Gaec Robin-Vannier à Chapaize
Assemblée de section du Herd-Book Limousin chez les pionniers de la limousine en Saône-et-Loire

Marc Labille
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Les éleveurs limousins de la section Bourgogne Rhône-Alpes se sont retrouvés le 9 avril dernier à Chapaize. L’occasion de visiter l’élevage du Gaec Robin-Vannier dont les associés figurent parmi les pionniers de la limousine en Saône-et-Loire. 

Assemblée de section du Herd-Book Limousin chez les pionniers de la limousine en Saône-et-Loire
Paul Vannier s’est livré à une présentation détaillée du cheptel du Gaec Robin-Vannier. Ici, le taureau Redon, trois ans et demi, détenu en co-propriété avec la Ferme de Lusignat (01).

Le 9 avril dernier, une quarantaine d’éleveurs de limousines se sont rendus sur l’exploitation du Gaec Robin-Vannier à Chapaize. La structure compte quatre associés : Jean-Luc Robin, Solange, Philippe et Paul Vannier. Le Gaec a vu le jour en 2008 de l’association de Jean-Luc Robin, installé depuis 1995 près de Chapaize, avec Solange et Philippe Vannier, auparavant à Charmoy. Solange et Philippe se sont installés en 1987 sur les pentes du massif d’Uchon. À la création du Gaec, les deux cheptels inscrits ont été réunis et en 2017, le fils de Solange et Philippe rejoignait la structure en développant un atelier de poules pondeuses. L’exploitation s’est également convertie à l’agriculture biologique. Aujourd’hui, elle couvre 320 hectares dont environ 120 de grandes cultures. Le cheptel compte cent vaches mères qui vêlent à deux périodes distinctes : en octobre-novembre et en mars-avril.

Réunis par la passion de la limousine !

La sélection et la passion de la race unissent les quatre associés. La famille Robin a été la première en Saône-et-Loire à introduire la race limousine dans le département il y a une cinquantaine d’années. Sélectionneur depuis son installation, Philippe Vannier s’est, pour sa part, beaucoup investi au Herd Book Limousin. Il a présidé la section Bourgogne Rhône-Alpes pendant une vingtaine d’années avant d’entrer au bureau du Herd Book. Une responsabilité qu’il a assumée avec beaucoup de bonheur, reconnaît-il, lui qui était le seul éleveur du charolais à siéger au Herd Book de la race limousine !

Des taureaux marquants

Bien que loin du berceau, le Gaec Robin-Vannier s’est toujours montré exigeant en matière de génétique, utilisant des taureaux de haut niveau dont certains ont véritablement marqué l’élevage. Les associés n’ont jamais hésité à aller se fournir auprès des grandes maisons de la race. Ils fréquentent aussi beaucoup la station raciale de Lanaud en Haute-Vienne et s’adaptent à « des modes de commercialisation qui évoluent : ventes de groupements, syndicats d’éleveurs… », confie Jean-Luc Robin. Le Gaec achète souvent ses taureaux en copropriété. Il en possède aujourd’hui quatre qu’il partage avec la Ferme de Lusignat dans l’Ain. Les génisses sont inséminées avec des taureaux à vêlage facile. Très attachés aux qualités de race de leurs animaux, les associés accordent cependant une attention grandissante aux index. Les clients sont de plus en plus demandeurs, confie Jean-Luc.

4 à 5 veaux à la station de Lanaud chaque année

Chaque année, le Gaec Robin-Vannier commercialise une quinzaine de veaux mâles reproducteurs ainsi qu’une vingtaine de génisses d’élevage âgées de 12 à 24 mois. Ce qui n’est pas sélectionné pour la reproduction est valorisé en veaux rosés. Seules les femelles destinées à la vente directe sont engraissées selon le cahier des charges bio. Le poids de carcasse moyen des génisses est d’environ 520 kg et celui des vaches 515.

Les veaux mâles reproducteurs sont vendus à la ferme ainsi qu’à la station de Lanaud. 4 à 5 veaux vont à la station d’évaluation raciale chaque année. L’entrée en station permet aussi à l’élevage de faire génotyper ces mâles. Bien que loin du berceau de race, le Gaec Robin-Vannier participe régulièrement aux concours de reproducteurs. Il participe notamment au concours interrégional et a déjà foulé les rings du national limousin ainsi que du concours général à Paris.

