Laurence Pellenard à Maltat
Deux chiens de protection pour ses 400 moutons

Marc Labille
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Éleveuse de 400 brebis à Maltat, Laurence Pellenard n’a pas attendu le loup pour s’équiper de deux chiens de protection. La méthode demande en effet un peu de temps pour habituer les animaux entre eux. Mais le jeu en vaut la chandelle !

Deux chiens de protection pour ses 400 moutons
À Maltat, Laurence Pellenard a fait le choix de se doter de deux chiens de protection pour ses 400 brebis.

Installée depuis 2015 à Maltat, près de Bourbon-Lancy, Laurence Pellenard élève une troupe de 400 brebis ainsi que 20 vaches allaitantes sur 83 hectares. Cette jeune éleveuse originaire de Saône-et-Loire n’a pas attendu le loup pour se protéger des prédateurs. « On se doutait bien qu’il n’était pas loin », confie l’agricultrice qui, comme tout le monde, avait entendu parler des premières attaques de loup dans le Morvan voisin. « En une nuit, il pouvait être chez nous. Je ne voulais pas être prise au dépourvu », poursuit Laurence qui a préféré anticiper les choses, sachant que pour avoir des chiens de protection opérationnels, il faut le temps que les animaux s’habituent ; qu’ils aient le temps de devenir adultes… « Au moins deux ou trois ans sont nécessaires », s’est entendue dire l’éleveuse par des bergers alpins.

Elle s’est équipée de deux chiens de protection de type « patous ». Le premier, un mâtin espagnol, a été acquis en juillet 2019 dans un élevage de chiens, d’une lignée de gardiens de moutons. Le second, un berger des Pyrénées, a été acheté en janvier dernier et provient de chez un berger des Alpes. Il est né dans la bergerie. La jeune éleveuse a déboursé 500 € par chien.

Les chiens font « leur job » !

Les deux chiens ont directement été introduits dans les moutons qu’ils ne quittent jamais, quelle que soit la saison, jour et nuit. L’éleveuse nourrit ses chiens en allant voir ses animaux. « Il a fallu du temps pour que le troupeau s’habitue aux chiens », confie Laurence. Au départ, les brebis avaient tendance à malmener les jeunes chiens qui cherchaient à jouer avec elles. « Je les ai mis avec des jeunes brebis. C’est impressionnant comme le chien peut s’attacher aux brebis », confie l’éleveuse. Une fois intégrés à la troupe, les chiens de protection font « leur job » : ils défendent les moutons de toute incursion. Laurence Pellenard ne cache pas que lors de la phase d’éducation, il vaut mieux veiller à ce que leur comportement ne devienne pas trop agressif. Dès qu’un intrus approche du troupeau, les chiens savent se montrer menaçants et encore plus la nuit, confie l’éleveuse. Il y a toute une éducation à faire, y compris du voisinage qui doit s’habituer à voir deux gros chiens parmi les ovins, confie la jeune femme.

Avec un parcellaire plutôt groupé, les chiens vont d’un lot à l’autre par-delà les clôtures. Chaque année, une partie du troupeau effectue une mini-transhumance sur les bords de Loire pour soulager les surfaces herbagères de l’exploitation. Pour plus de sécurité, Laurence envisage d’y conduire ses chiens de protection avec ses brebis.

Le 24 septembre prochain, l’exploitation de Laurence Pellenard sera le cadre de la rencontre technique ovine de Bourgogne Franche-Comté. La protection des troupeaux face aux prédateurs sera l’un des thèmes des six ateliers de l’après-midi.