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Commerce

Une consommation locale déboussolée

Le confinement perturbe le commerce local en général. Tandis que les rayons traditionnels trinquent tous, surgelés, steaks et Drive sont pris d’assaut. Une désorganisation qui ne profite ni à la grande distribution ni aux produits locaux de qualité.

Une consommation locale déboussolée
En viande bovine, les consommateurs délaissent les rayons traditionnels au profit du libre-service, du Drive et du surgelé.

Cette crise du coronavirus met en évidence une fois de plus le caractère imprévisible et parfois irrationnel du consommateur. « La veille du confinement, nous avons réalisé un chiffre d’affaires supérieur à une veille de Noël ! », confie André Huguet, directeur du magasin Leclerc du Breuil. Dans la panique du confinement, l’hypermarché de la région creusotine a dû faire venir « un semi-remorque de papier hygiénique par jour ! », témoigne le patron qui cite une cliente qui est repartie avec 350 € de pâtes !

Le rayon trad’ déserté

À la troisième semaine de confinement, le magasin a vu certains rayons « s’effondrer » comme la pâtisserie, le textile, le bazar et tous les rayons traditionnels (fromage à la coupe, poissonnerie, charcuterie-traiteur, boucherie). Frappés par la psychose du contact avec un vendeur, les clients se sont reportés sur les rayons libre-service (LS) qui ont vu leurs volumes « exploser », décrit André Huguet. En viande, la compensation s’est faite sur le LS, le surgelé et le Drive dont le choix a dû être étoffé, mais au détriment de la viande de qualité et des micro-filières de proximité. Surgelés et Drive ont littéralement été submergés par un tsunami de commandes, confie le responsable. « Sur le Drive, on aurait pu faire quinze fois plus, mais on n’en a pas les moyens matériels ».

Seuls les produits les plus vendus sont approvisionnés

De manière générale, « les petits magasins travaillent davantage que les très gros car les gens ne se déplacent plus », explique André Huguet. Et plus la surface est grande, plus la part de non alimentaire prend de l’importance. Or ce secteur subit de plein fouet la baisse de consommation, fait remarquer le directeur. Les clients cherchent surtout à éviter la foule par peur de contamination Covid-19. 

« Les préoccupations des clients sont très alimentaires. Les chocolats de Pâques que nous avions déjà mis en magasin avant la crise ne partent pas ». Au Breuil, la grande enseigne travaille avec un quart de son personnel en moins. Des soucis d’approvisionnement commencent à se faire sentir pour certaines références. « On ne reçoit pas tout. Certains de nos fournisseurs manquent de 15 à 30% de leur personnel. Seuls les produits les plus vendus sont approvisionnés… Certains rayons se raréfient », décrit André Huguet.