EXCLU WEB / Le Synalaf à la conquête de nouveaux marchés

Christophe Soulard 
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Le Syndicat national des labels avicoles de France (Synalaf) lance cet automne une vaste campagne d’information et de communication pour faire entrer le consommateur dans les coulisses du Label rouge. L’objectif est aussi de conquérir des parts de marchés à l’export. 

EXCLU WEB / Le Synalaf à la conquête de nouveaux marchés

Les consommateurs de volailles Label rouge pourront directement suivre, en direct, le quotidien des élevages de poules (chair et pondeuses) grâce à 20 webcams installées dans toute la France, dans des exploitations engagées en Label rouge, a indiqué le président du Synalaf, Bernard Tauzia. La campagne qui est déclinée sur six pays et sur trois ans, vise à mettre en valeur les conditions de production de ces volailles dont la notoriété est reconnue en France. « Pas moins de 95 % des Français connaissent le Label rouge et 60 % souhaitent avoir plus d’informations à son sujet », a ajouté Marc Saulnier, président de la Commission économique et communication du Synalaf. Concrètement, cette campagne intitulé « La volaille Label rouge comme vous ne l’avez jamais vue » se déclinera sur le bien-être animal en 2023, sur les savoir-faire en 2024 et sur la protection de l’environnement et la biodiversité en 2025. Tout un chacun pourra se brancher sur le site dédié (*) Déployée en France, cette campagne l’est également dans cinq autres pays européens : l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas, le Danemark et la Suède.

Produit de qualité supérieure

L’objectif est clairement de viser les consommateurs locaux très sensibles à ces questions de bien-être, de protection environnementale et de qualité. La volaille française Label rouge détient de nombreux atouts notamment dans l’antibiorésistance. « En première intention, les vétérinaires privilégient l’homéopathie et la phytothérapie à base d’ail, de thym et de romarin. Ce n’est vraiment qu’en seconde intention, si les problèmes persistent, que les antibiotiques sont utilisés », a souligné Marc Saulnier. Des arguments auxquels les populations nordiques sont aussi sensibles. « Elles constituent pour nous de vrais relais de croissance », a affirmé Jean-Christophe Rodallec, président de la Commission Œufs qui espère toucher les ménages mais aussi la restauration hors domicile (RHD). L’opportunité paraît d’autant plus intéressante que « quelques-uns de ces pays, Danemark et Pays-Bas notamment, ne disposent pas non plus d’espaces suffisants pour élever des poules dans des conditions similaires aux nôtres », a précisé Marc Saulnier. Autrement dit, la concurrence sera moindre sur un produit premium qui reste financièrement abordable : « Même si nos coûts de production ont augmenté en raison de l’augmentation de l’alimentation animale et des prix de l’énergie, on reste à 8,5 à 9 €/kg pour un produit de qualité supérieure », a estimé Bernard Tauzia. L’espoir de gagner des parts de marchés passe aussi pour le Synalaf par la RHD en France, notamment la restauration scolaire « où il existe de grosses capacités de développement », a-t-il ajouté. L’idée serait de développer la vente des cuisses de poulets « qui répond bien aux goûts des élèves et des attentes financières des parents d’élèves, car elles sont deux fois moins chères que les filets », a énoncé le président du Synalaf. 

(*) www.volailles-oeufs-labelrouge.fr 

Les chiffres clés de la volaille label rouge en 2021 

La France compte 5 000 éleveurs de volailles en Label rouge : 4 000 pour les volailles de chair (poulet, pintade, caille, canard, dinde, chapon…) et 1 000 pour les œufs. En 2021, pas moins de 480,5 millions d’œufs et 106,2 millions de volailles ont été labellisés et plus de 30 000 contrôles ont été effectués par des organismes certificateurs indépendants et agréés. La surface minimale de parcours extérieure par volatile est de 2 mètres carrés par poulet en système plein air, 4 m2 en système liberté et 5 m2 minimum par poule pondeuse. La durée d’élevage des poulets est de 81 jours minimum. « Mais on est proche des 88 jours en réalité », a indiqué Bernard Tauzia. La grande distribution représentait en 2020, 76,1 % des achats de poulets labels prêt-à-cuire et 59,4 % des achats de poulet Label en découpe.