Production laitière
Bâtir un projet régional laitier solide pour demain

Une quinzaine d’éleveurs laitiers de la région ont participé dernièrement à un séminaire, organisé par la section régionale laitière à Saint-Flour dans le Cantal. 

Bâtir un projet régional laitier solide pour demain
Les représentants des producteurs laitiers de la région réunis à Saint-Flour les 18 et 19 janvier. © ER

Sanctuariser un temps de cohésion pour dépasser les seuls sujets d’actualité, telle était l’ambition des responsables laitiers de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui se sont retrouvés, il y a quinze jours en séminaire à Saint-Flour. Au programme, la conjoncture évidemment avec un nécessaire panorama de la production régionale à l’instant « T », mais aussi des réflexions pour demain et après-demain. En effet, si l’analyse de l’actualité conditionne souvent la nature de l’action syndicale, elle ne peut toutefois être suffisante pour se projeter dans l’avenir, comme l’a résumé, Stéphane Joandel, président de la section régionale laitière : « 2022 a été marquée par une succession d’évènements exceptionnels dans une année de crises hors du commun : guerre en Ukraine, inflation sur tous les postes de dépense, sécheresse, changement climatique…Ces faits nous invitent syndicalement à nous positionner sur le court et le long terme ». Le court terme c’est d’abord le niveau de rémunération des producteurs, avec un objectif : l’application pleine et entière de la loi Égalim 2. En filigrane, les producteurs estiment que le compte n’y est pas, avec un prix du lait français toujours à la traîne par rapport à nos voisins européens. À titre d’exemple, sur les neuf premiers mois de 2022, la différence entre le prix moyen français et allemand s'établit à 63 €/1000 l. « Nous allons créer un observatoire des prix payés par les entreprises présentes sur notre territoire afin de disposer d’une photographie plus objective et plus informative », poursuit l’éleveur ligérien.

Catalyser le travail des organisations de producteurs

Par ailleurs, la section régionale souhaite intensifier les échanges entre les différentes organisations de producteurs (OP), qui sont aujourd’hui au cœur des négociations avec les entreprises. L’intégration dans le conseil d’administration du Cniel (interprofession laitière) de représentants des OP devrait faciliter ce travail en réseau. Si le prix est de nature à apporter de la visibilité aux producteurs, il ne sera pas le seul levier à actionner pour attirer de nouvelles vocations. Éric Richard, producteur laitier en Haute-Loire en ait convaincu : « Nous devons également mener un travail sur la pénibilité, sur l’accompagnement, sur l’installation sociétaire, sur l’investissement… ».

Sophie Chatenet