Le Gaec Robin-Vannier cherche un associé…

En fin d’année, Solange et Philippe Vannier prendront leur retraite. Malgré d’intenses recherches durant deux ans, le Gaec Robin-Vannier n’est toujours pas parvenu à trouver de successeur pour remplacer Solange et Philippe. Une déception pour les deux époux qui avaient pourtant à transmettre les parts d’une belle structure diversifiée, avec un cheptel limousin de haut niveau génétique, un atelier en vente directe de poules pondeuses florissant, le tout en bio. Cette absence de repreneurs est incompréhensible à leurs yeux. Avec seulement deux associés (Paul et Jean-Luc), l’exploitation pourrait être contrainte d’abandonner la production d’œufs en vente directe, regrettent-ils.

Une section toujours très dynamique en Bourgogne Rhône-Alpes
Lors de l’assemblée générale de section du Herd-Book Limousin : Laurianne Bos technicienne de secteur, David Delgoulet chef de service au HBL, Guy Bourbouloux (19) membre du bureau du HBL, Laurent Bernard (42) président de la section et François Breugnot (58) vice-président.

Une section toujours très dynamique en Bourgogne Rhône-Alpes

Il y a longtemps que l’assemblée générale de la section Bourgogne Rhône-Alpes du Herd Book Limousin (HBL) n’avait pas eu lieu en Saône-et-Loire. C’est donc avec un plaisir non feint qu’une quarantaine d’éleveurs, venus d’une douzaine de départements se sont retrouvés à Chapaize, commune de l’exploitation du Gaec Robin Vannier. À une époque où l’on peine à faire déplacer les éleveurs, la vue d’une salle pleine à ras bord faisait le bonheur des responsables de la race. À l’image du représentant du HBL Guy Bourbouloux (19) qui ne cachait pas que la mobilisation n’est pas toujours aussi flatteuse au cœur du berceau de race. Motivés, les éleveurs de limousines hors berceau le sont. Quitte à faire cinq heures de routes ou 750 km pour rejoindre les collègues ou les outils raciaux ! À Chapaize, outre les éleveurs bourguignons et de départements limitrophes (42, 69, 01), certains étaient venus des Bouches-du-Rhône et des Alpes-de-Haute-Provence !

Une section qui gagne des adhérents et des vaches

Cette année encore, la section Bourgogne Rhône-Alpes (BRA) continue de se distinguer de l’érosion générale en parvenant à accroître son nombre d’adhérents : 75 élevages pour un total de 1.322 en France. Dans un contexte national de baisse contenue du nombre de vaches cotisantes à l’échelle nationale (65.000 vaches), la section BRA connaît une hausse de + 5 % atteignant 2.400 vaches inscrites. Durant la campagne passée, les éleveurs limousins de BRA ont fourni 14 veaux à la station nationale de Lanaud dont huit ont été qualités. Dans le même temps, ils ont acheté 13 mâles reproducteurs évalués à la station raciale.

Satisfait de ces bonnes performances régionales, le président de la section Laurent Bernard (42) félicitait les éleveurs pour leur motivation, laquelle permet de « poursuivre le développement de la section ».

La contrainte de l’éloignement…

« Seule occasion de rassembler les adhérents, l’assemblée générale est un moment propice pour faire remonter les difficultés d’une zone loin du berceau avec ses problématiques propres », soulignait le président. Et de fait, le dynamisme des éleveurs limousins de cette zone souffre malgré tout de difficultés liées à leur dispersion géographique. C’est ce que plusieurs éleveurs sont venus exprimer à Chapaize devant les responsables de la race. Une problématique que ne niait pas le HBL. Corollaire à cette difficulté géographique, certains éleveurs avouaient leur tentation de renoncer à l’inscription. D’autant qu’au regard des frais engendrés, la valorisation n’est pas toujours au rendez-vous, regrettaient-ils. Entendant la remarque de ces éleveurs, les responsables du HBL alertaient cependant sur l’importance que représente « la marque HBL », notamment pour ceux qui sont tentés de vendre des reproducteurs non inscrits. L’inscription et tout son apport technique font tout de même partie du socle du progrès génétique. Autant de garanties recherchées que les animaux non inscrits n’ont pas.