L’usine de méthanisation de Ciel, la SAS Méthanergie Ciel, a été inaugurée jeudi 12 septembre dernier, soit précisément sept mois après le début officiel de sa production. La journée portes ouvertes organisée le lendemain a attiré de nombreux agriculteurs, intéressés par le concept et le débouché potentiel.

Le biogaz, source potentielle de diversification

Les différents partenaires qui ont participé au projet du méthaniseur étaient présents bien évidemment, mais de nombreux agriculteurs ont aussi fait le déplacement jusqu’à Ciel, vendredi 13 septembre, pour comprendre les tenants et les aboutissants d’une telle structure.
La SAS Méthanergie Ciel, qui représente un investissement de 5,5 millions d'euros, a officiellement commencé à injecter du gaz dans le réseau de GRDF le 12 février dernier. Il y a donc sept mois… Sept ans après le lancement du projet. Deux ans après la pose de la première pierre.
Aujourd’hui, après une période de réglages et d’adaptation, la structure a non seulement atteint ses objectifs, mais elle est surtout en phase d’agrandissement. « Nous avons atteint les 130 Nm3/h qui étaient notre objectif, explique Jean-Louis Moratin, son président. Nous sommes dans l’attente d’obtenir les dernières autorisations pour passer à 200 Nm3/h soit une augmentation de plus de 30 % ».
Une augmentation qui ne nécessitera pas pour autant de rechercher de nouveaux apporteurs : la dizaine d’agriculteurs qui approvisionnent déjà le méthaniseur sont les premiers à souhaiter fournir plus de matière.

Une recette précise et délicate

Les questions ont fusé de la part de la soixantaine de personnes qui participaient à la visite du site, sur le type de matières nécessaire à l’approvisionnement. Et Jean-Paul Moratin, le directeur général de la structure, de préciser qu’à « chaque méthaniseur sa ration. La nôtre est établie par un biologiste selon notre stock d’intrants » (voir encadré).
Depuis début septembre, Méthanergie Ciel s’est aussi doté d’un broyeur : « nous broyons les déchets végétaux avant leur stockage, cela limite le volume et les risques d’échauffement et permet un rendement encore meilleur ».
Ce broyeur vient compléter un parc matériel important : « semoirs, tonnes de transferts et d’épandage, groupe de fauche, etc. », un équipement adapté « à notre nouveau métier qui est producteur de gaz », a souligné Jean-Paul Moratin.
Pour « ce nouveau métier », les frères Moratin ont notamment été suivis par Thomas Gontier. Pour tout ceux qui envisagerait de se lancer dans un tel projet, le conseiller expert énergie renouvelable à la chambre d’agriculture insiste sur plusieurs points : « la première chose est de déterminer la destination de la production de biogaz, cogénération ou pour injection dans le réseau ». Une seconde solution qui ne peut être envisagée que si le réseau est à proximité. « Une fois cela établi, il y a beaucoup de travail en amont notamment pour établir précisément la stabilité de l’approvisionnement et pour dimensionner correctement le projet ».

On gagne combien ?

Au-delà de cet ensemble complexe régi en partie par la proximité et la régularité de l’approvisionnement des matières, la question du revenu était sur toutes les lèvres.
« Nous sommes là pour en savoir un peu plus sur le type de contrat qu’il faut passer et sur ce que ça rapporte », ont expliqué les membres du CDAR, le comité de développement agricole et rural du chalonnais.
Car la perspective d’un complément de revenu, c’est bien ce qu’envisagaient plusieurs des agriculteurs présents : « j’ai 70 ha de blé, orge, maïs, etc. J’ai de bonnes productions, mais il n’y a pas le prix en face », se désolait l’un d’eux. Ainsi avec trois autres exploitants, tous comme lui du secteur de Saint-Loup-Géanges, ils sont au « stade de pré-réflexion pour un méthaniseur ». Ils sauront d’ici quelques jours s’ils se lancent véritablement dans un tel projet. « Ce serait de toute façon à une toute autre échelle que celui de Ciel : il serait deux fois moins important et uniquement approvisionné par des produits agricoles, on veut éviter le secteur agroindustriel ».
Cette démarche de « prise d’information sur une autre forme de valorisation et pour diversifier l’activité » était commune à nombre de visiteurs.
C’était aussi dans cette perspective que les professeurs de la MFR de Mazille avaient emmené leurs élèves de première et terminale en CGEA. « Nous n’avons pas de cours où l’on aborde directement la méthanisation, mais venir ici représente une ouverture d’esprit sur ce qui se fait en matière de source de revenu et de recherche d’autonomie en énergie et en fertilisation ».

Plusieurs projets

À l’image des projets qui sont en train de naître ailleurs dans le département et notamment du côté de Simard, se lancer dans cette filière questionne et fascine.
Si la rentabilité et le retour sur investissement, multifactoriels, restent à établir pour chaque projet, la diversification reste un élément clé pour les agriculteurs potentiellement intéressés. Mais la régularité et l’assurance de l’approvisionnement inquiétaient ceux qui s’avouent beaucoup plus pessimistes sur le devenir en général du monde agricole. « De plus en plus arrêtent. Pour se lancer dans un tel investissement il faut être sûr du devenir de la filière », commentait ainsi un éleveur.
Pour autant l’État, par l’intermédiaire de l’Ademe, s’est fixé comme objectif 1.000 unités de méthanisation en 2023, soit huit à dix par départements, dont la cogénération représente une très grande majorité.

