Tendance commerciale semaine 31-2025
Conjoncture – Après un mois de juin sec et caniculaire, qui a fait du mal aux maïs non irrigués et aux prairies, les précipitations de cette fin juillet redonnent un peu de verdure à la nature et permettent de réviser les prévisions de rendement de maïs même si souvent la pluie est intervenue après la floraison. Les producteurs de céréales enregistrent de leur côté une année plus conforme à la moyenne de ces dernières années après une année 2024 morose avec de faibles rendements. Du côté des prix, la barre symbolique des 200€ est franchie sur un marché toujours très volatil. Les éleveurs et engraisseurs qui produisent leurs propres aliments vont pouvoir passer l’année sans faire de compléments d’achat. Ces rendements en céréales s’accompagnent d’une hausse de production de paille, avec des prix qui restent néanmoins élevés. Les éleveurs surveillent maintenant l’évolution des maïs, car après un mois de juin compliqué, les conditions climatiques ont permis un très beau rattrapage, sans sécheresse à l’horizon.
De leur côté, les abatteurs observent toujours un manque de tonicité des parties arrière, avec des stocks qui gonflent. Le principal frein actuel reste la difficulté des ventes dans le secteur aval. En pleine période estivale, la consommation est traditionnellement faible et la fin de mois accentue ce ralentissement. Les villes se vident et l’activité urbaine recule. Sur les zones côtières, l’afflux touristique ne se traduit pas en hausse de la consommation de viande : le visiteur reste prudent dans ses dépenses, surtout sur des produits de valeur comme le bœuf.
Les écarts entre morceaux sont importants : les avants s’écoulent grâce à la viande hachée, tandis que les pièces nobles trouvent place dans la restauration. Les steaks, eux, peinent à se vendre, obligeant les abattoirs à équilibrer leurs carcasses et à consentir des remises, dans un contexte où les prix d’achat ne laissent que peu de marge.
Chez les éleveurs, la recrudescence des FCO 3 et 8 pose une nouvelle fois la question de la vaccination, même si elle n’est plus obligatoire pour l’export. Chacun connaît maintenant l’impact de ces maladies sur les cheptels. L’autre maladie, qui retient toute l’attention, est la DNCB, dont la maîtrise de l’extension est une priorité de tous les acteurs de la filière.
Bovins de boucherie - L’ambiance commerciale est assez calme dans le domaine des femelles haut de gamme, et seule la modestie de l’offre permet un maintien des prix. L’écoulement reste fluide dans les bonnes Charolaises pour le sud du pays avec des disponibilités peu abondantes chez les engraisseurs. Les niveaux de prix se maintiennent sans trop de difficulté dans les vaches croisées, Salers, Aubracs et une partie importante des Charolaises, R de conformation. Dans les allaitantes d’entrée de gamme, l’offre est mesurée et les tarifs se tiennent.
Réformes laitières – L’offre est à la baisse avec un creux des ramassages sur la première quinzaine d’août où de nombreux négociants vont prendre leurs congés. Après la légère pression de la semaine dernière, les abatteurs maintiennent leurs grilles tarifaires dans les bonnes vaches Prim’Holsteins, Normandes et Montbéliardes, lourdes et bien finies, mais ils maintiennent la pression sur les vaches maigres ou légères. Les taureaux sont stables.
Jeunes bovins – L’activité commerciale reste pénalisée par les faibles besoins à l’export en raison de la canicule qui perdure en Grèce et dans le sud de l’Italie. Le commerce est très calme avec des niveaux de prix qui peinent à se maintenir.
Bovins d’embouche et d’élevage – La faiblesse saisonnière de l’offre et la stabilité des prix de la viande permettent une vente fluide et des tarifs toujours attractifs dans les bonnes femelles lourdes à finition rapide. Le bétail entre deux viandes est également demandé pour l’arrière-saison, mais sans incidence sur les prix. Le tri reste marqué dans les animaux maigres et longs à finir.
Broutards – L’activité commerciale est mieux orientée, avec une situation qui se détend du côté italien. La demande se renforce avant la traditionnelle trêve des 15 premiers jours d’août où grand nombre d’exportateurs et engraisseurs seront en congé. La réouverture prochaine de la zone de protection DNCB en Lombardie va renforcer la demande après 45 jours de fermeture. La détente est déjà perceptible sur les marchés, avec une tendance à la reprise qui se confirme, notamment dans les broutards lourds et les taurillons qui ont été les plus touchés par cette crise sanitaire. En laitonnes, la demande est présente permettant un bon écoulement dans les bonnes Charolaises vaccinées pour l’export, ou indemnes d’IBR pour l’engraissement en France.
Veaux – Les apports tendent à progresser, ce qui engendre un tri un peu plus sévère de la part des intégrateurs avec les premières baisses dans les veaux laitiers. L’activité à l’export est quelque peu ralentie par les congés. La tendance est au maintien des prix pour les Montbéliards et dans les croisés laitiers avec des écarts de valorisation qui restent importants entre la grande masse des veaux R et O et ceux de bonne conformation (U).
Ovins – Si les régions touristiques gardent un rythme régulier dans leurs commandes d’agneaux français, le chassé-croisé de ce week-end et les stocks pèsent sur le commerce et les prix. En brebis, les transactions sont fluides dans les bonnes brebis avec une bonne demande dans les lourdes pour l’Italie.
Porc – La demande des salaisonniers se heurte à une consommation en repli sur cette fin de mois. La pression des abatteurs reste limitée à 0,002€ ce lundi sur les MPF à 1,890€.