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Filière bois énergie

Un manque de données fiables

Evaluer plus précisément les ressources en bois et leur utilisation
devient de plus en plus nécessaire. Car elles sont importantes pour
piloter les politiques ambitieuses dont la France et l’Europe se sont
dotées.
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Commission européenne, agence internationale de l’énergie, la commission économique pour l’Europe des nations unies, FAO, gouvernements… De nombreux opérateurs s’intéressent au bois énergie et tentent de rassembler des données. Tant sur la production que l’utilisation ou le commerce de bois énergie, « avoir des données fiables est indispensable pour élaborer des politiques fiables », ont répété leurs représentants lors d’un colloque organisé à Paris en juin dernier sur le thème. Et pour cela, « disposer de meilleures données est crucial ».
Plus facile à dire qu’à faire. Car à toutes les échelles, la collecte de données est se heurte à des difficultés : des données confidentielles, des informations que des pays ou de très petites entreprises n’ont pas envie de divulguer, une traçabilité compliqué des usages et des consommations, un point d’interrogation sur les indicateurs à suivre ou encore la difficulté méthodologique pour recenser la ressource.

Un véritable enjeu


Pourtant l’enjeu est bien réel, ont rappelé les participants. D’une part, l’Europe mise sur la biomasse : pour réaliser son objectif 20/20/20. Il s’agit pour elle de réduire de 20 % les émissions de gaz à effet de serre, de 20 % la consommation d’énergie et d’assurer une production de 20 % de son énergie à partir de ressources renouvelables. Sur les 20 millions de tonnes équivalent Pétrole (mtep) que cela représente, 3 à 5,4 mtep devraient être issues du bois énergie, a expliqué Olivier de Guibert, du ministère de l’Ecologie. La taille importante de cette fourchette illustre la difficulté à établir des données précises…
D’autre part, le bois énergie s’inscrit au croisement de plusieurs enjeux qui peuvent être contradictoires : un besoin croissant en une ressource qui reste limitée, des objectifs de production de bois ambitieux à mettre à pied d’égalité avec la préservation de la biodiversité, un marché prometteur mais à encadrer. « Le but du ministère n’est pas de développer le bois énergie tous azimuts, mais de produire un bois à haute qualité environnementale », résumait Daniel Delalande, lui aussi du ministère de l’Ecologie. Et pour cela, « il nous faut dénombrer la ressource, analyser les données et faire de la prospective, pour anticiper les conflits d’usage ».
Les données sont parfois floues, et peuvent empêcher de réaliser « un pilotage fin des politiques », certes. Mais l’Inventaire forestier national a, par exemple, réalisé un gros travail pour modifier la façon sa façon de collecter des données, tempère Olivier de Guibert. Et à l’échelle régionale, les visions statistiques sont complétées par des réunions d’experts pour élaborer les plans qui concernent la ressource en bois. « L’ambition est importante, donc cela demande un pilotage fiable », concluait-il.

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