La ruralité au coeur de son discours

Baignant depuis cinq générations dans l’univers agricole, Patrick Jouvenaud intègre en 1975 la Maison familiale de Mazille où il est sensibilisé par le travail réalisé par les Gîtes de France. Alors qu’il s’installe avec ses parents en 1980, le Gaec cesse ses activités en 1984, faute d'une surface suffisante. Embauché comme facteur, il devient double actif en mariant travail sur son exploitation à Baron et son emploi à La Poste. En 1994, Patrick et son épouse Nathalie décident d’ouvrir leur premier gîte rural permettant d’accueillir six personnes. Quelques années après, ils renouvellent l’expérience avec un deuxième gîte, toujours pour six personnes. Aujourd’hui, le Gîte des Verchères est installé dans une ancienne bâtisse agricole. La volonté de départ était de conserver le caractère d’époque en y associant le confort moderne. La cheminée agrémente les soirées d’automne et d’hiver. La terrasse couverte permet de passer de bons moments près du barbecue. Quant au gîte du Potager, il est situé en rez-de-chaussée surélevé et donne l’opportunité d’admirer le paysage à perte de vue. Les matériaux de construction utilisés au début du dix-septième siècle sont mis en valeur avec un plafond à la française, des pierres, la cheminée ou l’escalier d’époque en chêne. La clientèle de ces gîtes, ouverts toute l’année, est plutôt hexagonale.
Un nouveau cap est franchi en 2008 avec l’ouverture cette fois de la ferme auberge de Chamoge. Du 30 avril à la Toussaint, cette structure peut recevoir trente-cinq personnes. Ouverte le samedi soir, le dimanche midi et les jours fériés le midi en mai, septembre et octobre, elle reçoit le public du vendredi soir au lundi soir ainsi que le dimanche midi et les jours fériés le midi aux mois de juin, juillet et août. Alors que la cuisine est le royaume de Nathalie, Patrick se consacre pour sa part au service.

Évolution sans révolution

Membre des Gîtes de France depuis 1994 et du conseil d’administration dès 1997, Patrick Jouvenaud a succédé à Claudette Bachelet à la tête de la structure départementale au mois de mai dernier. « Je souhaite conserver un état d’esprit très rural au sein des Gîtes de France de Saône-et-Loire. L’idée est de préserver et de valoriser notre patrimoine. » Quant à son nouveau rôle, Patrick Jouvenaud estime être « dans la continuité du travail accompli par Claudette Bachelet, laquelle a parfaitement su faire face aux évolutions qui se présentaient, notamment au niveau de la Fédération. » Néanmoins, le président a d’ores et déjà mis sa patte sur les Gîtes de France. Ainsi, plusieurs commissions de travail ont été et vont être mises en place. « Cela permet notamment de concerner l’ensemble des administrateurs. » L’une des ambitions est aussi de coller au plus près aux évènements et de mettre les hébergements des adhérents de Gîtes de France à disposition des participants à des rendez-vous locaux, régionaux ou même nationaux. Par ailleurs, pour aller dans le sens de l’histoire, Patrick Jouvenaud est parfaitement conscient qu’un regroupement régional –vivement souhaité par la Fédération nationale– parait inéluctable. « L’avenir passe par la région. Nous travaillons dans le sens de la mutualisation tout en défendant les intérêts de la Saône-et-Loire, laquelle représente 50 % des hébergements de la Bourgogne. Il faudra également maintenir des services dans notre département ». Côté adhérents, le président souligne qu’il désire « faire évoluer la qualité des hébergements mais pas la quantité ».

Développer l’offre de produits

Pour ce qui est des projets, Patrick Jouvenaud précise que « nous souhaitons continuer à travailler avec la chambre d’agriculture. Par ailleurs, l’objectif est de proposer davantage d’hébergements à destination des personnes handicapées. Nous aimerions également profiter à plein de la présence des gares TGV pour offrir des packs clés en main du type voyage, hébergement, visite d’un lieu donné et/ou participation à un évènement. D’autre part, nous sommes ouverts à toute proposition visant à prendre part à des salons à Paris ou Lyon en nous associant avec d’autres structures. »

Claudette Bachelet

Les Gîtes de France chevillés au corps

Elue à la présidence des Gîtes de France de Saône-et-Loire en 1992, Claudette Bachelet a accompagné toutes les évolutions et mutations de cette structure pendant près de deux décennies. Elle-même propriétaire d’un gîte rural à Curtil-sous-Buffières, elle a bien évidemment impulsé les grandes étapes qui ont jalonné l’histoire de son association. Qu’il s’agisse, pêle-mêle, de l’évolution des moyens de communication et de promotion, de la maîtrise du développement quantitatif et qualitatif du parc d’hébergement, du projet Horizon 2015 impulsé par la Fédération nationale, du travail mené avec l’ensemble des partenaires au sein du Comité départemental de tourisme ou encore du passage à l’autonomie financière du Relais départemental tout en privilégiant le fort ancrage historique avec la chambre d’agriculture. « Claudette Bachelet est quelqu’un qui va de l’avant, souligne Annie Gilles, responsable du Relais de Saône-et-Loire. Elle est très professionnelle et a une vraie vision des choses. L’une de ses forces est aussi de réussir à fédérer autour d’elle. » Nommée au mois de mai dernier présidente d’honneur par le conseil d’administration, elle part sur un bilan plus que positif. En effet, les Gîtes de France version Saône-et-Loire se sont considérablement développés sous son influence. Ils comptent aujourd’hui 1.690 chambres d’hôtes, 580 gîtes ayant une capacité de 2.998 places, 31 gîtes de groupe, 5 gîtes d’enfants, 3 city break et 2 campings.