Terra Vitis
Faire rayonner les valeurs

Charlotte Favarel
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C’est au château des Tours, à Saint-Étienne-la-Varenne, que l’assemblée générale de Terra Vitis a eu lieu le 25 avril dernier. Un cadre exceptionnel pour faire le point sur l’année écoulée et prendre le chemin de la revalorisation de la certification.

Faire rayonner les valeurs
Terra Vitis est né dans le Beaujolais mais cherche à s'étendre bien au delà. Profitant du cadre du château des Tours, l’équipe et les adhérents Terra Vitis Beaujolais Rhône-Alpes ont partagé un moment convivial.

Il y a vingt-cinq ans de cela, l’association Terra Vitis était pionnière en matière de certification. Environnement, société et enjeux d’avenir ont été les trois piliers fondateurs et le resteront. L’assemblée générale, qui s’est tenue le 25 avril à Saint-Étienne-la-Varenne, montre à quel point ces valeurs sont ancrées, et comment les obligations de la certification garantissent la qualité de la démarche.

Garder le cap

Avec un rayonnement national, l’association Terra Vitis Beaujolais Rhône-Alpes entend remobiliser ses adhérents, en baisse depuis trois ans. « Si au niveau local, on a une perte d’adhérents, on essaie d’en trouver de nouveaux. Avec les problématiques de marchés et de reprises d’exploitations, notre démarche très réglementée peut effrayer, admet Sylvain Paturaux, président, vigneron à Fleurie dans le Beaujolais voisin et ancien directeur de l’exploitation du lycée de Davayé et domaine des Poncétys. Il y a beaucoup d’obligations qui nous incombent mais on ne peut pas justifier d’une démarche pertinente sans attester du respect de la réglementation ». Ayant connu une affluence d’adhésions dans les années 2018 et 2019, « on revient au noyau dur d’avant, avec une cinquantaine d’adhérents », précise Thibault Laugâa, conseiller Terra Vitis à la chambre d’agriculture du Rhône, ancien responsable de l’Union viticole 71. La question du renouvellement des générations est un point de vigilance à prendre en compte.

Toutefois, les contrats de vente restent stables, « on a eu 5.500 hl de commercialisés en 2022 avec le millésime 2021 », précise le conseiller. Un basculement du volume s’opère vers les crus depuis 2021.

La rigueur, gage de qualité

Caroline Respaud, conseillère viticulture et phytosanitaire à la chambre d’agriculture du Rhône, a rappelé quelques points essentiels : « il faut penser à vérifier que le nom commercial du produit est toujours autorisé, bien respecter les ZNT aquatiques, absolument attendre 48 h et ne pas entrer dans les parcelles entre deux traitements, même équipé ». Sur 52 adhérents, 41 ont obtenu un avis favorable. Les bonnes pratiques à la vigne concernent aussi les formations liées à la santé et à la sécurité au travail.

Quelques modifications du cahier des charges vont dans le sens d’une meilleure sécurité. « La formation santé et sécurité au travail est à renouveler tous les cinq ans, annonce Thibault Laugâa. Une attestation de vigilance a été mise en place lorsqu’on a recours à des prestataires viticoles employant de la main-d’œuvre ». Cette attestation permet de protéger chaque vigneron par rapport aux sociétés qui ne paieraient pas leurs cotisations sociales.

Modification des statuts

Pour harmoniser le règlement intérieur à celui des autres associations régionales Terra Vitis, Thibault Laugâa annonce quelques changements du côté des statuts. Les caves coopératives et les metteurs en marché pourront donc, dès à présent, être adhérents et membres du conseil d’administration. « On a pensé cette inclusion avec deux collèges : un pour les membres adhérents exploitants et un autre pour les metteurs en marché. Tout en sachant que les membres adhérents exploitants représentent a minima deux tiers du conseil d’administration ». Les caves coopératives ou maisons de négoce voulant adhérer doivent respecter et appliquer le cahier des charges pour l’ensemble des vins vinifiés et commercialisés.

La certification reste optimiste quant aux valeurs défendues et à sa notoriété. « Il faut rester confiant dans l’intérêt de la démarche, car elle permet de justifier la réglementation. Soyez fiers, c’est une démarche certes coûteuse en temps et en obligations, mais fiable. On le voit auprès des clients et prescripteurs, il faut continuer à y croire et faire connaître nos valeurs », encourage en conclusion Sylvain Paturaux.

La communication au cœur des enjeux 

Directrice de la fédération nationale Terra Vitis, Anne-Laure Ferroir était présente à l’assemblée générale. Elle est revenue sur le grand axe de la communication pour mettre en avant la démarche. « C’est une démarche qui est engageante et qui représente une plus-value. Vous étiez pionniers il y a vingt-cinq ans et il faut être capable de vous mettre en avant », défendait-elle. Pour sensibiliser de nouveau le public et les professionnels de la filière, avec l’aide d’une agence de communication, un site Internet a été créé où articles de blog et vidéos explicatives de la démarche traduisent les fondamentaux. Des outils de communication plus lisibles à disposition de la presse et des vignerons comme des affiches ou flyers sont également disponibles. Et un événement en fin d’année pour les 25 ans de l’association se profile…

« La démarche répond aux attentes sociales et sociétales mais aussi aux enjeux environnementaux », ajoute la directrice. Avec presque 2.000 adhérents au niveau national, Terra Vitis prend le chemin de la revalorisation et compte bien le faire savoir.