En chute en raison des aléas climatiques
catégories et dans la plupart des régions. Le président du conseil
viticole de FranceAgriMer souhaite convaincre ses collègues vignerons de
recourir à des assurances récoltes et entend préserver l’OCM spécifique
du secteur.
Le principal risque réside dans la poursuite de la sécheresse actuelle, très marquée dans le Midi de la France, mais pas seulement. « Il n’y a pas de pluies annoncées pour les prochains jours dans certaines régions et cela aura certainement un impact sur les volumes », a poursuivi Jérôme Despey. Le vigneron de l’Hérault en veut pour preuve les premières vendanges réalisées sur les blancs et rosés récoltés en Languedoc-Roussillon. « Les premiers témoignages que j’ai recueillis annoncent des poids de baies en forte diminution (de 30 à 40 %) », a-t-il assuré. « Globalement, les professionnels de Languedoc-Roussillon attendent une récolte plus proche des 12Mhl, voire en deçà, que des 12,4Mhl annoncés par les services du ministère ».
Les pertes occasionnées par le gel ou par la grêle mettent de nombreux vignerons non assurés en grave difficulté financière, ces risques n’étant pas couverts par les calamités agricoles. « Je suis particulièrement dépité de voir que, malgré le travail réalisé avec le ministère, si peu de viticulteurs aient contracté une assurance pour se prémunir contre le risque », a déploré le vigneron héraultais, dont les vignes ont été touchées par la grêle en août. Seulement 150.000 hectares de vignes sont assurés en France, sur un total de 800.000. Le président du conseil viticole a demandé aux professionnels et au ministère de se remettre autour de la table « pour gommer les appréhensions sur le coût et l’utilité des assurances ». Jérôme Despey a affirmé que « pour 70 à 80 euros » par hectare, on pouvait « sans difficulté » assurer sa récolte en IGP.
Un impact sur les trésoreries
Compte-tenu de l’impact sur les trésoreries de la baisse de la vendange, Jérôme Despey a dit avoir demandé l’exonération de la taxe sur le foncier non bâti et la prise en charge des cotisations sociales (et non pas le report) pour tous les viticulteurs touchés par les intempéries. En attendant, le responsable professionnel compte aussi sur la poursuite d’une conjoncture favorable aux producteurs de vins (en particulier AOP et IGP) ces dernières années. « Il n’y a aucune raison que la situation s’inverse cette année, contrairement à certaines appréhensions qui ont pu avoir cours cet été ». Dans ce contexte difficile, Jérôme Despey a appelé les professionnels à se mobiliser en 2017 pour négocier une nouvelle OCM, la programmation quinquennale des budgets actuels arrivant à échéance au 15 octobre 2018. « Les 280 millions d’€ consacrés à la restructuration du vignoble, aux investissements, à la promotion et aux prestations viniques contribuent à l’équilibre de notre secteur. Quand on voit les conséquences de la dérégulation sur d’autres secteurs agricoles, il est plus que jamais nécessaire de maintenir notre régime spécifique. » Sur l’ensemble de ces sujets, une réunion est prévue entre les professionnels et le ministre de l’Agriculture le 20 septembre prochain.
Les volumes en chute en Bourgogne, Beaujolais, Champagne et Languedoc
Avec une prévision de 42,906 millions d’hectos cette année contre 47,856 récoltés en 2015, la vendange 2016 est annoncée en recul de 10 % d’une année sur l’autre et de 7 % sur la moyenne quinquennale. Tous les vignobles ne seront cependant pas tous logés à la même enseigne lors de la prochaine campagne de commercialisation. Si la baisse la plus spectaculaire concerne la Champagne (-32 % par rapport à 2015), celle-ci aura peu de conséquences immédiates, la production étant régulée grâce à un système de mise en réserve. En revanche, la situation aura certainement un impact sur les filières de Bourgogne et du Beaujolais (-21 %), mais aussi du Val-de-Loire (-35 %). La baisse est également nette et pénalisante pour la première région de production française, le Languedoc-Roussillon (-9 %). D’autres vignobles s’en sortiraient beaucoup mieux : le Bordelais (+1 %) et les autres vignobles du Sud-Ouest et du Sud-Est, dont la production devrait être équivalente à la « bonne » année 2015.