges, le prix du lait bio diminuait et passait même en dessous du conventionnel.
Situation intenable pour les producteurs devant respecter un cahier des charges strict impliquant des surcoûts de charges !
D’après les estimations de l’institut de l’élevage, leurs coûts de production auraient augmenté de près de 10 % en 2022. De plus, à cause du déséquilibre de marché, le prix du lait bio a stagné en moyenne en 2022 (+1 % seulement), contrairement au prix du lait conventionnel qui a augmenté de 23 %. Par conséquent, d’après l’institut de l’élevage, le revenu courant par unité de main-d’œuvre aurait baissé de 7.000 € dans les fermes bio de plaine en un an, et de 18.000 € depuis 2018.
Début 2023, on a commencé à voir des déconversions : -2.7 % de producteurs de lait Bio en BFC entre février 2023 et février 2022, d’après les chiffres du Criel.
Si ce panorama national sur la filière laitière biologique est plutôt inquiétant, des contrastes régionaux existent et si quelques industriels laitiers bio ont pu faire faillite sur le territoire, d’autres acteurs de la filière font le dos rond et s’adaptent.