Le biogaz, source potentielle de diversification

Les différents partenaires qui ont participé au projet du méthaniseur étaient présents bien évidemment, mais de nombreux agriculteurs ont aussi fait le déplacement jusqu’à Ciel, vendredi 13 septembre, pour comprendre les tenants et les aboutissants d’une telle structure.
La SAS Méthanergie Ciel, qui représente un investissement de 5,5 millions d'euros, a officiellement commencé à injecter du gaz dans le réseau de GRDF le 12 février dernier. Il y a donc sept mois… Sept ans après le lancement du projet. Deux ans après la pose de la première pierre.
Aujourd’hui, après une période de réglages et d’adaptation, la structure a non seulement atteint ses objectifs, mais elle est surtout en phase d’agrandissement. « Nous avons atteint les 130 Nm3/h qui étaient notre objectif, explique Jean-Louis Moratin, son président. Nous sommes dans l’attente d’obtenir les dernières autorisations pour passer à 200 Nm3/h soit une augmentation de plus de 30 % ».
Une augmentation qui ne nécessitera pas pour autant de rechercher de nouveaux apporteurs : la dizaine d’agriculteurs qui approvisionnent déjà le méthaniseur sont les premiers à souhaiter fournir plus de matière.

Une recette précise et délicate

Les questions ont fusé de la part de la soixantaine de personnes qui participaient à la visite du site, sur le type de matières nécessaire à l’approvisionnement. Et Jean-Paul Moratin, le directeur général de la structure, de préciser qu’à « chaque méthaniseur sa ration. La nôtre est établie par un biologiste selon notre stock d’intrants » (voir encadré).
Depuis début septembre, Méthanergie Ciel s’est aussi doté d’un broyeur : « nous broyons les déchets végétaux avant leur stockage, cela limite le volume et les risques d’échauffement et permet un rendement encore meilleur ».
Ce broyeur vient compléter un parc matériel important : « semoirs, tonnes de transferts et d’épandage, groupe de fauche, etc. », un équipement adapté « à notre nouveau métier qui est producteur de gaz », a souligné Jean-Paul Moratin.
Pour « ce nouveau métier », les frères Moratin ont notamment été suivis par Thomas Gontier. Pour tout ceux qui envisagerait de se lancer dans un tel projet, le conseiller expert énergie renouvelable à la chambre d’agriculture insiste sur plusieurs points : « la première chose est de déterminer la destination de la production de biogaz, cogénération ou pour injection dans le réseau ». Une seconde solution qui ne peut être envisagée que si le réseau est à proximité. « Une fois cela établi, il y a beaucoup de travail en amont notamment pour établir précisément la stabilité de l’approvisionnement et pour dimensionner correctement le projet ».

On gagne combien ?

Au-delà de cet ensemble complexe régi en partie par la proximité et la régularité de l’approvisionnement des matières, la question du revenu était sur toutes les lèvres.
« Nous sommes là pour en savoir un peu plus sur le type de contrat qu’il faut passer et sur ce que ça rapporte », ont expliqué les membres du CDAR, le comité de développement agricole et rural du chalonnais.
Car la perspective d’un complément de revenu, c’est bien ce qu’envisagaient plusieurs des agriculteurs présents : « j’ai 70 ha de blé, orge, maïs, etc. J’ai de bonnes productions, mais il n’y a pas le prix en face », se désolait l’un d’eux. Ainsi avec trois autres exploitants, tous comme lui du secteur de Saint-Loup-Géanges, ils sont au « stade de pré-réflexion pour un méthaniseur ». Ils sauront d’ici quelques jours s’ils se lancent véritablement dans un tel projet. « Ce serait de toute façon à une toute autre échelle que celui de Ciel : il serait deux fois moins important et uniquement approvisionné par des produits agricoles, on veut éviter le secteur agroindustriel ».
Cette démarche de « prise d’information sur une autre forme de valorisation et pour diversifier l’activité » était commune à nombre de visiteurs.
C’était aussi dans cette perspective que les professeurs de la MFR de Mazille avaient emmené leurs élèves de première et terminale en CGEA. « Nous n’avons pas de cours où l’on aborde directement la méthanisation, mais venir ici représente une ouverture d’esprit sur ce qui se fait en matière de source de revenu et de recherche d’autonomie en énergie et en fertilisation ».

Plusieurs projets

À l’image des projets qui sont en train de naître ailleurs dans le département et notamment du côté de Simard, se lancer dans cette filière questionne et fascine.
Si la rentabilité et le retour sur investissement, multifactoriels, restent à établir pour chaque projet, la diversification reste un élément clé pour les agriculteurs potentiellement intéressés. Mais la régularité et l’assurance de l’approvisionnement inquiétaient ceux qui s’avouent beaucoup plus pessimistes sur le devenir en général du monde agricole. « De plus en plus arrêtent. Pour se lancer dans un tel investissement il faut être sûr du devenir de la filière », commentait ainsi un éleveur.
Pour autant l’État, par l’intermédiaire de l’Ademe, s’est fixé comme objectif 1.000 unités de méthanisation en 2023, soit huit à dix par départements, dont la cogénération représente une très grande majorité.