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Mise à l'herbe

Bientôt le retour au grand air… et à l’herbe fraîche

Au Gaec de la Gravaise, à Montbellet, la mise à l’herbe des animaux se prépare pour Fabien Coulon et ses trois associés. Entre le 1er et le 15 avril, environ 400 vaches laitières et allaitantes, ainsi que 120 chèvres, retrouveront leurs belles prairies.

Par Christopher Levé
Mise à l'herbe
Le retour aux près pour les animaux de Fabien Coulon et ses associés est prévu pour début avril.

D’ici quelques semaines, les animaux du Gaec de la Gravaise, situé à Montbellet, vont retrouver leurs prairies après avoir passé l’hiver au chaud, à la stabulation. Et ils sont beaucoup à aller au vert. « Au total, il y a environ 100 vaches (laitières : très majoritairement montbéliardes et un peu de prim’holstein ; et allaitantes : avec une majorité de charolaises et un quelques limousines) pour chacun des associés (ils sont quatre, N.D.L.R.) et 120 chèvres », indique Fabien Coulon, éleveur du Gaec.
À côté, les associés exploitent 500 ha. « La moitié est en herbe, l’autre en culture, pour la consommation des animaux et la vente des céréales à la coopérative. Sur cette seconde moitié, on cultive notamment 40 ha de ray-grass italien, qu’on va ensiler, afin de servir d’alimentation pour les vaches toute l’année. Cela permet notamment d’avoir une régularité dans la ration des vaches laitières », poursuit Fabien Coulon.

Retour aux près en avril

Alors, quand et comment se passe la mise à l’herbe au Gaec de la Gravaise ? « Elle se fait simplement. Notre but n’est pas de lâcher les vaches trop tôt, on laisse pousser l’herbe, car on ne fait pas le déprimage (faire pâturer des parcelles qui seront fauchées plus tard dans la saison, N.D.L.R.). Ainsi, on sort les animaux entre le 1er et le 15 avril. On n’est pas pressé, car on a toujours assez de stock pour nourrir tout le monde l’hiver », répond l’éleveur.
Au niveau des vaches, une petite différence est faite entre les laitières et les allaitantes au moment de la mise à l’herbe, en ce qui concerne l’alimentation. « Pour les vaches laitières, étant donné qu’elles rentrent et sortent de la stabulation pour la traite, on augmente la pâture en durée et en volume sur quinze jours. Toutefois, pour les autres animaux, comme le parcellaire n’est pas limitrophe à la stabulation, il y a un changement de ration assez brutal, en passant d’une ration sèche (foin ensilage) à de la pâture fraîche, du jour au lendemain ». Pour les plus jeunes animaux, une complémentation a toutefois lieu, pour leur laisser le temps de s’adapter.

Le déparasitage en hiver

Au Gaec de la Gravaise, le déparasitage a lieu au moment du retour en stabulation (autour du 11 novembre) des animaux et non à leur sortie. Dans le but « qu’ils n’aient plus à lutter contre divers parasites une fois rentrés et que toute l’alimentation qu’ils consomment soit valorisée de manière optimale. Et lorsqu’ils sortent, n’ayant pas de parasites, il n’y a pas de risque de contaminer dans l’immédiat la parcelle. Puis, vers juin-juillet, les jeunes animaux sont déparasités, notamment contre les strongles », explique l’éleveur.
Quant à la gestion hivernale ? Là encore, elle est simple. « L’hiver, on alimente les animaux le mieux possible, c’est-à-dire qu’ils ont des rations bien calées en énergie, en protéines. Ils ne manquent de rien. Et en plus de cela, on minéralise énormément nos rations. Le fait de faire cela fait qu’on a des animaux en forme, qui peuvent accuser facilement un changement alimentaire. Au niveau de l’alimentation, on est sûr du foin, de l’ensilage d’herbe avec une complémentation en céréales et en tourteaux, ainsi qu’un apport minéral, pour les vaches allaitantes. Les laitières, on leur donne de l’ensilage de maïs, de l’ensilage d’herbe, et de l’enrubannage de luzerne. Tout est produit sur la ferme sauf le tourteau (de soja pur) ».
Mais bientôt, ce sera herbe fraîche pour tout le monde au menu !

Le point sur la situation sanitaire

Vice-président du GDS71, vice-président du GDS BFC et administrateur au niveau national, Fabien Coulon fait un point sur la situation sanitaire concernant les bovins. « La Saône-et-Loire a clairement été touchée en 2024 par la FCO-8, qui était déjà sur notre territoire depuis très longtemps. L’année dernière est arrivée également la FCO-3 par le nord-est de la France. On est actuellement à la croisée des chemins avec ces deux maladies. S’il n’y a pour l’heure que peu de cas de FCO-3 en Saône-et-Loire, les collègues des autres départements de la région sont bien plus touchés, notamment dans l’Est ».
S’ajoute à cela la pression de la MHE. « En Saône-et-Loire, on a la chance, pour le moment, que les différents vaccins soient disponibles. Dans notre département, on peut dire que l’immunité pour la FCO-8 est assez bonne, alors on préconise de vacciner plutôt les animaux contre la FCO-3 et la MHE, qui pourraient causer d’importants dégâts à l’avenir ».

Zoom sur le Gaec de la Gravaise

Le Gaec de la Gravaise, créé en 1981, est un Gaec familial historiquement familial. « Il y a toujours eu plusieurs productions laitières avec un élevage bovin, un élevage caprin et de la transformation fromagère, ici. Puis, l’exploitation s’est beaucoup développée à la fin des années 1990 avec l’installation de mes cousins. À l’installation du premier, en 1996, l’atelier allaitant a été lancé », raconte Fabien Coulon.
Sur la ferme, on trouve environ 400 vaches allaitantes et laitières (production de fromage, de crème et de beurre à partir de 50.000 litres de lait sur les 900.000 litres produits à l’année, le reste étant livré à Sodiaal), ainsi que 120 chèvres, avec un atelier de transformation où est transformée la totalité du lait de chèvre (environ 75.000 litres de lait par an en fromage (environ 150.000 à l’année), ainsi qu’une partie transformation de lait de vache (avec du fromage, de la crème et du beurre, correspondant à un peu moins de 50.000 litres de lait sur les 900.000 litres produits à l’année).