APICULTURE
L’encagement estival des reines contre le varroa
L’encagement estival des reines est une méthode de lutte biotechnique contre le varroa. Le point avec Adeline Alexandre, vétérinaire en charge de l’animation de la section apicole du GDS Auvergne-Rhône-Alpes.
Le varroa est un acarien parasite présent dans toutes les ruches. Il a été importé en France il y a une quarantaine d’années. Si aucun moyen de lutte n’est mis en œuvre, les conséquences sur les colonies d’abeilles sont dramatiques. Ce parasite se nourrit des hémolymphes et des corps gras des abeilles, ce qui signifie qu’il spolie et affaiblit l’insecte au niveau immunitaire et peut lui transmettre des virus. Afin de stopper le développement exponentiel du varroa, un traitement systématique doit être réalisé. « Près de 80 % des traitements médicamenteux sont effectués en juillet-aout. Il s’agit d’une action vitale en cette période de pic même si on ne vise pas l’éradication. Celle-ci est en effet impossible mais le traitement permet de limiter au maximum les conséquences sur les colonies », explique Adeline Alexandre, vétérinaire en charge de l’animation de la section apicole du GDS Aura.
Un moyen de lutte biotechnique
Il existe par ailleurs des moyens de lutte biotechnique afin de freiner la propagation et de renforcer l’efficacité des traitements. L’encagement estival des reines en fait partie. « L’encagement estival des reines permet de stopper ou de limiter les pontes de la reine pendant un cycle complet de couvain, c’est-à-dire vingt-quatre jours. À l’issue de cette période, la colonie se retrouve sans couvain et le traitement contre le varroa gagne en efficacité. Cette technique existe depuis plusieurs années. Il faut savoir qu’elle exige une bonne technicité, du temps et de l’expérience. Elle est assez couramment utilisée en apiculture biologique mais peut intéresser tous les apiculteurs, à condition qu’ils soient suffisamment expérimentés », a détaillé Adeline Alexandre. La mise en œuvre de l’encagement estival des reines demande une bonne préparation et une surveillance régulière : observation et suivi de l’infestation. « Cette méthode n’est pas une solution miracle mais doit être inscrite dans une stratégie globale sur l’exploitation. C’est avec la conjonction de divers moyens que l’on peut arriver à une situation acceptable car la lutte contre le varroa est complexe », a conclu Adeline Alexandre.