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SANITAIRE

Influenza aviaire, la France reperd son statut indemne

À la suite de la manifestation de deux foyers d’influenza aviaire, la France a reperdu son statut indemne.

Influenza aviaire, la France reperd son statut indemne
Le niveau de risque « élevé » reste en vigueur sur l’Hexagone, du fait de la circulation du virus parmi les oiseaux sauvages. ©X_ Remongin_agriculture.gouv.fr

Deux foyers d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) ont été détectés consécutivement, le 27 décembre dans l’Eure, et le 28 décembre dans le Calvados, a annoncé le ministère de l’Agriculture. L’élevage normand a été « en lien épidémiologique » avec celui de l’Eure, a affirmé le directeur du GDS (groupement de défense sanitaire) du Calvados, Étienne Gavart. Il rapportait le 31 décembre que cet éleveur s’était approvisionné en volailles auprès de l’élevage de l’Eure et qu’il avait appris la contamination de celui-ci au moment où il constatait des cas cliniques dans son propre élevage. Cet élevage, situé près de Honfleur, comprenait environ 500 poules, pintades et chapons élevés en bâtiment, qui ont été abattus le 31 décembre. En conséquence de ces détections, « la France perd son statut d’indemne d’IAHP qu’elle venait de recouvrer », a confirmé le ministère. Des espoirs de meilleures perspectives à l’export (d’œufs à couver, de poussins, de viandes crues, foie gras et autres produits carnés de volailles) étaient nés à la mi-décembre du fait que l’influenza aviaire ne s’était plus manifestée en France depuis plus d’un mois. La surveillance avait été levée à l’endroit des deux derniers sites infectés, dans les Landes et l’Allier, après leur dépeuplement et désinfection. Le niveau de risque « élevé » reste en vigueur sur l’Hexagone, du fait de la circulation du virus parmi les oiseaux sauvages. Le ministère rappelle les piliers complémentaires de la prévention contre l’IAHP : la surveillance, la biosécurité et la vaccination des élevages de canards. La campagne de vaccination qui a débuté le 1er octobre sera prise en charge à 70 % par l’État en 2025, jusqu’au 30 septembre.

État d’urgence en Californie

De l'autre côté de l'Atlantique, le gouverneur de Californie Gavin Newsom a déclaré, le 20 décembre, l’état d’urgence face à l’épidémie d’influenza aviaire dans les élevages laitiers de l’État. La presse américaine se fait l’écho de cette décision et de la dégradation de la situation sanitaire des États américains. Depuis le premier cas dans un troupeau à la fin août, le ministère de l’Agriculture californien avait détecté, à la date du 25 décembre, le virus aviaire dans 645 fermes sur un total de 865 troupeaux atteints au niveau national. La moitié des cas californiens se sont révélés dans les trente derniers jours. « Cette proclamation vise à assurer que les agences gouvernementales disposent des ressources et de la souplesse nécessaires pour répondre rapidement à cette épidémie », a déclaré le gouverneur. La décision intervient après l’hospitalisation d’un résident de Louisiane atteint de la grippe aviaire (H5N1), le premier cas grave confirmé aux États-Unis et décédé en ce début de semaine. « Même si le risque pour le public demeure faible, nous allons continuer de prendre les mesures nécessaires pour prévenir la diffusion de ce virus », dit Gavin Newsom.

Les États-Unis vont allouer 306 millions de dollars (M$) pour financer les programmes de préparation et de surveillance nationaux, étatiques et locaux, ainsi que la recherche médicale contre la grippe aviaire (virus H5N1), a annoncé le ministre américain de la Santé, Xavier Becerra, le 3 janvier à la suite de ce décès. Cette enveloppe devrait notamment permettre d’anticiper les scénarios de mutation de ce virus auprès des humains. En 2024, pas moins de 66 cas de grippe aviaire ont été détectés chez des Américains, dont beaucoup étaient au contact d’animaux d’élevage : volailles et bovins. Il est possible que des cas soient passés inaperçus. Le niveau de circulation du virus inquiète les autorités sanitaires. Ces dernières craignent notamment que le virus H5N1 qui a déjà muté des volailles aux bovins ne se mélange au virus de la grippe saisonnière et ne déclenche une grande pandémie comme celle de la grippe espagnole en 1918 (au moins 20 millions de morts).