Établissements scolaires agricoles
Une réouverture progressive avec beaucoup de points d’interrogation

Régis Gaillard
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L'assouplissement du confinement ne signifie pas pour autant sa fin ou que tout recommence comme avant. Bien au contraire, cette pause de la pandémie pose plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. Notamment pour les établissements scolaires agricoles.

Une réouverture progressive avec beaucoup de points d’interrogation

La spécialité médicale en vogue dans les semaines à venir sera sans aucun doute l’ophtalmologie. Car tous les décideurs sont actuellement dans le flou le plus complet. Le domaine de l’enseignement agricole n’échappe à cette règle, bien malgré lui. Cela peut même faire penser à certains moments à la quadrature du cercle. Car il apparaît bien difficile de mettre en place un mode de fonctionnement qui suppose de faire tout autrement que ce qui a été pratiqué pendant des décennies. Et ce, en un temps record.

Communiquer via la toile

Les établissements scolaires ont donc dû s’adapter. À commencer par leur communication, résolument moderne, faute de pouvoir accueillir in situ du public. Dernier exemple en date, les CFPPA, les lycées et les CFA agricoles publics ont choisi d’organiser des portes ouvertes numériques virtuelles sur les mois de mai et de juin. Avec une journée commune à tous les établissements le 16 mai dernier. Ces portes ouvertes à distance ont pour objectif de permettre à toute personne souhaitant se réorienter ou développer ses compétences de découvrir l’offre de formation proposée par les établissements publics, par les voies scolaires, par apprentissage ou formation pour adultes, demandeurs d’emploi… Dans ce cadre, les internautes peuvent accéder à différentes ressources, présentations, témoignages et vidéos sur les métiers, les formations, le cadre de vie (dont l’internat) tout en profitant de visites virtuelles des centres de formation. Ils peuvent également échanger avec les équipes pédagogiques. À noter que, si les règles de levée de confinement le permettent, dans certains établissements, des rendez-vous individuels pourront être planifiés. Enfin, les établissements restent joignables via des permanences téléphoniques.

Une rentrée progressive en pointillé

Mais là où le bât blesse, c’est du côté du retour des élèves et personnels éducatifs dans lesdits établissements prévu, très progressivement, à partir de début juin (notre département est classé en rouge). Cela dépendra, en premier lieu, de l’évolution de la pandémie en France. Si la Bourgogne Franche-Comté reçoit le feu vert pour accueillir les apprenants, les conditions de cet accueil restent extrêmement incertaines. Et dépendront en grande partie du choix de chaque établissement. Contrairement à l’Éducation nationale (les établissements scolaires agricoles dépendent du ministère de l'Agriculture), rien n’interdirait de recevoir plus de quinze élèves par classe. L’idée est de raisonner par m² disponible par apprenant et non par élève. Mais il faudra, en outre, gérer la restauration et l’internat avec, là aussi, des problématiques de sécurité sanitaires. Un vrai casse-tête en perspective. D’autant plus que chaque directeur décidera quel nombre d’apprenants il est capable d’accueillir dans un premier temps. Mais aussi s’ils reviennent la semaine suivante ou non, quels élèves seront prioritaires pour revenir au sein de l’établissement, s’il y aura un roulement d’élèves… En résumé, cela se fera au cas par cas, établissement par établissement. Et famille par famille... Avec la possibilité, aussi, de voir cette situation se pérenniser dans le temps et se prolonger au-delà de la prochaine rentrée scolaire. Car même si aucune suppression de formation n’est évoquée pour le moment, les nuits risquent d’être bien courtes au moment de réorganiser les formations et les classes en septembre prochain en cas de persistance du Covid-19, sans forcément plus de moyens humains et/ou financiers à disposition des établissements agricoles.