Accès au contenu
Aviculture

L’eau en élevage avicole, une ressource indispensable

Dans un contexte de réchauffement climatique, la question de la ressource en eau – et de sa disponibilité – est au cœur des sujets. Quels sont les besoins en élevage de poules pondeuses ? Sur quelles alternatives au réseau peut-on s’appuyer ? Éléments de réponse. 

Par Amandine Priolet
L’eau en élevage avicole, une ressource indispensable
©Itavi : La qualité des eaux alternatives joue un rôle important sur la santé et les performances des volailles.

En élevage de volailles, les besoins en eau sont importants, tant pour l’abreuvement des animaux que pour la brumisation en bâtiment lors de périodes de fortes chaleurs ou encore pour le lavage. Dans ce contexte, l’Itavi s’est engagé dans le projet multifilières Cerceau 1, afin de recueillir des références sur la consommation d’eau adaptées à la diversité des systèmes de production et des zones climatiques en région Auvergne-Rhône-Alpes. Dans ce contexte, des suivis ont été réalisés pendant plus d’un an à travers des élevages de volailles de plein air / bio, avec des systèmes de brumisation ou des brasseurs d’air, grâce à la mise en place de compteurs spécifiques dans les bâtiments. « Les premiers résultats ont permis de montrer que la courbe de consommation d’eau est semblable à une courbe de ponte, avec une période de consommation croissante au départ, puis une phase de stabilisation de l’abreuvement lors du pic de ponte (en moyenne 120 ml d’eau consommée / volaille / jour), et enfin une phase d’hétérogénéité à la fin du lot. L’abreuvement reste le poste principal consommateur d’eau », précise Léa Ottmann, chargée de mission santé animale au sein de l’institut. En moyenne, dans un élevage avec brumisation, il faut compter 227,3 ml / volaille / jour contre 199,8 ml / volaille / jour dans un élevage avec brasseur d’air.

Lavage du bâtiment

Les données quant au lavage d’un bâtiment sont très hétérogènes (68.3 L / m² en moyenne). Ces statistiques montrent l’importance de la ressource en eau en élevage, une ressource toutefois sous tension. « De plus en plus d’alternatives se développent chez les agriculteurs avec des systèmes de forage, de récupération de pluies, etc. Cela nous conduit à nous pencher sur la qualité des eaux alternatives, ces dernières s’avérant pertinentes, mais nécessitant une gestion plus poussée pour la santé et la performance des volailles », indique-t-elle. S’il n’existe pas de réglementations quant à la qualité de l’eau, des recommandations sont faites, en termes notamment de qualité bactériologique et physico-chimique. « En cas de non-respect des préconisations, on risque non seulement d’avoir des pertes de performances, mais aussi de voir apparaître des pathologies induisant des traitements », alerte Léa Ottmann. Plusieurs systèmes ont été étudiés au cours du projet : eau de pluie et traitement UV, forage et traitement UV, forage et électrolyse. Les eaux de forage – en cas de forte pluie — peuvent apporter une hausse des polluants et des métaux. Pour l’UV, il est nécessaire de faire attention au manque de rémanence, en ayant un circuit sécurisé pour éviter la recontamination. Enfin, l’électrolyse doit être adaptée en fonction de la qualité physico-chimique de l’eau.