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Cave de Charnay

Cave de Charnay : Transparence à tous les étages

C’était la dernière assemblée générale de la Cave de Charnay le 18 février dernier. Normal puisque s’intéressant à l’exercice 2018/2019. Place désormais aux seuls Orfèvres du vin, nouvelle appellation officielle de la coopérative. Après une récolte 2018 volumineuse, le millésime 2019 s’est fait plus rare en Mâconnais. L’équilibre prix devrait donc revenir en 2020, notamment sur le vrac. L’activité caveaux et bouteilles se sont maintenues en attendant.

Par Publié par Cédric Michelin
Cave de Charnay : Transparence à tous les étages

Qui n’est pas dans la filière pourrait prendre peur en voyant un chiffre d’affaires de 4 millions d’€ tomber à 3 M€ l’exercice suivant. Rien d’anormal malheureusement en agriculture, ni en viticulture. Cette baisse de -25 % du chiffre d’affaires cache pourtant une stratégie prudente, en bon père de famille pourrait-on dire. Explications. Sur l’exercice 2018/2019, 8.265 hl ont été commercialisés, soit une baisse de 2.226 hl par rapport à l’exercice précédent. Le chiffre d’affaires dès lors recule d’un million d’€ à 3.448 k€. Pourtant le directeur de la cave, Pascal Perrin se montrait d’emblée rassurant : « la récolte payée aux adhérents est stable ». Le président de la cave, Luc Chevalier donnait le pourquoi du comment. « Ce recul ne vient pas du nombre de bouteilles vendues mais surtout de la baisse du prix du vin vendu au négoce ». En clair, la cave a préféré stocker en voyant les cours du vrac plombé par le volumineux millésime 2018 dans le Mâconnais. Bien leur en a pris puisque 2019 est beaucoup plus rare. La campagne est d’ailleurs repartie à la hausse et la valorisation des stocks de la coopérative avec.
La cave réalise environ la moitié de ses ventes au négoce en vrac et l’autre en vente directe. Malgré les craintes (Trump, Brexit, Gilets jaunes...), l’activité du caveau s’est maintenue et a permis de « garder de bons niveaux de marges ». Ayant déjà réalisé d’importants travaux de rénovation par le passé, la cave avait anticipé pour ne pas à avoir à investir, seulement 80.000 € au total. Les charges de fonctionnement sont également contenues et ont même diminuées de 3%. Bref, la situation reste saine à Charnay pour les 63 associés coopérateurs et leurs équipes.
« Finalement, ne pas avoir voulu vendre à des prix bas comparativement aux années précédentes et faire un peu plus de stocks s’avèrent aujourd’hui bénéfiques, pour demain maintenir nos exploitations à flot ou pour celles qui veulent investir », redisait Luc Chevalier.
Rien n’est gagné pour autant car « les années précédentes, dès qu’il y avait une gelée de printemps, les cours augmentaient. Là, en 2019, cela ne s’est pas vu tout de suite avec les stocks et les VCI. Cela régule aussi à la hausse », analysait-il prudent.

Vers du HVE niveau 3

Les coopérateurs exploitent 118 ha (-7ha) et la cave cherche à installer des jeunes. Pour les attirer, elle peut compter sur des outils modernes - à la cave comme au magasin – mais aussi sur une politique attractive. Le bureau veut encourager ses adhérents à être certifié HVE de niveau 3 et les accompagnera techniquement et financièrement pour cela (déduction de 1.000 €).
« Notre plus gros investissements demain sera de coller à l’exigence de nos consommateurs. Des exigences parfois difficiles à évoquer voir à entendre », prévenait-il. Faisant référence aux ZNT et autres lois, « toutes ne seront pas applicables à l’instant T, surtout sans moyen financier, humain, matériel… mais nous devons faire en sorte de pouvoir le faire pour répondre aux attentes et ne pas vivre en marge de la société. On a besoin de nos consommateurs », concluait lucide Luc Chevalier. La certification HVE ne servira pas qu’à certifier les bonnes pratiques déjà en place mais aussi à « mieux communiquer auprès de nos voisins ».
En deuxième partie de soirée avait lieu une assemblée générale extraordinaire pour modifier les statuts afin d’être en règle avec la loi Egalim. « La philosophie est une protection renforcée des adhérents, avec de nouveaux droits d’information chaque année dans un document récapitulatif ». Avec un chiffre d’affaire de 4 M€ et un résultat de 40.000 € (1%), « ce faible résultat affiche la volonté de la coopérative de sortir une rémunération maximale à nos coopérateurs ». Preuve que les Orfèvres du vin n’ont rien à cacher.

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