Des solutions pour l’avenir
sans obtenir pour le moment de réponse efficace de la part des pouvoirs
publics, la FNSEA et JA ont décidé de réunir un meeting syndical à
Lamotte-Beuvron, le 1er septembre, pour élaborer un plan d’avenir pour
l’agriculture française.

Stratégie syndicale
De la même manière, les propositions structurelles portées par la FNSEA et JA devront être mieux entendues par les politiques, en particulier dans la perspective des élections à venir. « Une feuille de route sera présentée aux candidats à la présidentielle dans les deux mois qui viennent », précise d’ailleurs Christiane Lambert, vice-présidente de la FNSEA. Le syndicalisme agricole entend bien être moteur dans la recherche de solutions, car comme le rappelle Jérémy Decerle, « les politiques peuvent moins pour nous que par le passé. Quand nous traversons des crises, nous avons le réflexe syndical de chercher les responsables et de s’en prendre à eux. Nous avons raison, mais ça ne suffit plus. Les leviers majeurs sont entre nos mains ». Les deux organisations avancent ainsi plusieurs mesures dont, en premier lieu une construction plus équilibrée du prix, avec une prise en compte des coûts de production, des OP plus fortes car regroupées, et une sensibilisation des consommateurs à la valeur des produits français. Pour la compétitivité, la réduction des charges et des normes reste une des demandes fortes de la profession, qui souhaitent aussi une fiscalité pluriannuelle. L’innovation doit également être favorisée, au-delà du principe de précaution qui empêche le secteur de se moderniser davantage. Enfin, les organisations mettent l’accent sur l’installation, qui doit être particulièrement aidée en cette période de crise, à travers des outils de régulation du foncier, un véritable statut de l’agriculteur professionnel et des avantages fiscaux.
Accompagnement individuel
Mais la FNSEA et JA n’oublient pas qu’après cette année catastrophique, toute une série de mesures d’urgence s’imposent : prise en charge des cotisations sociales, dégrèvement de la TFNB, mesures exceptionnelles pour éviter l’effondrement du système assuranciel, accès aux prêts de trésorerie, prise en charge des intérêts des prêts, année blanche, aides exceptionnelles de l’Union Européenne, ou encore versement de l’avance de trésorerie des aides Pac 2016. Pour Xavier Beulin, président de la FNSEA, une attention particulière doit cette année porter sur l’accompagnement individuel. Il demande notamment la prise en charge par l’Etat d’un fonds de garantie, pour permettre aux agriculteurs de renégocier leurs prêts en apportant une garantie aux établissements bancaires. Enfin, conscient de la gravité exceptionnelle de la crise et des drames qu’elle peut entraîner, Xavier Beulin a tenu à lancer, aux quelques 800 responsables agricoles réunis devant lui, un appel à « aller vers les plus vulnérables », ceux qui n’osent pas parler de leurs difficultés, pour « leur proposer un conseil, un appui ».
Ultime recours
« Jamais je n’ai parlé de restructuration de l’agriculture ! », a précisé Xavier Beulin à la fin de son discours, le 1er septembre. Car si les aides à la cessation d’activité font partie des nombreux outils demandés, l’objectif n’est absolument pas d’inciter les gens à quitter le métier. Ce que résume bien Jérémy Decerle, président de Jeunes agriculteurs : « on ne peut pas chercher à installer les gens dans l’agriculture et en parallèle les pousser à quitter l’activité ! On est conscients qu’on aura besoin d’accompagner des exploitants à sortir du métier, mais on sera très vigilants, on se basera sur une analyse très fine de l’exploitation pour vérifier si des solutions ne peuvent pas être trouvées avant, par exemple dans l’optimisation de la gestion de l’exploitation ».