A préserver et à favoriser
d’une problématique pas si nouvelle que cela, par la coopérative
forestière Unisylva.
Le mot "biodiversité" apparaît, quant à lui, en 1985 et sera vulgarisé avec la Conférence de Rio en 1992. Ce terme rassemble toutes les formes du vivant ainsi que les milieux qui les accueillent. Cette notion peut s’apprécier tant au niveau local (quelques ares) qu’au niveau d’un massif forestier (plusieurs hectares).
Grâce à la grande variété de relief, de matériaux géologiques et de climats, la France possède une forêt naturellement très diversifiée. Il convient donc, pour les générations futures, de préserver cette biodiversité en continuant à appliquer une gestion forestière respectueuse de l’environnement et gérer ainsi « durablement sa forêt ».
Dix modes d’action peuvent contribuer à la préservation de cette biodiversité, voire même à la favoriser (lire encadré ci-dessous).
Depuis "Le sommet de la Terre" à Rio de Janeiro en 1992, la notion de biodiversité a fait l’objet de nombreuses discussions quant au devenir de la diversité des écosystèmes dans les décisions en matière d’aménagement de notre territoire.
Les propriétaires forestiers et leurs gestionnaires sont et ont toujours été conscients de l’importance du patrimoine écologique qu’ils ont ou avaient à préserver. Le respect de cette diversité forestière est tout à fait compatible avec la notion de production forestière et n’est pas un frein à la rentabilité des forêts de production.
Les dix commandements de la biodiversité
Concrètement, dix modes d’action contribuent à préserver et à développer la biodiversité forestière.
➢ Des exploitations et des débardages respectueux des sols…
Les sols forestiers constituent l’un des écosystèmes les plus complexes par leur densité d’espèces et les interactions avec les cycles de la biosphère. Pour limiter les dégradations de ces derniers lors d’une exploitation, les machines doivent circuler au minimum sur la parcelle. Les passages répétés sur une même zone (cloisonnement) sont préférables à un passage unique effectué de façon diffuse sur toute la parcelle. En effet, une exploitation mal organisée et dispersée aura des conséquences sur :
• la structure du sol (perte de macroporosité qui entraine une réduction de la capacité de drainage) ;
• l’activité biologique (la diminution d’oxygène entraine la mort de nombreux organismes au profit d’organismes producteurs de méthane et d’oxyde nitreux) ;
• le développement des racines (on observe en régénération naturelle une difficulté de levée des graines, de survie et de croissance des semis à cause de la nappe superficielle. Sur des peuplements adultes, on note une diminution de la résistance aux vents, stress hydrique…) ;
• le développement d’une flore hygrophile (carex, jonc, molinie).
Une solution : mettre en place des cloisonnements… Ces derniers doivent déboucher sur les pistes forestières avec un angle de 30 à 45°. Sur des terrains avec des pentes de 10 à 45 %, il faut installer les cloisonnements dans le sens de la plus grande pente. Leur largeur doit être de 4 m et la distance entre deux axes de cloisonnement doit être de 16 m (si les cloisonnements sont implantés tous les 30 m, les engins sont contraints pour débarder de circuler sur 30 à 40 % de la surface de la parcelle !).
➢ Préserver la qualité des cours d’eau en n’utilisant ni phytocides, ni d’engrais à proximité.
➢ Ne pas négliger l’importance écologique des milieux qui bordent la forêt (haies, clairières, mares, ruisseaux…).
➢ Lors du renouvellement de peuplement :
• Pratiquer lorsque cela est possible la régénération naturelle ;
• Lors d’une plantation : utiliser des essences adaptées ;
• Faire un travail du sol raisonné car s’il est utilisé de façon systématique il entraîne une uniformisation de la végétation accompagnatrice.
➢ Favoriser le "mélange" d’essences dans les peuplements constitués lors du marquage des coupes de bois ou lors des opérations de dégagements de jeunes peuplements.
Insérer ici la photo n° 2 : Mélange de résineux et de feuillus
Les arbres sont alors moins sensibles aux vents violents et aux attaques parasitaires.
La qualité des tiges est nettement améliorée : les tailles de formation et les élagages sont alors très limités car le sous-étage protège l’arbre du soleil ou du gel, limitant ainsi l’apparition de branches.
La fertilité du sol est favorisée grâce à une meilleure dégradation de la litière (feuilles et/ou aiguilles au sol).
L’aspect paysager est amélioré (couleurs variées).
La ressource alimentaire et l’habitat sont plus favorables aux espèces animales.
➢ Favoriser différents stades de développement au niveau de la forêt.
➢ Arbres morts ou sénescents :
• Repérer et préserver les arbres servant d’abris pour les oiseaux, chauve souris…
• Laisser les rémanents au sol (tas, andains), ils vont améliorer la croissance des arbres et favoriser certaines espèces (reptiles, insectes…).
• Conserver 2 à 3 gros ou vieux bois/ha : arbre "bio", car ils abritent des écosystèmes riches et particuliers.
➢ Ne pas drainer ni combler les milieux humides intra forestiers.
➢ Réaliser les travaux d’entretien en dehors des périodes de nidification.
➢ Réaliser des éclaircies tout au long de la vie du peuplement :
• elles améliorent la croissance en grosseur des arbres et assurent ainsi une meilleure stabilité ;
• elles permettent un éclairement direct ou diffus au sol qui favorise une végétation arbustive améliorant ainsi les potentialités alimentaires pour la faune sauvage (notamment les cervidés) ;
• elles doivent préserver la diversité d’essences en apportant de la lumière aux arbres fruitiers (merisier, alisier…) disséminés dans le peuplement.