La FDSEA et les JA de Saône-et-Loire demandent des mesures urgentes pour préserver les flux commerciaux
La FDSEA et les JA de Saône-et-Loire exigent la mise en place immédiate d’accords sanitaires dérogatoires pour permettre la reprise des échanges de bovins vaccinés issus des zones réglementées. Ils demandent également à l’État de compenser équitablement les pertes économiques liées à la rétention prolongée des animaux en attendant ces accords.

L’inquiétude gagne les campagnes de Saône-et-Loire. Depuis la détection d’un cas de Dermatose Nodulaire Contagieuse (DNC) dans le Jura le 11 octobre, suivie d’un foyer lié dans l’Ain trois jours plus tard, une vaste zone de surveillance sanitaire a été instaurée. Pas moins de 188 communes du département sont concernées, plaçant une large part du bassin d’élevage sous vigilance renforcée.
Dans ce contexte, la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs de Saône-et-Loire expriment à la fois leur sens des responsabilités et leur exaspération. Les organisations rappellent leur soutien total à la mise en œuvre des mesures sanitaires indispensables : vaccination obligatoire de tous les animaux, restrictions de mouvements et renforcement de la biosécurité. Les éleveurs, insistent-elles, font preuve d’un grand professionnalisme pour contenir la maladie, qui ne touche que les bovins et n’est pas transmissible à l’homme.
Mais au-delà de l’aspect sanitaire, la crise menace désormais directement l’équilibre économique des exploitations. Les échanges commerciaux constituent le cœur de l’activité du département, fortement tourné vers l’exportation de broutards et de veaux vers l’Italie et l’Espagne, ou de génisses laitières vers des pays tiers. Or, les animaux vaccinés contre la DNC sont soumis à des restrictions de mouvements (exports) pendant quatorze mois, un délai largement supérieur au cycle de production habituel. Cette contrainte risque de paralyser un bassin d’élevage dont la balance commerciale est traditionnellement excédentaire, et dont la vitalité repose sur la fluidité des échanges.
« Notre bassin d’élevage ne peut se permettre un blocage prolongé des mouvements d’animaux », préviennent Christian Bajard, président de la FDSEA de Saône-et-Loire, et Maxime Bonnot, président des JA 71. Les conséquences économiques, soulignent-ils, seraient désastreuses pour de nombreuses exploitations, déjà fragilisées par les aléas climatiques.
Face à cette situation, les syndicats agricoles demandent à l’État et aux autorités européennes d’agir sans délai. Ils réclament la mise en place rapide d’accords sanitaires dérogatoires, bilatéraux ou européens, afin de permettre la reprise des flux commerciaux des bovins valablement vaccinés dès l’obtention de l’immunité. Dans l’attente de ces accords, ils exigent un engagement ferme de l’État à compenser les pertes économiques liées à la conservation prolongée des animaux en France, avec une valorisation juste et équitable pour les éleveurs.
Pour la FDSEA et les JA, les éleveurs ne doivent pas être les victimes collatérales d’une crise qu’ils contribuent à maîtriser. Chaque jour, ils appliquent les mesures sanitaires imposées avec sérieux et discipline. Ces efforts, lourds et contraignants, protègent la filière et la santé animale, mais doivent désormais permettre le maintien des flux commerciaux, et non leur blocage. Les responsables syndicaux réaffirment leur mobilisation totale pour défendre les intérêts des éleveurs et garantir la pérennité de l’élevage bovin en Saône-et-Loire.